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Bien dans son corps, bien dans sa tête : le combo gagnant pour une année sereine

Quelques gestes simples effectués quotidiennement suffisent à préparer le corps et à limiter les blessures.

Quand arrive la saison, nous savons tous ce que cela signifie : ruches à visiter, hausses à porter, fatigue accumulée… Bref, un corps sollicité intensément après parfois plusieurs mois plus calmes. Ce passage brutal peut être à l’origine de douleurs, voire d’accidents, qui auraient pu être évités avec quelques gestes simples.

Pourquoi ces douleurs apparaissent-elles ?

L’apiculture, comme beaucoup d’activités agricoles, demande des efforts physiques soudains et répétitifs : soulever des charges, travailler accroupi ou penché, répéter les mêmes mouvements. Ces gestes créent une forte pression sur les muscles, les tendons et les articulations.

Quand le corps n’est pas préparé, il réagit par des tensions musculaires (raideurs, contractures), des douleurs articulaires au dos, aux épaules ou aux genoux… allant parfois même jusqu’aux blessures (lumbagos, tendinites, entorses).

Bouger au quotidien : un allié insoupçonné

Le corps humain fonctionne comme une mécanique : plus il est entretenu régulièrement plus il reste fluide et solide. À l’inverse, un arrêt prolongé suivi d’efforts intenses, c’est un peu comme vouloir faire tourner un moteur à plein régime après des mois sans entretien.

Une activité régulière apporte plus de mobilité : les articulations lubrifiées par le mouvement gardent de l’amplitude et évitent les blocages.

Des muscles de soutien plus forts : ce ne sont pas seulement les gros muscles (bras, jambes) qui comptent, mais aussi les petits muscles stabilisateurs qui protègent le dos et les épaules. Une meilleure circulation sanguine : bouger entretient l’apport en oxygène et nutriments vers les muscles et tendons, ce qui accélère la récupération après une journée au rucher. Un meilleur équilibre et plus de coordination : cela réduit le risque de faux pas ou de chute, fréquents lorsqu’on manipule du matériel en terrain inégal. Moins de fatigue : un corps entraîné, même modestement, encaisse mieux les efforts et se remet plus vite.

Sans chercher la performance, il s’agit simplement de garder la « machine corporelle » bien huilée. Alors pourquoi pas lier sport et plaisir, avec une balade, des jeux dans la piscine avec les enfants, des exercices de yoga ou de simples étirements avant de démarrer la journée.

Ainsi, certains apiculteurs pratiquent une activité physique tout au long de l’année, non seulement pour garder la « machine corporelle » bien huilée, mais aussi pour s’aérer la tête.

Comment s’entraîner quand on est apiculteur ou apicultrice ?

Certains apiculteurs et apicultrices, comme Simon Casset, en Savoie, s’organisent pour garder une activité physique régulière. Ce dernier pratique le judo et le crossfit de manière régulière, mais quand ce n’est pas possible avec l’emploi du temps apicole, il s’est installé un espace d’entraînement directement à la miellerie. « Avec peu de matériel, j’ai pu créer un petit coin et m’organiser des séances d’étirement ou de renforcement. Et ça, en quelques minutes, pendant la confection de mon sirop, par exemple », explique Simon Casset. L’apiculteur a senti une vraie différence, lors de la pandémie de Covid-19, où il n’avait pas accès à ses espaces d’entraînement, il a ressenti beaucoup plus de douleurs, notamment musculaires et moins de motivation. « Être en forme me permet de faire de plus longues journées ou d’aller plus vite, quand le métier le demande », poursuit l’apiculteur. Facilement angoissé ou distrait, Simon ressent aussi les bienfaits sur son mental : « Je me sens plus dans l’instant présent. »

D’autres apiculteurs et apicultrices pratiquent des activités plus douces, et c’est le cas de Nicolas Guintini, en Isère. Il pratique le yoga depuis plusieurs années, suite à un lumbago. Il organise ses entraînements différemment en saison et hors-saison.

À l’automne et au printemps, il réalise plusieurs stages de quelques jours : « une activité pour moi-même qui permet de pallier l’épuisement de la saison » puis il pratique quelques séances par semaine. En saison, il s’agit de travailler des postures de récupération pour éviter que les douleurs ne s’installent : « un temps pour se restaurer, le soir pendant une vingtaine de minutes ».

« Sans tout ça, je ne serais pas sûr de réussir à continuer à ce rythme longtemps. »

Se préparer à la saison apicole, ce n’est pas seulement entretenir ses ruches ou son matériel, c’est aussi prendre soin de soi. Il est bon de s’autoriser à prendre du temps pour réaliser une activité physique en dehors du travail, non seulement pour renforcer son corps et éviter les douleurs, mais aussi, et surtout pour se détendre, se vider la tête et décompresser. « Le mieux c’est d’essayer ! »

Cinq conseils pour limiter le stress

Le stress fait partie intégrante du métier d’apiculteur : en saison, c’est la course entre suivi de la météo, aléas d’élevage et récoltes ; hors-saison ce n’est pas toujours moins stressant, car il faut tout organiser pour être paré à toute éventualité. Bonne nouvelle : il existe des leviers simples pour mieux le gérer.

1. Prendre soin de soi : alimentation équilibrée, activité physique, moments de détente… Ces gestes aident à limiter les effets du cortisol (“hormone du stress”) et à favoriser la production d’endorphines, les hormones du bien-être.

2. Accepter de ne pas tout contrôler : face aux aléas du climat ou à la santé des colonies, mieux vaut reconnaître ses limites plutôt que de s’épuiser à tout vouloir maîtriser.

3. Alléger ses pensées : le cerveau rumine en boucle. Dormir suffisamment permet de trier, digérer, et mettre à distance ce qui encombre l’esprit.

4. Se fixer des objectifs réalistes : avancer pas à pas. Réajuster ses objectifs en fonction de ses ressources et du contexte permet de retrouver du pouvoir d’action.

5. S’appuyer sur ses ressources : entourage, collègues, outils, compétences… Identifier ses soutiens et oser demander de l’aide allège la pression et renforce la résilience.

Et surtout pour que votre passion de l’apiculture reste un plaisir : une chose à la fois !

Relecture : Cécile Ferrus, Itsap et Camille Gruel, ADA Bretagne

Préparer et soulager son corps en 5 min

Réveiller les articulations des bras (1 min) : debout, bras le long du corps, faites 10 cercles lents d’épaules en avant puis 10 en arrière

Étirer le dos (1 min) : debout, étendez les bras au-dessus de la tête et grandissez-vous le plus possible. Puis enroulez votre dos pour aller toucher vos pieds. Replacez-vous debout, en déroulant la colonne vertébrale. Recommencez 2 fois.

Assouplir les jambes (1 min) : debout, mains posées sur une chaise ou une ruche, fléchissez légèrement les genoux et maintenez 10 secondes. Répétez 5 fois.

Ouvrir la cage thoracique (1 min) : mains derrière la nuque, inspirez en ouvrant largement les coudes. Expirez en relâchant. Répétez 6 à 8 fois.

Détendre les poignets (1 min) : bras tendu devant soi, paume vers le haut. Avec l’autre main, tirez doucement les doigts vers le sol. Maintenez 15 secondes par côté.

Rédaction Réussir

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