Mortalités massives aiguës : comment réagir ?
Les intoxications d’abeilles font partie des stress qui mettent la vitalité des colonies en danger. Savoir les repérer et expliquer les circonstances conduisant à leur survenue sont par conséquent essentiels pour préserver la sécurité du cheptel.
Les intoxications d’abeilles font partie des stress qui mettent la vitalité des colonies en danger. Savoir les repérer et expliquer les circonstances conduisant à leur survenue sont par conséquent essentiels pour préserver la sécurité du cheptel.
Au tournant des années 1980, en raison des mortalités récurrentes signalées par les apiculteurs français, l’état a progressivement mis en place un réseau de surveillance censé lui permettre de suivre l’apparition d’effets non intentionnels des pratiques agricoles sur la santé de l’abeille.
Des intoxications d’abeilles révélatrices des effets des pesticides
Ce dispositif de surveillance est encadré par une instruction technique (DGAL/SASPP/2018-444) et relève de la compétence des agents chargés de la protection des végétaux. Cette mission s’inscrit dans le cadre de la surveillance biologique du territoire afin de repérer, au-delà des abeilles, les impacts écotoxicologiques des produits phytosanitaires.
La santé des abeilles est placée sous votre vigilance
Ce dispositif de surveillance des MMAA fonctionne grâce aux déclarations que font les détenteurs de ruches lorsqu’ils suspectent une intoxication de leurs colonies. Autrement dit, le cheptel apiaire français constitue un réseau de surveillance basé sur la santé des abeilles et dépendant de la vigilance des 70 000 apiculteurs français. En dépit de cet effectif impressionnant d’observateurs, l’implication de chacun reste fondamentale pour que les intoxications d’abeilles puissent être précisément répertoriées et, les substances ou les pratiques à l’origine d’intoxications puissent être identifiées.
Outre les informations qu’obtiendront les apiculteurs déclarants concernant l’origine des problèmes signalés, les investigations conduites dans l’environnement des ruchers par les services de l’État permettent de rappeler de manière pédagogique aux cultivateurs les obligations ainsi que les recommandations [CV1] en termes de protection des pollinisateurs.
Les substances ou les conditions d’emploi impliquées dans des intoxications d’abeilles sont aussi communiquées à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), laquelle centralise grâce à son réseau de phytopharmacovigilance d’autres signalements réalisés sur l’imprégnation de l’environnement par les pesticides. L’agence est ainsi en mesure, si cela s’avère nécessaire, de réviser les conditions d’autorisation de mise sur le marché ou dans des cas extrêmes d’interdire l’usage des produits impliqués. D’où la nécessité de vos déclarations !
Côté biblio
Pour vous aider dans vos démarches, consultez le guide pratique Mortalités massives aiguës et affaiblissements de colonies d’abeilles : comment réagir ? Guide rédigé par le réseau ADA-Itsap, disponible sur le site d’Interapi : interapi.fr
DÉFINITION
Un rucher est considéré comme atteint d’une mortalité massive aiguë d’abeilles adultes lorsque au moins 20 % des colonies (ou au moins 1 colonie lorsque le rucher en compte 2 à 5 ou 2 lorsqu’il en compte 6 à 10) présentent les caractéristiques d’une mortalité massive aiguë d’abeilles adultes.