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Quels facteurs de risques pour la production de miel d’acacia ?

En France, le miel d’acacia peut offrir des récoltes importantes mais ce n’est malheureusement pas le cas chaque année. L’élaboration de nectar par la plante va dépendre d’une série de paramètres qui sont régulièrement malmenés par les modifications climatiques.

Floraison blanche d'acacia
Floraison blanche d'acacia
© ADA Aura

1 Le manque d’eau

La miellée des robiniers peut être influencée par les conditions météorologiques de l’été précédent. Un bon niveau hydrique du sol va permettre d’avoir des bourgeons de qualité et en quantité l’année suivante. Si la plante d’acacia subit des conditions stressantes en été (sécheresse extrême…), la différenciation ne portera pas sur un grand nombre de bourgeons et, par conséquent, au printemps suivant, la plante ne pourra pas avoir une floraison significative.

2 La gelée hivernale

Le climat automnal va déterminer si les bourgeons peuvent se développer suffisamment pour résister aux gelées hivernales. Une période froide hivernale semble nécessaire pour permettre le développement des bourgeons au printemps. Ici, il n’est pas question du nombre de jours où l’on observe des gelées mais plutôt d’un nombre d’heures où la plante est exposée à une température inférieure à 8 °C.

3 Les gelées de fin de printemps

Elles peuvent avoir un impact très négatif sur les bourgeons floraux lorsqu’ils sont en plein développement. Pour vérifier que le gel n’a pas fait de dégâts, les apiculteurs doivent observer les arbres immédiatement après le débourrement des premiers bourgeons. Si de petits racèmes sont visibles dans les bourgeons, on peut s’attendre à une bonne miellée. Si ce n’est le cas, il faudra attendre le développement des bourgeons secondaires qui ne donneront des fleurs qu’après l’apparition des feuilles des arbres.

Bourgeons d'acacia intacts
Bourgeons d'acacia intacts © ADA Aura

4 Température du sol

En période de production, la température du sol est un facteur important car les enzymes impliquées nécessitent une température minimale pour métaboliser les sucres : en dessous de 14 °C la production reste très faible. Des nuits chaudes (± 15 °C) et des températures diurnes de maximum 25 °C : voilà les conditions à réunir. En cas de floraison secondaire, la température au niveau du sol devra être encore plus importante, tout comme la production globale de sucres par la plante.

5 Le facteur vent

Un vent froid du nord va arrêter la production de nectar et provoquer le dessèchement des fleurs. Au contraire, un léger vent chaud et humide du sud favorisera la production de miel.

6 La pluie

En période de floraison des robiniers, de fortes pluies éventuellement orageuses sont régulièrement observées. Celles-ci vont laver les fleurs, favoriser leur vieillissement ou même les détruire et provoquer une interruption de la miellée.

7 Des colonies robustes !

Certaines années très précoces ne permettent pas à toutes les colonies d’avoir un développement suffisant pour profiter de la miellée existante. Seules les colonies fortes pourront exprimer le réel potentiel du robinier.

Côté biblio

- Nectar production for the Hungarian honey industry - Agnes Farkas, Edit Zajácz 2007

- The European Journal of Plant Science and Biotechnology

- Abeilles & Cie 198

À savoir

D’après une étude menée par l’Adana en 2018, en plus d’offrir une superficie de butinage plus grande, les arbres les plus fleuris proposeraient une plus grande quantité de nectar et de sucre par fleur.

Trucs et astuces de l’ADA Aura

- Suivez la floraison des zones d’acacia précoces qui fleurissent généralement 5 jours avant les zones « traditionnelles ».

- Examiner les arbres sur vos emplacements avant d’amener vos ruches ! Observez les boutons et l’état d’avancement de la floraison à la cime des arbres.

- Quand le début du printemps est sec, privilégiez des emplacements humides car la chaleur diminue le potentiel nectarifère des zones sèches.

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