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Offre et demande alimentaires – « Nous ne sommes pas sur la bonne voie », selon l'OCDE

Les perspectives de l’OCDE et de la FAO concernant la production alimentaire mondiale sur 2023-2032 estiment qu’une hausse des prix des engrais de 25% engendre une hausse des prix des aliments de base de 5% en moyenne.

L’heure n’est guère à l’optimisme quant au futur de l’accès à l’alimentation pour l’intégralité de la population mondiale, incluant les céréales. « Nous ne sommes pas du tout sur la bonne voie », se permet même Marion Jansen, directrice de la Direction des échanges et de l'agriculture de l’OCDE (organisation de coopération et de développement économique), lors d’une conférence de présentation du rapport sur les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO (organisation pour l’alimentation et l’agriculture) 2023-2032. Selon le document, la demande alimentaire mondiale devrait croître sur la période de 1,3 % en moyenne par an, alors que la production n’augmenterait que de 1,1 %.

Dans le détail, la démographie et la production agricole et alimentaire mondiales vont encore progresser lors de la prochaine décennie, mais à un rythme plus lent que lors de la précédente. Et celle de la progression de la production sera un peu plus faible que celle de la demande. Le chiffre de 1,1% s’avère par exemple deux fois inférieur que celui observé sur la période 2005-2015. Côté demande, la croissance démographique, son principal moteur, devrait s’atténuer, portée principalement par le déclin de la population chinoise. Mais cela restera supérieur à la production.

Des projections à prendre avec des pincettes

Toutefois, l’OCDE et la FAO rappellent que ces projections se basent en prenant l'hypothèse d'un contexte politique et géopolitique stable (à savoir pas de nouvelles barrières au commerce par exemple), ce qui est peu probable. Mathias Cormann, secrétaire général de l’OCDE, explique que « les corridors de solidarité en cette période de guerre en Ukraine ont permis de soulager la pression inflationniste mondiale, mais pas autant que nous le voudrions. Il est crucial que les pays n’adoptent pas de politiques restrictives aux exportations, sous peine d’aggraver les problèmes d’inflation alimentaires ».

La flambée des coûts des engrais a incité la FAO et l’OCDE à calculer leur lien avec celui du prix des aliments de base. Il en ressort que pour une hausse de 25% du prix des engrais, les organisations ont constaté une hausse moyenne de 5% du prix des aliments. Bien entendu, ce lien est encore plus fort concernant les céréales. Par exemple, une hausse de 25% du prix des engrais engendrerait une hausse de plus de 8% du prix du blé (cf. graph).

 

Ce qui n’empêche pas les organisations internationales de parier sur un tassement de l’inflation alimentaire durant les prochaines années. Ainsi, les prix du blé, du maïs et du soja … devraient poursuivre leur mouvement de repli (cf. graph). Il n’en reste pas moins que nombreuses sont les incertitudes : en plus du contexte géopolitique mondial instable, les organisations internationales rappellent que les crises sanitaires (peste porcine africaine, grippe aviaire…) et les conséquences du changement climatique peuvent changer les prévisions.

 

 

 

 

 

 

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