Aller au contenu principal

Nutrition animale
[Coronavirus Covid-19] François Cholat, président du Snia : "Nous garderons souplesse et réactivité pour toute crise potentielle"

Réélu le 18 juin pour un troisième mandat de deux ans à la tête du Snia (Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale), François Cholat fait le point sur la crise du Covid19.

François Cholat, président du Snia
Co-dirigeant avec son frère de la Maison François Cholat (Isère), il préside le Snia depuis 2016.
© Intercéréales, Ph. Jacob

La Dépêche Le Petit Meunier : Quel constat après ces mois de crise ?

François Cholat : Le covid a posé un défi nouveau en nous exposant collectivement à de nouvelles problématiques. Malgré tout, la nutrition animale, au même titre que l’agroalimentaire, est un secteur privilégié puisque nous avons été reconnus "activités prioritaires". Nous avons réaffirmé notre capacité pour fournir le marché français avec les produits de nos éleveurs. Côté volumes, nous avons commencé par deux semaines de très forte activité fin mars suivies par une sous-activité avec une baisse de 15 % sur avril et mai, et un effet traumatisant du covid sur les filières animales. Le mois de juin semble vouloir revenir à peu près à la normale, même si nous notons, sans les comprendre, de très fortes variations d’une semaine à l’autre en plus des incertitudes. Ce fonctionnement en dents de scie est surtout le fait des bovins, sachant qu’en volailles et en porcs, il est plus facile d’anticiper. Des filières comme le pigeon ou la pintade ont raté leur période de pointe, autour de Pâques. Idem pour le canard dont le covid a amplifié la crise. Au total, nos prévisions donnent une année à -4 % en volume.

LD-LPM : Quid des approvisionnements ?

F.C. : Nos fournisseurs ont pu globalement nous fournir même si, en additifs, le flou dans la logistique en Chine nous a fait peur. La hausse des prix en vitamines et oligoéléments est réelle mais moins forte que prévu. Nos relations avec l’amont comme l’aval se sont profondément modifiées. Nous avons appris à nous parler pour construire des solutions. La communication avec nos firmes service et nos fournisseurs de matières premières a progressé. Et la réactivité de chacun a permis d’éviter des changements de formules car nous n’avons pas eu de ruptures d’approvisionnements.

LD-LPM : Ces évolutions sont-elles durables ?

F.C. : Difficile de savoir si toutes les leçons apprises durant cette crise resteront, mais nous garderons cette souplesse et cette réactivité pour toute crise qui pourrait subvenir. On a mesuré l’ampleur du besoin d’adaptation en termes techniques, peut être pas encore pleinement en termes économiques. Mais encore une fois, nous avons eu le privilège de pouvoir toujours travailler. C’est tout autre chose pour certains secteurs de notre aval comme la restauration. D’un autre côté, le fait d’avoir dû freiner par exemple la production des vaches laitières aura un réel impact à l’automne et l’hiver car quand on casse le pic laitier, la production a du mal à repartir. Il ne faudrait pas que les productions animales françaises peinent à redémarrer après avoir été freinées par manque de capacités de stockage car elles risquent de perdre des parts de marché, certains de nos voisins étant prêts à fournir nos marchés. Les consommateurs qui ont privilégié en masse les circuits courts sont en train de revenir en arrière. Mais je crois fermement à la dynamique de la nutrition animale, nous avons de belles choses à construire.

 

 

 

 

 

Les plus lus

logo de l'OFPM
Les marges brutes de la meunerie se dégradent à nouveau en 2024

Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges de FranceAgriMer, les marges brutes de la meunerie ont reculé en…

Moisson 2025 : la campagne 2025-2026 débute entre soulagement et inquiétudes

À l’issue de son conseil spécialisé du 16 juillet, FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers prévisionnels 2024…

parcelle de blé dur dans les Bouches du Rhône
Moisson 2025 : un démarrage précoce et prometteur en Europe du Sud

Alors que la moisson a déjà débuté dans plusieurs pays au sud de l’Europe, les premières estimations tablent sur une…

De gauche à droite : Michel Waast (Moulins Waast), Tristan Wecxsteen (boulanger, Les pains de Tristan), Thierry Hache (Grainoble) et Émile Waast (Moulins Waast)
Blé biologique : des prix minimums en blé et maximums pour la farine dans les filières #AgroDiverSanté

Les Moulins Waast et Grainoble Bio ont mis en place un partenariat autour d’une filière semence-blé-farine-levain-pain bio en…

La nouvelle carte mondiale du bloc des pays Brics + ou aspirants, d’une manière ou d’une autre, à le rejoindre. Légende : en bleu foncé, les membres ; en bleu clair, les pays partenaires (Belarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan, Vietnam) ; en vert, les pays candidats (Azerbaïdjan, Bangladesh, Myanmar, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Syrie et Venezuela). A noter que l’Argentine, l’Algérie ou encore la Turquie ne rentrent dans aucune de ces catégories.
Les pays Brics s’en prennent aux quatre géants du commerce du grain

Après un sommet à Rio de Janeiro peu concluant, les pays Brics reprennent l’initiative en matière de système d’échanges des…

Montage photo montrant Bertrand et Eugénie Girardeau dans un champ de blé à gauche et un portrait de Ludovic Brindejonc à droite.
Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne