Aller au contenu principal

Analyse du marché
Guerre en Ukraine : FranceAgriMer réhausse ses estimations d'exportations céréalières

La demande internationale se reporte sur le blé tendre hexagonal, alors que les expéditions depuis la mer Noire se retrouvent fortement ralenties par le conflit armé entre la Russie et l'Ukraine.

© zzkonst-Pixabay

Les stocks prévisionnels hexagonaux de fin de campagne 2021-2022 de blé tendre repassent de nouveau sous la barre des 3 Mt, à 2,962 Mt, selon les bilans de FranceAgriMer du 9 mars, contre 3,578 Mt le mois antérieur.

La raison ? L'intense report de la demande internationale vers les marchandises françaises, compte tenu de la guerre en Ukraine, bloquant d'importantes quantités de céréales au départ de la mer Noire et obligeant les importateurs à trouver d'autres sources. Ainsi, les exportations hexagonales sur pays-tiers ont été revues en forte hausse entre février et mars, passant de 8,9 Mt à 9,7 Mt. Celles sur l'UE grimpent de manière moins notable, passant de 7 762 Mt à 7,812 Mt.

Marc Zribi, chef de l'unité Grains et sucre, a expliqué lors d'un webinaire suivant le conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer que l'Egypte « a modifié son cahier des charges, portant l'exigence de taux d'humidité dans le blé tendre à 13,5 %, contre 13 % normalement, afin de diversifier ses approvisionnements », illustrant la volonté des importateurs à s'adapter. Une grosse inquiétude concerne le Liban, qui est très dépendant du blé ukrainien et ne dispose que d'un mois de consommation de stocks, rappelle l'expert de FranceAgriMer. « Des pays européens - dont l'Espagne, l'Italie et les Pays-Bas - sont impactés par la situation en Ukraine et doivent se reporter sur d'autres origines (en blé et en maïs, principalement) », complète-t-il.

L'Ukraine peut exporter de petits volumes de grains par voie ferrée, soit 19 000 t par jour maximum, mais cela ne représente que 10 % de ce qui se fait habituellement, alerte Marc Zribi.

 

Les difficultés de la nutrition animale française confirmées

Concernant le marché intérieur français, les autres postes évoluent à la marge. La consommation de la nutrition animale nationale de blé tendre est revue à la baisse d'un mois sur l'autre, de 250 000 t à 4,5 Mt. Ceci en raison de la flambée des prix de la matière première, mais aussi de l'épidémie d'influenza aviaire et la situation financière délicate de certains élevages, réduisant les débouchés pour la nutrition animale.

Le maïs constitue l'autre céréale très affectée par l'invasion russe de l'Ukraine, sachant que cette dernière dispose d'environ 14,2 Mt de disponible exportable lors de cette seconde partie de campagne, rapporte FranceAgriMer. Les expéditions hexagonales sont attendues sur l'UE à 5,05 Mt, contre 4,83 Mt précédemment, afin de satisfaire les intérêts hollandais, italiens et espagnols, notamment. Sur pays-tiers, elles passent de 0,53 Mt à 0,55 Mt.

La consommation de maïs par les fabricants d'aliments français n'est revue en hausse que de 50 000 t entre février et mars, à 3,2 Mt, ne compensant pas la baisse de 250 000 t de blé tendre d'après l'organisme public. Les stocks prévisionnels de fin de campagne sont attendus à 1,96 Mt, contre 2,034 Mt antérieurement.

Certains analystes privés estiment la consommation de la nutrition animale hexagonale surévaluée en graine jaune, conséquence notamment de l'épidémie de grippe aviaire, qui affecte bon nombre d'élevages, et réduit ainsi les débouchés pour les industriels. Mais cela est contrebalancé par des exportations sur l'UE jugées par ces mêmes analystes sous-évaluées, la demande se reportant massivement sur l'origine hexagonale, en raison de la guerre en Ukraine. 

Les bilans en orges et en blé dur n'évoluent qu'à la marge. Notons tout de même la révision à la hausse des expéditions françaises sur pays-tiers et sur l'UE de respectivement 50 000 t et 20 000 t, à 3,3 Mt et 2,719 Mt.

 

 

Les plus lus

Moisson 2025 : la campagne 2025-2026 débute entre soulagement et inquiétudes

À l’issue de son conseil spécialisé du 16 juillet, FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers prévisionnels 2024…

logo de l'OFPM
Les marges brutes de la meunerie se dégradent à nouveau en 2024

Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges de FranceAgriMer, les marges brutes de la meunerie ont reculé en…

Montage photo montrant Bertrand et Eugénie Girardeau dans un champ de blé à gauche et un portrait de Ludovic Brindejonc à droite.
Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à…

La nouvelle carte mondiale du bloc des pays Brics + ou aspirants, d’une manière ou d’une autre, à le rejoindre. Légende : en bleu foncé, les membres ; en bleu clair, les pays partenaires (Belarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan, Vietnam) ; en vert, les pays candidats (Azerbaïdjan, Bangladesh, Myanmar, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Syrie et Venezuela). A noter que l’Argentine, l’Algérie ou encore la Turquie ne rentrent dans aucune de ces catégories.
Les pays Brics s’en prennent aux quatre géants du commerce du grain

Après un sommet à Rio de Janeiro peu concluant, les pays Brics reprennent l’initiative en matière de système d’échanges des…

Graphique prix blé orge maïs France au 17 juillet 2025
Marché des céréales du 17 juillet 2025 - Le blé tire son épingle du jeu sur Euronext, soutenu par les prix mer Noire

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 16 et le 17 juillet 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Boulanger Joël Defives avec une pâtisserie à base de blé dur Panzani solutions
Panzani Solutions veut introduire le blé dur en viennoiserie-pâtisserie

Panzani Solutions s’est associé avec le boulanger Joël Defives, Meilleur Ouvrier de France, pour promouvoir les atouts de ses…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne