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Blé en Russie : de premières projections pour 2025-2026, à prendre avec des pincettes

La production russe 2025-2026 pourrait souffrir des conditions de semis compliquées, selon Fastmarkets. Toutefois, beaucoup de choses peuvent encore survenir.

La Russie avec le drapeau.
Les conditions de semis à l'automne 2024 (récolte 2025) ont été difficiles.
© openclipart-vectors-Pixabay

Le marché a déjà intégré la baisse de production russe de blé entre les campagnes commerciales 2023-2024 et 2024-2025, d'environ 10 Mt, pour tomber à un niveau proche des 82-83 Mt, selon Fastmarkets. En revanche, tout reste ouvert pour 2025-2026. « Le consensus de marché se situe actuellement à 80-85 Mt », a déclaré Masha Belikova, analyste de Fastmarkets, lors du Global Grain à Genève du 12 au 14 novembre 2024. Mais ces chiffres sont à prendre avec la plus grande prudence, tant les incertitudes sont nombreuses.

« Le consensus de marché se situe actuellement à 80-85 Mt de blé russe en 2025-2026 », a déclaré Masha Belikova, analyste de Fastmarkets

Lire aussi : Blé : le commerce et la production ukrainiennes s’en sortent bien, rapporte Fastmarkets

La récolte de blé en Russie 2025-2026 pourrait donc se situer au même niveau que 2024-2025, voire même en dessous. La fourchette de 80-85 Mt s'avère large, et bon nombre d'analystes privés se situent, pour le moment, davantage proche des 80 Mt que des 85 Mt. Ceci en raison des conditions de semis très compliquées cette année, avec un déficit hydrique marqué. Toutefois, beaucoup de choses peuvent encore survenir d'ici à la récolte 2025. « Tout dépendra du climat », rappelle bien évidemment l'experte de Fastmarkets.

L'analyste Andrey Sizov du cabinet SovEcon évoque de son côté le fait que des agriculteurs russes préfèrent actuellement se tourner vers des cultures plus rentables que le blé. Le haut niveau des taxes sur les exportations ainsi que les déboires subis l'an dernier auraient également joué dans leur décision. 

3,3 Mt de blé russe produit dans les territoires occupés en Ukraine  ?

En plus du climat, il faut ajouter les incertitudes liées à la guerre, et la production des territoires occupés par la Russie que certains analystes intègrent dans leurs estimations de récolte, à l'instar de Fastmarkets, alors que d'autres ne la prennent pas en considération. Pour l'instant, Fastmarkets estime, pour la campagne 2024-2025, que 3,3 Mt de blé russe sont issues des territoires ukrainiens occupés. Cette évaluation va-t-elle évoluer en 2025-2026 ? En période de guerre, les chiffres sont très difficiles à obtenir et à affiner, engendrant de nombreuses interrogations.

Quid des exportations russes de blé ?

Pour la présente campagne 2024-2025, l'attention des opérateurs est à porter sur le rythme des exportations russes. Pour l'instant très dynamique, nombreux sont les analystes qui parient sur son ralentissement lors du premier semestre 2025. C'est par exemple le cas de Masha Belikova, qui s'attend à ce que le quota d'exportation russe pour le premier semestre 2025 (de février à juin 2025 pour être plus précis) sera bien en dessous « de celui de l'an dernier, qui s'affichait à 29 Mt ». L'analyste Ikar le prévoit actuellement à 11-12 Mt, pendant que la SovEcon le projette à 10 Mt, et à 9-10 Mt du côté de la société spécialisée dans la logistique des grains Rusagrotrans.

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