Des aides de la MSA pour réduire la pénibilité en apiculture
Physique et exigeant, le métier d’apiculteur est exposé à de nombreux risques. La Mutualité sociale agricole propose un accompagnement concret pour améliorer les conditions de travail et préserver la santé sur le long terme.
On ne lutte pas seul contre la pénibilité, et il existe des accompagnements concrets pour y faire face. La Mutualité sociale agricole (MSA) peut être un allié dès les premières réflexions, bien avant la demande d’aide financière. Que ce soit pour adapter un poste de travail, financer du matériel ou faire face à un épuisement, prendre contact en amont avec sa caisse MSA permet de construire un accompagnement sur-mesure. En intégrant aussi la dimension humaine et psychologique, la MSA rappelle que préserver la santé au travail, c’est aussi préserver l’apiculture dans la durée.
Un acteur central pour la santé au travail agricole
La MSA intervient auprès des exploitants et des salariés. Elle agit pour améliorer les conditions de travail et prévenir les risques en agriculture. Les conseillers en prévention, les médecins du travail et les infirmiers de santé et sécurité au travail (l’équipe SST) sont là pour vous aider à trouver des solutions de prévention adaptées à votre situation.
Un accompagnement technique de terrain pour évaluer les risques
Ces conseillers ont un rôle de diagnostic et de conseil pour prévenir accidents, TMS (trouble musculo squelettique) et fatigue physique. Ils interviennent directement sur le terrain - en miellerie ou sur le rucher - pour un conseil individualisé. Leur rôle est de diagnostiquer les situations à risque (gestes, organisation du travail) et proposer des solutions concrètes pour réduire la pénibilité : aménagements ergonomiques, matériels adaptés (lève-ruche, palettes, etc.), plans et maquettes de miellerie. Ils peuvent être sollicités en amont d’un projet d’installation ou de modernisation avec l’appui, si besoin, d’un ergonome ou d’un médecin du travail.
Combien ça coûte ?
La prestation du conseiller SST est prise en compte dans les cotisations MSA.
Plusieurs jours d’intervention d’un ergonome peuvent ainsi être pris en charge. Par exemple, la MSA Ardèche-Drôme-Loire prend en charge ce type d’intervention jusqu’à cinq jours (150 €/jour restent à la charge de l’exploitant). Même si la majorité des MSA proposent ce type d’accompagnements et l’intervention éventuelle d’un ergonome, les conditions sont spécifiques à chaque caisse (reste à charge, nombre de jours d’intervention).
Un soutien financier pour passer à l’action
Une fois les préconisations techniques établies, la MSA propose deux aides : l’Afse (aide financière simplifiée exploitant) pour les exploitants sans salariés. Recueil d’actions réalisées auprès des exploitants grâce à l’Afse - un exemple en apiculture pages 50 et 51
et l’Afsa pour les employeurs avec salariés (ne concerne pas les exploitations de + 10 ETP).
Ces aides financent des investissements concrets pour réduire la pénibilité : matériel adapté, équipements de levage, conteneurs adaptés, etc. Le montant de l’aide financière est déterminé au cas par cas (50 % maximum de l’investissement HT et plafond à 3 000 €). Pour être éligible, le projet d’investissement doit être conforme aux recommandations du conseiller prévention.
Des soutiens spécifiques selon les situations
L’aide au répit pour les apiculteurs en situation d’épuisement. La pénibilité ne se limite pas à l’effort physique : elle peut conduire à l’épuisement psychologique, voire au burn-out. La MSA propose une aide au répit destinée aux chefs d’exploitation en situation de détresse : financement de journées de remplacement pour permettre au chef d’exploitation de se reposer (jusqu’à deux semaines, renouvelables). Prise en charge de consultations psychologiques, sophrologie, groupes de parole… Accompagnement confidentiel et personnalisé. Peu connu, ce dispositif peut être déclenché à la demande, avec l’aide d’un médecin ou d’un conseiller social MSA.
Un accompagnement possible en cas de handicap. La MSA peut accompagner les apiculteurs confrontés à un handicap en les aidant à adapter leur poste de travail et à se maintenir dans l’emploi. Elle ne délivre pas d’aides financières spécifiques, mais peut évaluer les besoins, formuler des préconisations et orienter vers les dispositifs compétents (comme la MDPH - maison départementale des personnes handicapées, ou l’AGEFIPH - association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), en lien avec ses conseillers prévention et son service santé au travail.
Des apiculteurs accompagnés sur le terrain
Matériel adapté, espaces repensés, gestes allégés : des apiculteurs témoignent des améliorations concrètes obtenues grâce à l’accompagnement des MSA Maine et Loire et Ardèche-Drôme-Loire.
"J’ai bénéficié d’une aide de la MSA pour l’achat de mon matériel"
Le débroussaillage des ruchers est une activité non négligeable dans le temps de travail d’un apiculteur.
Jusqu’à l’année dernière, Alban Couëron, apiculteur dans le Maine-et-Loire, utilisait une débroussailleuse thermique type rotofil, le travail était efficace mais occasionnait quelques inconvénients, notamment le bruit, les vibrations et le poids.
Il s’est décidé à faire l’acquisition d’une débroussailleuse, d’un taille-haie sur perche et d’une élagueuse avec batterie portative. « Ce que je trouve intéressant dans ce type de matériel, c’est le confort de travail. »
Lors de l’acquisition il a bénéficié d’une aide de la MSA, l’Afse. « Elle vise à aider les projets d’amélioration des conditions de travail ou de prévention de risques professionnels. Les conditions d’accès sont : d’être exploitant n’employant pas plus de 0,5 ETP, d’être à jour dans les cotisations, d’avoir réalisé son document unique et ne pas avoir bénéficié d’une aide de plus de 250 € au titre de la santé-sécurité au travail depuis cinq ans. L’aide peut atteindre 50 % de l’investissement réalisé, avec un plafond de 3 000 euros. Pour toutes ces modalités je vous recommande de prendre contact avec un conseiller prévention en risques professionnels de la MSA. »
“L’accompagnement a été précieux dès la phase de conception de mon projet."
Corine Lafrogne, apicultrice et productrice de PPAM en Drôme avec 200 colonies en production a reçu l’accompagnement de Laurent Lampin, son conseiller MSA et Denis Clément, ergonome. « Grâce à leurs conseils et leurs retours d’expérience, j’ai pu dimensionner correctement les espaces de circulation par rapport à mes équipements de manutention (transpalette, gerbeur), visualiser en 3D les volumes et anticiper les flux de production. Leurs recommandations en ergonomie ont permis d’optimiser les postes de travail et d’éviter de nombreuses erreurs coûteuses. Les visites de chantier ont également permis d’ajuster certains points avant qu’ils ne deviennent problématiques. Je recommande de faire appel à eux le plus tôt possible, et je remercie la MSA d’avoir pris en charge une grande partie des coûts associés aux six demi-journées qu’ils m’ont consacrées. »
Des outils concrets pour structurer sa prévention
Le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) est obligatoire sur toute exploitation apicole. Il permet d’identifier les risques, de planifier les actions de prévention et de garantir un cadre de travail sécurisé pour soi, ses salariés, stagiaires ou visiteurs.
Pour vous aider à le compléter, la MSA Loire-Atlantique/Vendée met à disposition des documents pratiques, dont une fiche spécifique apiculture :
Ressources DUERP pratiques :
Fiche apiculture :
D’autres ressources sont disponibles sur le site de l’ADA Pays de la Loire, rubrique documents obligatoires :
Se former pour mieux se protéger
Travailler en sécurité, ça s’apprend ! Des formations spécifiques existent : utilisation de tronçonneuses ou d’élagueuses, gestes et postures, ergonomie, prévention des troubles physiques en apiculture… Renseignez-vous auprès de votre MSA : msa.fr/contact