Transmettre son exploitation : quels dispositifs pour vous accompagner ?
Des dispositifs nationaux existent pour vous soutenir dans cette étape clé, et chaque région peut proposer des aides ou accompagnements spécifiques. Pensez à vous rapprocher des structures locales compétentes pour connaître les solutions adaptées à votre situation.


Les structures agricoles d’accompagnement à la transmission
Plusieurs types de structures sont mobilisés pour accompagner les apiculteurs dans leur projet de transmission. Elles offrent un accompagnement à la fois technique, humain et administratif, selon les profils et les besoins.
Parmi elles, les Points accueil installation transmission (Pait) constituent une porte d’entrée incontournable. Présents dans chaque département et animés par les chambres d’agriculture, ils proposent un accueil personnalisé, de l’écoute, du conseil, et un appui à la fois pour les nouveaux porteurs de projet comme pour les apiculteurs souhaitant cesser leur activité ou la transmettre.
D’autres structures, comme les ADDEAR, s’adressent plus spécifiquement aux personnes non issues du milieu agricole, mais désireuses de s’y installer, souvent avec une approche paysanne. Elles accompagnent également les cédants à travers des rendez-vous individuels, des formations ciblées ou encore des rencontres organisées entre futurs cédants et repreneurs potentiels.
Enfin, le réseau des ADA, directement dédié aux professionnels de l’apiculture, peut également jouer un rôle précieux dans la réflexion et la mise en œuvre d’un projet de transmission. Leur connaissance fine du secteur et des réalités du métier en fait des partenaires de proximité particulièrement pertinents.
Les plateformes pour transmettre son exploitation
Au-delà de l’accompagnement humain, plusieurs outils numériques ont été développés pour faciliter le lien entre apiculteurs cédants et porteurs de projet.
Parmi eux, le Répertoire départ installation (RDI) est un outil centralisé au niveau départemental et géré par les chambres d’agriculture. Il permet aux cédants de faire connaître leur projet de transmission, et aux repreneurs de repérer des exploitations correspondant à leurs attentes. C’est une première étape pour amorcer la recherche d’un successeur.
À ses côtés, la société à mission Eloi propose une autre approche. En s’appuyant sur une plateforme numérique, elle cherche à accélérer le renouvellement des générations agricoles. Son objectif : créer des passerelles concrètes entre cédants et repreneurs, tout en collaborant étroitement avec les organisations professionnelles agricoles (OPA). Sa méthode inclut un accompagnement sur-mesure, depuis le premier contact jusqu’à la reprise effective.
Les dispositifs d’accompagnement à la transmission
Parmi les outils disponibles pour accompagner la transmission d’une exploitation, le dispositif Aita (Accompagnement à l’installation et à la transmission en agriculture) joue un rôle clé. Conçu pour soutenir à la fois les porteurs de projet et les cédants, il comprend notamment deux mesures spécifiques destinées aux apiculteurs souhaitant transmettre leur activité.
La première consiste en un diagnostic de l’exploitation à céder. Il permet d’évaluer le potentiel de la ferme, d’en dresser un état global et d’analyser sa capacité à être reprise dans de bonnes conditions. Ce diagnostic constitue une base de réflexion pour orienter le cédant vers un accompagnement plus poussé, voire des études complémentaires. Cette aide s’adresse aux apiculteurs en fin de carrière ou en reconversion, dans le cadre d’une transmission hors du cercle familial. Pour y accéder, il est nécessaire de se rapprocher du Pait départemental, de déclarer son intention de cessation d’activité (Dicaa) et de s’inscrire au Répertoire départ installation (RDI). Le dispositif prend en charge jusqu’à 80 % de la dépense hors taxe, dans la limite de 1 500 euros. Le reste du montant et la TVA sont à la charge du bénéficiaire. Ce diagnostic peut être réalisé par différents réseaux selon les territoires, notamment les chambres d’agriculture, les ARDEAR, Cerfrance ou encore les Fédérations régionales de l’agriculture biologique (Frab).
La seconde mesure prévoit une aide financière à la transmission hors cadre familial. Elle s’adresse aux cédants ayant trouvé un repreneur, à condition que la transmission n’ait pas encore été finalisée. Chaque associé d’une structure peut, s’il remplit les critères, bénéficier de cette aide. Pour être éligible, il faut être inscrit au RDI depuis au moins douze mois et avoir réalisé le diagnostic d’exploitation dans les trois mois suivant cette inscription. Le montant de l’aide peut aller jusqu’à 4 000 euros.
Les espaces tests
Un espace test agricole est un dispositif multi-acteurs qui a vocation à accompagner de manière progressive l’installation agricole. Il offre un cadre légal d’exercice du test d’activité, permettant ainsi l’autonomie du porteur de projet comme fonction « couveuse » ; des moyens de production (matériel, bâtiment…) comme fonction « pépinière » et un dispositif d’accompagnement comme fonction « accompagnement ».
Une personne qui souhaite s’installer en espace test signe un contrat dit Cape (Contrat d’appui au projet d’entreprise) avec la couveuse. Il permet d’utiliser le numéro Siret de la couveuse, d’avoir une couverture en cas d’accident de travail, de se rétribuer avec les recettes générées par l’activité agricole et de s’acquitter des cotisations salariales et patronales. La couveuse met également à disposition du porteur de projet une offre de service complète, lui permettant par exemple d’avoir la certification bio et d’être assuré (responsabilité civile et des biens). La couveuse héberge également la comptabilité du porteur de projet, qu’ils réalisent ensemble grâce à un support de gestion. Cette cogestion leur apporte une rigueur et une meilleure compréhension du fonctionnement de la comptabilité d’exploitation. Toutes les recettes passent sur un compte bancaire, permettant ainsi au porteur de projet de cumuler son éventuel droit au chômage et les recettes de l’exercice de son activité.
Les lieux pour se tester sont variés et plus ou moins adaptés au monde apicole. Voici les différentes options possibles :
- sur des parcelles agricoles mises à disposition des bénéficiaires par les structures accompagnantes. Une solution pas toujours adaptée à l’apiculture ;
- sur un lieu « éphémère » ou en « archipel », c’est-à-dire un lieu d’attente qui peut être celui où la personne souhaite s’installer dans le futur. Cette option permet de tester un potentiel lieu de vie et de travail ;
- directement chez un apiculteur.
Cette dernière option nous semble être la meilleure en apiculture car la personne en test peut bénéficier du matériel qu’elle loue à son hôte, et des bâtiments adaptés à son activité professionnelle. Les structures accompagnantes peuvent aider les hôtes qui sont dans une démarche de transmission.