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Campagne de blé 2021/2022
Blé argentin : une revanche annoncée, bien partie

En Argentine, l’humidité des sols dans les zones de production est optimale pour les semis et les prix sont au rendez-vous. L’État ne devrait pas freiner l’export.

© Bru-nO (Pixabay)

Confirmant la tenue du congrès annuel de la filière argentine du blé « A todo trigo », du 4 au 6 mai – en mode numérique, Covid-19 oblige –, le président de la Fédération nationale des stockeurs de céréales, Raúl Dente, a formulé l’hypothèse – prudente selon lui – d’une « récolte de blé 2021/2022 de 22 millions de tonnes (Mt) sur 7,5 millions d’hectares (Mha) », a-t-il dit au média Agrositio.

À comparer aux 17 Mt obtenues sur 6,5 Mha lors de la campagne 2020/2021, considérées comme une contre-performance par rapport aux 18,8 Mt récoltées sur 6,6 Mha lors de la campagne précédente, selon la Bourse aux céréales de Buenos Aires (BCBA). Des tonnages, exportés aux deux tiers environ, ont permis de consolider la place de l’origine argentine en blé et en orge en Asie, une place nouvellement acquise grâce, en partie, aux aléas de l’offre australienne.

Météo clémente

Alors que les semis de blé commencent au nord de l’Argentine, c’est dans le principal bassin céréalier du pays, au sud-est de la province de Buenos Aires, que se jouera la partie. Or, « les pluies abondantes et bien distribuées de la fin mars ont rechargé les sols au moment idéal, alors que les semis de blé débuteront autour du 25 mai », renseigne l’agronome Gonzalo Rodera, conseiller de la coopérative Cata, située à Tres Arroyos, où la moyenne des rendements « tourne autour de 40 q/ha en blé et de 45 q/ha en orge », selon lui, soit 10 quintaux de plus que la moyenne nationale dans le cas du blé.

La BCBA prévoit, cette année, un régime pluviométrique « moins perturbé que celui de l’an dernier » en région pampéenne où un épisode de sécheresse vient d’amputer de plusieurs millions de tonnes la dernière récolte de blé, puis celle des cultures d’été (soja et maïs), laquelle bat son plein. « Cette année 2021 apportera davantage d’humidité aux cultures d’hiver que l’an dernier », confirme le climatologue indépendant, Eduardo Sierra.

D’où cet esprit de revanche qui animerait les céréaliers argentins, encouragés par le haut niveau des cours du blé, supérieurs à 200 $/t sur les marchés à terme de Rosario.

Le gouvernement ne devrait pas intervenir

Sur le plan politique, aucun vent contraire ne devrait limiter les opérations d’exportation. Le gouvernement péroniste d’Alberto Fernández, président pragmatique avant tout, a reculé, début janvier, face à la levée de boucliers des syndicats d’agriculteurs provoquée par ses velléités d’augmenter de 12 % à 15 % la taxe prélevée sur les exportations de maïs. Il ne devrait donc pas toucher, non plus, à la taxe qui grève les embarquements de blé (établie elle aussi à 12 % de leur valeur FOB).

L’intérêt de l’Argentine, il le sait, pays surendetté et toujours confronté à l’inflation qui mine le pouvoir d’achat des classes démunies, réside plutôt dans une récolte de blé des plus volumineuses, qui puisse contribuer à l’équilibre de la balance commerciale et donc à la stabilité du peso argentin, que dans d’éventuelles restrictions à l’export, comme il y en a eu de 2008 à 2015, lesquelles n’ont jamais eu l’effet escompté : contenir le prix du pain en boulangerie, qui, tant s’en faut, n’est pas seulement déterminé par l’offre de blé disponible sur le marché intérieur.

 

 

 

 

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