Assurer la traçabilité des produits de la ruche
Pouvoir retracer le parcours du produit de la ruche jusqu’à sa vente au consommateur est important. Partons à la découverte de ces merveilleux outils que sont les registres de traçabilité.




Informations à conserver cinq ans
Le règlement (CE) n° 852/2004 du 29 avril 2004 relatif à l’hygiène des denrées alimentaires impose de respecter la traçabilité pour toutes les denrées alimentaires par la tenue de documents adéquats. Cela permet, entre autres, de pouvoir informer les différents maillons de la filière en cas d’alerte sanitaire et de déclencher si besoin une procédure de retrait ou de rappel. Ainsi, l’apiculteur doit être capable d’identifier et de suivre les produits qui entrent et sortent de son exploitation, dès lors que ceux-ci sont vendus ou cédés hors du cadre domestique privé. Cela concerne aussi bien les produits de la ruche que les produits transformés.
Ce registre doit contenir toutes les opérations d’entrée des produits de la ruche, de sortie de la miellerie ou de l’atelier de transformation et de conditionnement ainsi que les numéros permettant d’identifier les lots. Il peut donc y avoir un registre par produit. À noter également que ces documents doivent être conservés au minimum cinq ans après la date d’inscription de la dernière information.
Le cahier de miellerie : le registre de traçabilité pour le miel
Le cahier de miellerie permet de noter les informations nécessaires relatives à la production de miel. C’est le document sur lequel s’enregistre l’historique de la gestion des lots de miels produits sur l’exploitation apicole : la récolte, l’extraction, le conditionnement, éventuellement les mélanges et les ventes aux clients professionnels. Le cahier de miellerie fait le lien avec le registre d’élevage (en amont de la production) et les factures ou bons de livraison lorsque les produits sortent de l’exploitation (en aval).
Comment ? Support libre (format papier ou informatique).
Quand le remplir ? À chaque étape nécessitant d’enregistrer des informations.
Les informations contenues dans ce registre doivent être tenues à disposition en cas de contrôle.
Quelles informations doivent y figurer ?
Les coordonnées de l’apiculteur et de la miellerie, l’origine du produit : rucher, origine botanique, la date et la quantité de miel récolté et conditionné, les numéros de lot, la date de durabilité minimale (DDM), les dates des opérations effectuées et de sortie de la miellerie, avec le nom des destinataires de chaque lot (sauf quand il s’agit du consommateur final).
Cas de la gelée royale avec la charte « GRF - Gelée royale française® »
La traçabilité se découpe en trois grandes étapes : la production, le conditionnement et la commercialisation. Le GPGR met à disposition des producteurs un outil (tableur Excel) pour leur faciliter le suivi de la traçabilité. Il permet de suivre la gelée royale de son pot de récolte à sa vente (en vrac ou conditionnée).
Afin de suivre les quantités de gelée royale produites et commercialisées avec la marque GRF - Gelée royale française, chaque opérateur (producteur et conditionneur) doit retourner une comptabilité-matière. Ce document est essentiel pour s’assurer que sur tous les volumes vendus sous marque a été apposée une étiquette avec un numéro unique d’identification (communément appelée « étiquette pilulier »). C’est grâce à ce numéro que le consommateur final peut connaître l’origine de sa gelée royale.
Il est conseillé de réfléchir le numéro de lot de la gelée par jour ou pot de récolte. Comme il est d’usage de conditionner un pot entier (généralement 1 kg) en une seule fois, en cas de retrait/rappel d’un lot, il sera plus aisé de retrouver les volumes conditionnés. Cela évite également d’avoir des quantités trop importantes de gelée par lot. La DDM indiquée sous forme jj/mm/aaaa peut par ailleurs faire office de numéro de lot.
DDM et numéro de lot
La date de durabilité minimale, si elle est écrite sous la forme jj/mm/aaaa peut également servir de numéro de lot. Pour rappel, la DDM relève de la responsabilité de chaque opérateur, selon notamment ses conditions de stockage du miel. Aussi, sa durée n’est pas fixe entre les différents opérateurs.
Qu’est-ce qu’un lot ?
C’est un ensemble d’unités de production d’une denrée alimentaire qui a été produit, fabriqué ou conditionné dans des circonstances pratiquement identiques. L’identification du lot se fait par un code composé de chiffres et/ou de lettres. C’est une information qui va suivre le produit lors des différentes étapes de production (chez l’apiculteur) et lors de la commercialisation (vente à un professionnel). C’est à l’apiculteur de définir ses lots. Comment fixer un numéro de lot ? La définition du lot doit être suffisamment précise pour pouvoir procéder à des retraits ciblés en cas de problèmes sanitaires et éviter ainsi d’avoir à retirer de gros volumes ; mais ne pas être trop fine, pour faciliter la gestion des lots. Pour le miel, un lot peut être défini comme suit : après la récolte pour le miel en vrac (cuve, fût, seau…), par exemple par miellée (miel d’acacia, de colza…), par rucher, par fût ou par journée de conditionnement (n° de jour calendaire…), etc. Pour le miel en pot : à chaque phase de mise en pot d’un fût ou pour un lot de pots.
Le modèle de cahier de miellerie de l’Itsap
Pour aider les exploitants apicoles à assumer cette obligation de traçabilité, l’Itsap-Institut de l’abeille a développé un registre de traçabilité pour le miel, avec l’appui de l’Adapi et du Syndicat AOP Miel de Corse - Mele di Corsica. Ce modèle de cahier de miellerie permet de noter les informations nécessaires de la production à la commercialisation. Pour se le procurer : https://acta-editions.com/shop/b996-cahier-de-miellerie-1442?search=cah… + de + miellerie#attr =
Références réglementaires
Règlement (CE) n° 852/2004 du 29 avril 2004 relatif à l’hygiène des denrées alimentaires.
Note de service DGAL/SDRRCC/N2005-8026 du 20 janvier 2005 sur l’application de la traçabilité dans le cadre de règlement (CE) 178/2002.
Et dans le cas des Siqo, l’exemple de l’AOP Miel de Corse – Mele di Corsica
Il existe des particularités dans le cadre de signe d’identification de la qualité et de l’origine (Siqo) où le modèle de registre de traçabilité est fourni aux opérateurs. À titre d’exemple, dans le cas de l’AOP Miel de Corse – Mele di Corsica, le cahier des charges impose l’utilisation d’un cahier de miellerie validé par l’Inao. L’organisme de défense et de gestion de l’appellation fournit ainsi à ses apiculteurs habilités ce document qui crée une unité entre apiculteurs et facilite également le travail des contrôleurs.