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Quelle solution pour laver mes pots ?

Par des entreprises spécialisées dans la collecte et le lavage ou par une organisation interne avec un lave-vaisselle professionnel ou domestique, chaque solution possède des atouts.

Le réemploi est devenu une habitude pour de nombreux apiculteurs. Certains ont décidé d’externaliser le lavage, tandis que d’autres préfèrent laver les pots à la miellerie, seul ou à plusieurs pour partager les coûts.

Une démarche vertueuse, sécuritaire et attendue par les consommateurs

Le réemploi est une solution pour celles et ceux qui souhaitent répondre à une demande de la clientèle et réduire leur impact sur l’environnement (1) : le réemploi du verre permet d’économiser 79 % d’émissions de gaz à effet de serre, 76 % d’énergie et 51 % d’eau par rapport au recyclage (d’après une étude réalisée sur des bouteilles (2)). Il permet aussi de faire face aux variations du prix du verre et aux éventuelles difficultés d’approvisionnement.

Prestataires de lavage : un service sur mesure

Passer par un prestataire permet de déléguer l’opération de lavage et ainsi gagner du temps, tout en garantissant une qualité optimale du lavage des pots. En fonction de leur installation, les centres sont à votre écoute et certains s’adaptent à vos besoins de collecte, de lavage et de stockage. Ils proposent généralement un carnet d’adresses des imprimeurs dont les étiquettes sont adaptées au réemploi ainsi que des supports de communication à déployer sur vos lieux de vente.

Lave-vaisselle professionnel ou ménager pour laver à la miellerie

Il est possible de laver ses pots dans un lave-vaisselle professionnel ou domestique à la miellerie, dans la mesure où des précautions sanitaires et hygiéniques sont prises (3). Le lave-vaisselle professionnel est généralement plus coûteux que le domestique, car le temps de lavage est plus rapide, la température de l’eau plus élevée, et doté de paniers à fonds plats adaptés aux pots ou autres contenants de ce type. Pour laver sur l’exploitation, il faut quelques petits mètres carrés pour installer le lave-vaisselle, ainsi que deux espaces de stockage des pots sales et propres bien distincts l'un de l'autre et prévoyez aussi un peu de temps à y consacrer.

Plus l’étiquette se décolle facilement, moins vous perdrez de temps et de patience. Les apiculteurs font généralement tremper les pots dans l’eau chaude pour décoller les étiquettes avant de les passer au lave-vaisselle. Une étiquette avec colle hydrosoluble et sans vernis est donc essentielle(3). Il est aussi préférable que les clients n'enlèvent pas l’étiquette par eux-mêmes mais nettoient simplement l’intérieur du pot avec un peu d’eau chaude (à utiliser pour leur tisane par exemple).

(1) RDC-Environnement, 2008, « Bilan des connaissances économiques et environnementales sur la consigne des emballages boissons et le recyclage des emballages plastiques », https://www.asser.nl/upload/eel-webroot/www/documents/sectors/waste/ade…
(2) Ademe, Analyse de cycle de vie de dispositifs (BtoC) de réemploi ou réutilisation d’emballages ménagers en verre, 2018, https://librairie.ademe.fr/consommer-autrement/1042-analyse-de-10-dispo…
(3) Guide technique Réemployer les pots de miel et vendre le miel en vrac, ADA Aura, 2023, https://www.ada-aura.org/informations-techniques-et-reglementaires/nos-…

L’info-réemploi peut-elle remplacer l’info-tri ?

Tous les apiculteurs qui mettent sur le marché des produits apicoles emballés destinés aux ménages doivent contribuer financièrement à la gestion des déchets (via l’adhésion à un éco-organisme) et faire apparaître la signalétique info-tri sur les emballages (loi Agec).

Les pots en verre réemployables qui bénéficient d’un système organisé de retour et de lavage doivent afficher les mentions suivantes en accompagnement du logo triman : « info-tri + info-tri réemploi »

Les metteurs en marché ont la possibilité d’expliciter un point de collecte précis sous le logo réemploi ou de proposer une URL donnant accès à une liste exhaustive des points de retour disponibles. L’avantage de l’URL, c’est que vous pouvez y faire vos modifications sans avoir à modifier votre étiquette.

Vers un lavage externalisé dans la Drôme

Julien détient des parts sociales auprès de Ma bouteille s’appelle reviens, depuis début 2024. Cette coopérative accompagne les producteurs dans la mise en place du réemploi, collecte et lave des contenants en verre. Julien a donc reçu un cahier des charges composé des conditions d’étiquetage, de la quantité minimale de pots nécessaire au lavage, etc.

Un an après son adhésion, entre la construction d’un bâtiment et une charge de travail non négligeable en 2024, Julien n'en est encore qu'à la collecte de pots auprès de ses clients avant de pouvoir les faire laver au centre. Il a stocké une palette de pots avec ses nouvelles étiquettes, puisque les précédentes ne se décollaient pas.

Il récupère davantage de pots par la vente directe que par les autres circuits de commercialisation. Certains magasins veulent collecter les pots, mais n’ont pas suffisamment de place pour les stocker, tandis que d’autres, ne sont tout simplement pas intéressés.

Par ce projet, Julien lie son activité à ses valeurs et motivations : répondre à un enjeu environnemental prioritaire en limitant les consommables, satisfaire la demande de ses clients, travailler avec une coopérative qui intègre des professionnels locaux et dispose de machines efficaces et adaptées, à quelques minutes de chez lui.

Un lavage externalisé sur mesure qui a un coût

L’ADA Pays de la Loire a organisé pour ses adhérents la visite d’une entreprise de lavage. Isabelle Lariagon a participé à la visite de ce centre de lavage pour découvrir les solutions proposées par les acteurs du réemploi, sujet dont on parle beaucoup.

Options Solutions, située à Saint-Julien-de-Concelles (Loire-Atlantique), accompagne les entreprises dans la mise en place de solutions de réemploi sur mesure. Ses services comprennent la collecte des emballages, réalisée directement chez les apiculteurs ou dans des lieux de stockage définis au préalable, le lavage de pots en verre ou en plastique avec garantie de propreté via des analyses bactériologiques.

Les palettes peuvent se composer de différents formats de pot (étape supplémentaire de tri), et les caisses de transports doivent être compatibles avec les tunnels de lavage (dimensions max. 600 x 400 x h 300 mm), avec possibilité d’achat ou de location auprès de la structure. L’entreprise encourage la mutualisation des flux de collecte et de livraison entre différents producteurs et un stock tampon peut être proposé.

Toutefois, certains freins existent, tels qu’un volume important de pots requis pour activer le tunnel de lavage (une palette), la nécessité d’une organisation entre apiculteurs pour réduire les frais de transport ou encore un coût supérieur à l’achat de pots neufs. Malgré cela, l’entreprise offre un service flexible et entièrement adapté aux besoins, sans standardisation du format des pots.

Les tarifs sont de 0,11 à 0,13 euro hors taxes pour les pots de 100 à 500 millilitres et de 0,13 à 0,16 euro hors taxes pour les pots de 500 millilitres à 1 litre. Le lavage des cagettes coûte 1,50 euro hors taxes, et les services de tri et de désétiquetage sont facturés à 35 euros hors taxes de l’heure.

« Visiter pour se faire sa propre opinion »

Témoignage d’Isabelle Lariagon, apicultrice professionnelle à la Rocheservière, dans les Pays de la Loire

« Aujourd’hui, je lave mes pots dans ma cuisine, solution intéressante pour sa réactivité. Avec les nouvelles étiquettes faciles à retirer, je peux gérer en urgence les besoins ponctuels, ce qui me donne une certaine souplesse. Ce lavage me prend environ une journée par mois, je voulais donc connaître le coût d’une telle prestation et voir si les solutions proposées pourraient correspondre à mes besoins.

La visite a été très intéressante, avec un très bon accueil. J’ai été impressionnée par le processus de lavage en tunnel, même si j’ai été surprise par l’entrepôt vide, probablement lié à notre présence ce jour-là.

Travailler avec eux ? Peut-être, mais pas tout de suite. Il faudrait que je puisse immobiliser financièrement une ou deux palettes de pots vides en attente de lavage. À 13 centimes le pot (hors transport et hors suppression d’étiquette), cela représente tout de même 30 % du coût d’un pot neuf. Par contre, le gain de temps et l’assurance d’un lavage de qualité sont de vrais atouts.

Ce que j’en retiens, c’est qu’avec une organisation de stockage adaptée et un transport planifié en période calme, cette solution pourrait tout à fait être mise en œuvre à l’avenir. »

Côté biblio

Plusieurs entreprises de collecte et de lavage sont implantées en France, retrouvez les initiatives du réemploi : https://filieres-rep.ademe.fr/observatoire-reemploi-reutilisation/centr…

Guide technique « Réemployer les pots de miel et vendre le miel en vrac, ADA Aura, 2023 »

Filières à responsabilité élargie du producteur (REP) : https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F37937

Rédaction Réussir

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