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Un printemps compliqué qui a impacté fortement la saison

La production nationale de miel en 2024 est estimée entre 15 900 et 26 300 tonnes soit une baisse de 41 % par rapport à 2023.

La saison apicole 2024 a été marquée par des conditions météorologiques catastrophiques au printemps, fragilisant les colonies et leurs réserves. Elle s’est terminée tardivement dans certaines régions (Bretagne, Centre-Val de Loire par exemple) et fut dure psychologiquement.

Un début de saison coupé court

Les belles journées de fin d’hiver et les températures clémentes ont permis un démarrage précoce des colonies. Malheureusement, la pluie, le froid (températures inférieures à la normale) et, très souvent, le vent, ont stoppé net les premières miellées de printemps et le développement des colonies. Le butinage printanier devenu difficile (très peu de fenêtres, fleurs lessivées), les abeilles ont rapidement consommé les réserves récoltées en début d’année. Dans la quasi-totalité des régions, les apiculteurs ont procédé à des nourrissements au printemps pour maintenir les colonies en vie. Localement, la pluie fut bénéfique pour la végétation dans les régions touchées par la sécheresse jusqu’alors. (Occitanie, Corse).

Ces conditions climatiques médiocres se sont poursuivies jusqu’en juin. Au-delà, une amélioration météorologique a permis la production de nectar. Toutefois, certaines colonies, trop affaiblies par les conditions printanières, n’ont pas été en mesure de produire d’en profiter pleinement. Les récoltes de printemps sont quasiment absentes, beaucoup ont fait le choix de laisser les réserves aux abeilles pour limiter le nourrissement.

Un été qui permet de sauver la saison

À partir de fin juin, les miellées ont été plus productives (ronce, trèfle, lavande). La production de miel de châtaignier a été hétérogène selon les secteurs. On note deux tendances pour la production de lavande, avec des rendements plus élevés dans le Centre et le nord de la France. La floraison de tilleul s’annonçait importante mais les résultats sont variables et plus bas qu’espérés. La production de miel de tournesol est faible à moyenne. Les miellées de montagne sont, quant à elles, marquées par de fortes disparités selon la zone géographique et l’altitude. Dans le Grand Est, la présence accrue de mélozitose (« miel béton ») a grandement limité la production de miel de sapin des Vosges. En Nouvelle-Aquitaine, le froid et la pluie ont été délétères pour les pucerons et la production de miellat.

Un hiver où le nourrissement sera souvent de rigueur

Dans plusieurs régions, le nourrissement hivernal a démarré précocement (Île-de-France, Centre-Val de Loire) alors que d’autres ressortent de l’été avec des réserves (Nouvelle-Aquitaine) et de belles colonies (Aura).

Ouverture des demandes d’aides

On retiendra que la production de miel 2024 fut presque deux fois moins productive qu’en 2023. Les récoltes sont très hétérogènes entre régions et entre deux apiculteurs voisins. Des demandes d’aides sont en cours localement pour obtenir des indemnisations de solidarité nationale (ISN).

Clé de lecture : concernant la miellée de tournesol, on observe que l’essentiel des données de rendements sont comprises entre 6 et 17 kg/colonie (limites de la boite beige), la moyenne (croix) est de 12 kg/colonie et la médiane (trait) de 10 kg/colonie. Cette différence entre moyenne et médiane s’explique notamment par la présence de 3 points au-dessus, bien plus élevés que les chiffres de la boite et qui « tirent » la moyenne vers le haut.

Un grand merci à tous les apiculteurs et apicultrices ayant répondu aux enquêtes sur la production de miel 2024 et aux ADA et à l’Itsap, qui se sont coordonnés pour l’élaboration des questionnaires et leur diffusion. Merci également à FranceAgriMer et à Agrex Consulting de nous avoir donné accès aux données de leur enquête 2024 (données de 2023).
Rédaction Réussir

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