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Pourquoi faut-il nourrir ses colonies ?

En cas de pénurie de ressources nutritives disponibles dans l’environnement, l’apiculteur peut complémenter ses colonies en nourrissement glucidique et protéique.

L’alimentation de l’abeille repose sur le nectar, source de glucides (sucre), et le pollen, source de protéines, lipides (graisse) et micronutriments, qui sont indispensables notamment à la production de gelée nourricière dédiée aux larves d’abeilles. Au cours de l’évolution, l’abeille mellifère a développé une capacité de stockage de ces ressources via la production de miel, qui permet de stocker les glucides issus du nectar et du pain d’abeille, pollen lactofermenté stocké dans la ruche.

Les abeilles évoluent dans un environnement aux ressources limitées. La combinaison du changement climatique et des modifications historiques des paysages ne permettent généralement plus à l’abeille de disposer de ressources tout au long de l’année. Dans ce contexte, elles n’ont pas toujours un accès suffisant à leur alimentation, en quantité et en diversité. 

Des études démontrent l’importance de disposer de ressources en pollen diversifiées pour garantir l’apport de l’ensemble des nutriments indispensables à l’élevage de nouvelles générations d’abeilles. D’autres études soulignent l’effet majeur des carences en pollen, qui affectent le développement du couvain et la résistance générale des colonies aux divers stress, tels que la maladie, la pollution ou encore le vieillissement prématuré des ouvrières.

Sur les périodes de carences alimentaires, des apports de nourrissement extérieurs peuvent être nécessaires pour maintenir en vie les colonies et anticiper les effets négatifs du manque de ressources sur leur santé et leur capacité à produire. Néanmoins, ces pratiques représentent des risques. Parmi eux figure notamment le risque d’adultération des miels, caractérisé par la présence de sucre ou protéines exogènes, sur la santé des abeilles, lié à une mauvaise qualité des produits distribués ; et le risque lié aux conséquences économiques de ces dépenses sur la santé financière des exploitations.

Comment savoir si je dois nourrir ma colonie ?

Pour interpréter les besoins en nourrissement de vos colonies, un seul mot : l’observation ! Observez régulièrement les réserves présentes dans le corps de la ruche. Observez également l’activité des butineuses. Attendez-vous à un affaiblissement si vos abeilles ne collectent qu’un seul type de pollen (monodiète) et/ou si vos abeilles collectent des pollens « pauvres », tels que le maïs, le sarrasin, la lavande ou le tournesol… Enfin, repérez les signes de malnutrition. Ceux-ci évoluent graduellement, du plus précoce au plus tardif.

Témoignage de Thierry Boyé, apiculteur en Haute-Marne

Dans notre exploitation de 2 000 ruches, nous privilégions les miellées tardives locales (luzerne, sarrasin) plutôt que d’aller chercher le sapin, plus éloigné. Certes, le miel est moins valorisé, mais nous réduisons nos coûts : temps, trajets, sirop. Économiquement, c’est plus stable, surtout que la miellée de sapin est aléatoire et nécessite quelquefois des nourrissements importants. Avec le miel de luzerne ou de sarrasin, pas de soucis : ce sont de bons miels pour l’hivernage.

Les mauvaises années, nous complétons en sirop pour atteindre le poids de 36 kilos par colonie. Pour être efficaces, nous utilisons une cuve inox chauffante et mélangeuse, adaptée à notre véhicule. Elle nous permet de préparer et de fluidifier le sirop si besoin, ce qui permet d’utiliser une simple pompe à eau et un enrouleur de 20 m pour le distribuer facilement et rapidement. Nous pesons les ruches en même temps.

Ce type d’équipement permet de travailler vite et bien tout en préservant l’apiculteur. À l’époque où nous avions des cuves en plastique, nous avions des problèmes d’usure et de fuite.

À retenir

Si vos abeilles élèvent des mâles : inutile d’apporter quoi que ce soit ! Cette observation vaut pour les colonies en vitesse de croisière et pourvues de reines en ponte, elle ne s’applique pas aux ruches orphelines ou bourdonneuses (qui élèvent ou conservent des mâles pour d’autres raisons).

Côté biblio

Toutes les références bibliographiques ici : adafrance.org/references-bibliographiques

Rédaction Réussir

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