Cartographie : des données novatrices au service de l’apiculture

Les pratiques apicoles reposent sur une bonne connaissance du fonctionnement de l’environnement dans lequel les abeilles domestiques évoluent. Les ressources alimentaires disponibles, le stress chimique liés à la présence de pesticides, la présence de bioagresseurs ou encore les conditions météorologiques influencent directement la santé des colonies d’abeilles et la production de miel.

Les couches cartographiques offrent des opportunités prometteuses permettant de croiser différentes sources d’information afin de mieux appréhender le contexte dans lequel les colonies vivent et produisent et, à plus large échelle, l’interaction entre agriculture, biodiversité et apiculture. Parmi ces sources de données, certaines se distinguent par leur pertinence.

Dans cet article, nous présentons trois d’entre elles : les cultures déclarées dans le Registre parcellaire graphique (RPG) ¹, les parcelles en agriculture biologique (AB) ² et les essences majoritaires des massifs forestiers (ForêtV2) ³. Elles sont complémentaires et offrent des perspectives particulièrement intéressantes pour rechercher des emplacements et mieux anticiper les suivis des colonies.

Mieux connaître les parcelles agricoles

Le RPG, géré par l’Agence de service et de paiement (ASP), est une base de données incontournable pour l’apiculture. En cartographiant les parcelles agricoles déclarées dans le cadre de la PAC, ce registre, non exhaustif, fournit des informations précieuses sur les cultures environnantes des ruchers. Cette couche contient les polygones correspondant à chaque parcelle agricole et renseigne sur le type de culture cultivé. Il permet à l’apiculteur d’affiner sa vision des ressources nectarifères et pollinifères potentielles dans l’ensemble de l’aire de butinage de ses ouvrières, c’est-à-dire dans un rayon de trois kilomètres autour des ruches.

Récemment, la base des parcelles en AB est venue enrichir cette description du parcellaire en intégrant la conduite des cultures. Cette couche est particulièrement importante pour les exploitants engagés dans une production en apiculture biologique, la proximité avec des surfaces AB étant un critère essentiel de leur cahier des charges. En outre, elle permet d’identifier des zones à faible risque phytosanitaire, offrant ainsi des conditions plus favorables à la santé des abeilles et à la production durable de miel.

Les ressources mellifères forestières

La couche ForêtV2, créée et diffusée par l’IGN, apporte des informations sur les peuplements forestiers en France. Cette source d’information décrit chaque ensemble forestier par un polygone auquel est associé soit une essence majoritaire (c’est-à-dire « forêt de châtaignier » si au moins 75 % des arbres appartiennent à cette essence), soit une caractéristique commune des essences présentes si aucune n’est dominante (c’est-à-dire « mélange de feuillus »).

Malgré les imprécisions de cette base de données, les informations qu’elle apporte sont susceptibles de compléter l’expertise terrain de l’apiculteur pour évaluer les ressources en nectar et pollen à disposition de ses colonies.

La complémentarité et la comparaison de ces sources d’information sont susceptibles d’améliorer le plan de transhumance ou d’optimiser les déplacements.