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Plastique ou cire, quel choix pour vos cadres ?

En cire ou en plastique, tous les cadres ont la même utilité et pourtant, ils divisent ! Nous avons interrogé trois professionnels sur leurs pratiques.

Plastique ou cire, quel choix pour vos cadres ?
© ADA Aura
 

Zéro plastique

J’ai utilisé des cadres de hausses tout plastique lors de stages et de saisons, mais je n’ai pas été convaincue : la matière n’est pas naturelle et il peut y avoir des risques d’émanations — même si j’espère qu’il est apte au contact alimentaire. Je me pose également beaucoup de questions : à l’extraction certains cadres sont rabotés par la désoperculeuse et il me semble difficile d’enlever du miel ces minuscules morceaux de plastique ; pour une meilleure acceptation par les abeilles il faudrait faire tremper les cadres en plastique dans de la cire, mais alors quel vraiment le temps gagné par rapport au gaufrage ? ; ces cadres à l’achat représentent une somme conséquente mais sont-ils durables et donc rentables ? ; enfin, alors que mes cadres en bois en fin de vie servent à allumer mes feux de cheminée l’hiver, qu’en est-il du recyclage des cadres en plastique ?
Face à tant de questions, j’ai naturellement opté pour des cadres en bois avec de la cire d’abeille, qui me satisfont pleinement. De plus ayant obtenu ma certification bio il y a peu, la question ne se pose plus puisque l’utilisation de cadre plastique est interdite dans ce cahier des charges.

Les deux

Grâce à ma double expérience en France et au Canada, j’ai pu tester les deux. En Amérique du Nord, le plastique est beaucoup plus utilisé et il est produit à grande échelle, donc il est beaucoup moins cher ce qui en fait son avantage principal. L’autre avantage est le gain de temps, le cadre en plastique avec la couche de cire est prêt à l’emploi immédiatement. Je pouvais monter et assembler 500 cadres dans la journée ! Aujourd’hui dans l’Hérault, je continue d’en utiliser quelques-uns sur mes souches car il reste un bel outil pour le greffage : un cadre noir offre un très bon contraste pour greffer une larve blanche. Mais j’ai arrêté son utilisation à grande échelle, à cause du coût, trop élevé et du désastre écologique qu’est ce produit pétrolier. Pour moi, l’avenir réside dans l’étude de nouvelles matières de plastique recyclable, tel que le plastique de résine d’amidon par exemple. Je suis également investi dans le développement, au stade expérimental, d’une nouvelle cage à reines en plastique à base de végétaux.

La cire, mais…

J’utilise ma propre cire, celle des hausses issue des récoltes et je récupère également le maximum de cire issue des vieux cadres de corps. C’est l’avantage d’être autonome ! Mais tous ces travaux de récupération et de recyclage pour des milliers de cadres en bois demandent beaucoup de temps de nettoyage mais aussi de la main-d’œuvre. Sans chambre froide pour le stockage, la mise en place d’une organisation rapide est nécessaire pour éviter le développement de la teigne et les dégâts occasionnés par ses larves. Je n’ai pas d’expérience dans l’utilisation des cadres plastique à grande échelle. Alors que son utilisation est bien démocratisée outre-Atlantique et reconnue pour optimiser le temps de recyclage des cadres et de récupérer un maximum de cire, ils sont peu valorisés en France. Chez nous, le choix des cadres en bois est surtout éthique car il est naturel, mais il n’est pas économique.

Pourquoi ne pas imaginer à l’avenir un marché du cadre plastique plus développé, pour nous proposer une nouvelle matière recyclable non issue du pétrole, à un prix attractif et avec une qualité durable ?

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