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Des performances inégalables en portance et traction grâce au jumelage des roues de tracteur

Le respect du sol et la meilleure capacité à passer la puissance sont deux gros atouts du jumelage des roues sur les tracteurs. La polyvalence est aussi un autre avantage, car il est possible de retrouver rapidement un ensemble au gabarit routier.

Le jumelage est surtout utilisé dans les régions où la circulation avec de larges engins ne pose pas de problème, ainsi que dans les exploitations disposant d’un parcellaire accessible sans emprunter la route. Il est aussi plébiscité dans les régions de marais pour des raisons de manque de portance. Cette technique permet de profiter d’empreintes au sol de taille bien supérieure à celle d’un pneumatique seul, même avec les plus larges couramment utilisés aujourd’hui ou les plus technologiques comme les IF et VF. « Il existe bien un pneu de 1,05 mètre de large, mais il n’est plus adapté aux puissances actuelles des tracteurs, souligne Frédéric Michon, dirigeant d’Ermas, fabricant français de jantes et jumelages. En associant deux pneus de 520 mm, vous obtenez également une empreinte de 1,05 mètre par côté. Et lorsque vous avez besoin de réaliser du transport, de l’épandage d’engrais ou de la pulvérisation, vous retirez le jumelage en 30 à 40 minutes pour retrouver un tracteur au gabarit routier. Un pneu de 900 mm ne procure pas la même polyvalence. »

Avant d’investir, il est important de se renseigner sur la compatibilité du tracteur, surtout s’il est prévu d’équiper les essieux avant et arrière. Par exemple, chez Deutz-Fahr, l’usine préconise le jumelage uniquement pour les séries 7, 8 et 9. Fendt l’autorise pour tous ses tracteurs et indique même la taille des roues à utiliser dans les notices d’utilisation. Certaines marques en revanche, le déconseillent pour certains modèles. « Un de nos clients a été confronté à un problème lors du jumelage des quatre roues d’un tracteur de forte puissance. Le résultat était très bien sur le plan esthétique, mais malheureusement les vérins de direction n’étaient pas assez costauds et n’arrivaient pas à tourner les roues. La seule solution a été d’abandonner le montage à l’avant », illustre le dirigeant d’Ermas.

Rester dans un gabarit inférieur à 4 mètres

Le recours au jumelage est parfois conditionné par la météo. « Des printemps et des automnes pluvieux sont en effet plutôt favorables à l’activité, mais notre volume commercialisé reste cependant assez stable d’une année à l’autre », reconnaît Stéphanie Deboudé, directrice de la société Sodijantes. Le marché demeure actif en raison de la progression de la taille des tracteurs. « La montée en puissance rend les vieux jumelages obsolètes, indique Frédéric Michon, qui annonce fabriquer 600 à 700 équipements par an. Si les 520/85 R38 ont longtemps été la référence, ils sont aujourd’hui remplacés par les 520/85 R42. Ces derniers modèles, courants sur les tracteurs de 160 à 240 chevaux, sont d’ailleurs très prisés sur le marché de l’occasion. » Les pneus de 520 mm de large sont plébiscités en jumelage, car ils permettent de rester en dessous de 4 mètres, afin d’être en accord avec l’envergure du semoir. Il est toutefois possible, selon le tracteur, de respecter ce gabarit avec quatre pneus de 650 mm de large, mais cela demande de modifier ou de remplacer les jantes d’origine, entraînant un surcoût. Le montage de deux pneus identiques permet, dans le cas d’un jumelage de portance utilisé pour les semis, de quasi diviser par deux la pression de gonflage et de descendre à 0,7-0,8 bar, voire en dessous. Si ce montage est réalisé pour des travaux de traction, la pression n’est pas forcément autant abaissée, mais la plus grande surface de contact avec le sol garantit une meilleure adhérence.

Retenir des pneus de même circonférence

Le jumelage de pneus de dimensions différentes est possible pour, par exemple, respecter une largeur précise comme 3,50 mètres, afin de circuler sans voiture pilote. Dans cette configuration, les roues ajoutées et celles du tracteur doivent absolument présenter la même circonférence de roulement. La pression à appliquer n’est en revanche pas identique dans tous les pneus, car les tableaux de gonflage sont propres à chaque taille, gamme et marque. Il faut aussi utiliser une entretoise étagée pour raccorder les jantes de diamètre différent. Le jumelage de roues étroites se rencontre surtout en maraîchage et pour les cultures sarclées (betteraves, maïs…). Il permet de doubler la surface de l’empreinte au sol et de respecter le poids admissible par les pneumatiques lors des opérations de désherbage mécanique avec des outils de grande largeur attelés à des tracteurs de forte puissance. Cette configuration se caractérise par ses larges entretoises assurant le passage des pneus dans l’interrang, afin de ne pas écraser les plantes.

De 40 à 100 chevaux par tendeur

 

 

Pour juxtaposer deux roues, le recours à des tendeurs est la solution retenue par la plupart des marques. Ces brides garantissent un montage assez rapide, car elles n’imposent pas un indexage de l’entretoise sur le voile de la roue du tracteur. Elles présentent en revanche des capacités différentes selon la catégorie de puissance. Chez Sodijantes, un verrou est retenu par tranche de 40 chevaux pour les tracteurs développant jusqu’à 160 chevaux. Au-delà, des tendeurs plus robustes acceptent chacun 70 chevaux. Chez Ermas, les brides de jumelage pour les tracteurs de forte puissance supportent 100 chevaux.

Les élargisseurs en alternative au jumelage

Les tracteurs dédiés à des tâches spécifiques comme le désherbage mécanique sont parfois équipés de roues juxtaposées reliées entre elles par un élargisseur boulonné sur la jante principale. Ce montage se caractérise par une plus grande garde au sol entre les deux pneus, afin de ne pas abîmer la culture lors d’opérations de binage en cultures développées. « Avec des pneus de 1,90 mètre de haut reliés par des élargisseurs, le dégagement atteint 750 mm entre les deux roues, là où passe la culture. Avec un jumelage, cette hauteur est plutôt de 40 cm, ce qui peut dégrader les plantes en les couchant », précise Frédéric Michon, dirigeant d’Ermas. Ce procédé s’avère en revanche plus coûteux, car il demande de préparer des jantes spécifiques. Il est aussi plus long à mettre en place.

Chiffres clés

2 500 euros HT à plus de 5 000 euros HT (sans les pneus) pour un jumelage

200 kg d’acier et 200 kg de pneu par côté en dimension 520/85 R42 de poids supplémentaire

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