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Filtration de cabine de tracteur : la catégorie 4 incontournable pour traiter en sécurité

Pour bénéficier en cabine d’un air sain lors des travaux de pulvérisation, il est indispensable d’opter pour la filtration de catégorie 4 définie par la norme EN 15695-1. Celle-ci, la plus performante, demeure peu répandue sur les tracteurs standards, malgré ses bienfaits en termes de sécurité sanitaire pour l’opérateur.

Lors de l’application de produits phytopharmaceutiques, il est important de se protéger à bord du tracteur ou du pulvérisateur automoteur des embruns et vapeurs toxiques. Une cabine en bon état pourvue de toutes ses vitres et de joints au niveau des ouvertures ne suffit pas, car le circuit de ventilation de l’habitacle reste ouvert durant la pulvérisation et ses filtres ne sont pas toujours efficaces pour retenir les molécules chimiques. En effet, la plupart des tracteurs sont équipés en standard d’une cabine de catégorie 2, voire 3, qui n’est pas capable d’assainir correctement l’air circulant à bord. Le top en termes de protection est la catégorie 4 et c’est d’ailleurs la seule recommandée pour les traitements phytopharmaceutiques. Son système de filtration est capable de retenir les poussières, les aérosols, ainsi que les vapeurs. Cette performance est permise par la combinaison d’un habitacle étanche, d’une ventilation permettant un renouvellement d’air avec un débit d’au moins 30 m3/h, d’une pressurisation de la cabine de 20 pascals supérieurs à la pression extérieure, ainsi que d’un dispositif alarmant le conducteur si la pression est en dessous de 20 pascals. Elle repose aussi sur l’installation d’un filtre spécifique conforme à la norme EN 15695-2 et composé de trois étages : le premier capte les poussières, le deuxième retient les aérosols et le troisième stoppe les vapeurs émanant de l’évaporation des produits phytopharmaceutiques. Ce filtre assez coûteux (100 euros à 600 euros selon la taille et la marque) doit retenir les vapeurs présentes dans l’air extérieur comme le ferait un masque filtrant.

Les pulvérisateurs automoteurs bien équipés

En arboriculture et viticulture, vu les fréquences et les méthodes de traitement employées (pulvérisation vers le haut), la plupart des marques propose la catégorie 4 en standard sur tout ou partie de leurs tracteurs spécialisés. Sur ces modèles, Case IH et New Holland se distinguent en commercialisant une solution permettant de travailler au choix en catégorie 2 ou 4 sans intervention du chauffeur sur le filtre. Les enjambeurs viticoles, comme les pulvérisateurs automoteurs en grandes cultures, sont généralement équipés d’origine d’une cabine de catégorie 4, ce qui paraît logique sur ces appareils spécifiques. En revanche, pour les tracteurs standards, la catégorie 2, qui assure uniquement une protection contre la ou les poussières, est l’équipement de base chez tous les constructeurs. Ce niveau de protection est ainsi le seul disponible sur les tracteurs commercialisés par Deutz-Fahr (excepté sur les séries 5D TTV), Kubota, Landini, Lamborghini, Massey Ferguson, McCormick, Same et Valtra. L’Allemand Claas se démarque en vendant de série, depuis le 1er octobre 2020, ses modèles Arion 400, 500 et 600, ainsi que les Axion 800, 900 et 900 Terra Trac, équipés d’une cabine prédisposée catégorie 3. Ce troisième niveau, qui impose l’utilisation d’un filtre d’habitacle spécifique, assure une protection contre la ou les poussières et les aérosols, mais pas contre les vapeurs. Toutefois, plusieurs constructeurs, tels que Case IH, Fendt, John Deere et New Holland, proposent la catégorie 4 en option ou sous la forme d’un kit à acheter chez le concessionnaire.

Une solution à 500 euros chez Case IH et New Holland

Chez Case IH, la cabine utilisée sur les modèles Vestrum, Maxxum, Puma 140-175, Puma 185-220 Multicontroller et Optum, peut atteindre la certification classe 4 en ajoutant un kit fourni par CNH Parts & Service. Cette solution est aussi disponible sur les New Holland équipés de la cabine Horizon (T5 Auto Command et Dynamic Command, T6000, T7000, T6 et T7, suivant les finitions). Proposé en rétrofit, le kit CNH est facturé 500 euros. Son adaptation est possible grâce à la conception de la cabine garantissant une étanchéité élevée. Elle s’appuie sur les systèmes de ventilation et de climatisation d’origine suffisamment performants. Ainsi, sans aucune modification, deux des conditions demandées par le standard de filtration de la catégorie 4 (surpression et débit d’air) sont atteintes sur toutes les cabines des modèles concernés. Il ne reste qu’à ajouter l’indicateur mécanique du niveau de surpression, deux filtres à charbon actif conformes dans le toit à la place des filtres standards et un sticker précisant le niveau de protection offert pas la cabine.

Un montage d’usine économique sur certains Fendt

Fendt propose deux solutions pour doter une partie de ses tracteurs standards d’une filtration de classe 4. Sur ses modèles à cabine VisioPlus (300 S4, 300 Gen4, 500 SCR, 500 S4, 500 Gen3, 700 SCR, 700S4 et 700 Gen6), le tractoriste dispose d’un kit après-vente fourni par la société Seka, qui s’intègre en lieu et place du filtre de cabine. Cet équipement, facturé 3 144 euros filtres inclus, se monte en moins de deux heures sans modification ni perçage sur le tracteur. Pour les récents Fendt 600 et 700 Gen7, une option d’usine, plus économique (780 euros sans le filtre), permet d’atteindre la catégorie 4. Elle sera disponible à l’été 2024 sur les 700 Gen7 et sur les 600 Vario dès leur production en série. John Deere commercialise un colis pour convertir au niveau 4 la cabine de catégorie 2 des 6R, 7R et 8R. Le montage est réalisé par le concessionnaire et, d’après le constructeur, comme la cabine de catégorie 4 fait partie du dossier d’homologation de ces tracteurs, il n’y a pas besoin de réaliser une RTI (réception à titre isolé) à la suite de cette adaptation. Le colis est facturé près de 2 400 euros sur un 6R et de 2 100 euros sur les 7R et 8R.

Quel entretien sur une cabine de catégorie 4

 

 
Les cabines de catégorie 4 sont les seules à disposer d’un niveau de protection suffisant pour protéger le conducteur des produits liquides ou solides émanant des ...
Les cabines de catégorie 4 sont les seules à disposer d’un niveau de protection suffisant pour protéger le conducteur des produits liquides ou solides émanant des vapeurs des produits phytopharmaceutiques et engrais. © Berthoud

Pour garder son efficacité, une cabine de catégorie 4 doit être maintenue en très bon état. Si l’indicateur de surpression n’est pas dans le vert, le chauffeur n’est pas correctement protégé, car l’air entre par des endroits autres que ceux du système de filtration. Il doit donc vérifier que les conditions d’étanchéité sont bien réunies, en s’assurant que tous les ouvrants (portes, pare-brise, vitre arrière, toit ouvrant) sont fermés, que les joints sont en bon état et que les passages de câbles vers les outils sont les plus étanches possibles. Si toutes ces conditions sont réunies, la vitesse de la ventilation peut aussi être ajustée manuellement pour que l’indicateur passe au vert. Déterminant, le filtre à charbon actif spécifique à la catégorie 4 présente une date limite d’utilisation et peut être sensible à la température et/ou à l’humidité. Ses conditions de stockage sont donc importantes. Il est recommandé, au minimum, de le renouveler tous les ans ou après 150 heures d’utilisation (au premier des deux termes échus et conformément aux préconisations de la notice d’utilisation du filtre). Le non-respect des périodicités de remplacement conduit à travailler avec un système inefficace, voire dangereux. Attention lors du changement à bien choisir un filtre à charbon actif destiné à une cabine filtrante de catégorie 4 selon la norme EN 15695-1, car il existe des modèles adaptables, proposés à des tarifs attractifs, qui ne présentent pas le même niveau de performance.

Quelles différences entre les catégories 1, 2, 3 et 4

 

 

Indiquée sur une plaque apposée sur la cabine, l’efficacité du système de filtration est déterminée par la norme NF EN 15695-1 et classée en quatre catégories (voir tableau). « Le règlement 167/2013 impose aux constructeurs d’informer l’utilisateur sur le niveau de protection qu’il peut attendre de sa cabine, au travers d’un marquage indiquant la catégorie sur le véhicule et d’une information dans la notice, avec en particulier une alerte indiquant que les trois premiers niveaux ne sont pas adaptés aux traitements phytos », précise Benoît Moreau de la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA). Selon les termes de la norme européenne, la cabine de catégorie 1 ne fournit aucun niveau spécifié de protection contre les substances dangereuses, tandis que celle de catégorie 2, la plus courante, assure une protection contre la ou les poussières. La cabine de catégorie 3 fournit une protection contre la ou les poussières et les aérosols. La plus efficace, la catégorie 4, est la seule conseillée pour les traitements phytopharmaceutiques. Son système de filtration est en effet capable de filtrer les poussières, les aérosols ainsi que les vapeurs. Davantage d’informations sur le site du Ministère de l’agriculture : https://agriculture.gouv.fr/cabines-filtrantes.

 

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