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Alimentation animale : « Les nouveaux tarifs douaniers annoncés par l'UE pourraient se traduire par des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement de certains produits états-uniens vitaux pour notre production »

La Fefac, Fédération européenne des fabricants d’aliments pour animaux, inquiète de l’évolution annoncée des tarifs douaniers entre Etats-Unis et Union européenne, milite pour la mise en place d’accords commerciaux ciblés sur le modèle de l’accord Trump/Juncker de 2018 sur le soja états-unien.

Pedro Cordero, président de la , Fédération européenne des fabricants d’aliments pour animaux (Fefac)
Pedro Cordero, président de la , Fédération européenne des fabricants d’aliments pour animaux (Fefac)
© Yanne Boloh

La Fefac, représentant les fabricants d’aliments pour animaux européens, craint particulièrement l’application de tarifs douaniers états-uniens sur certaines importations comme l’acier et l’aluminium et, surtout, les réponses annoncées par l’Union européenne : la liste des produits états-uniens qui pourraient subir, dès le 1er avril prochain, des augmentations de droits de douanes pour entrer dans l’Union européenne, compte en effet une large gamme de produits agricoles états-uniens, en particulier des matières premières et coproduits destinés à la nutrition animale. 

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La résilience des productions animales européennes en péril

Pedro Cordero, président de la Fefac, pointe que : « les organisations de la nutrition animale aux Etats-Unis et dans l’Union européenne ont investi depuis des années dans des relations de partenariat stratégique qui contribuent concrètement à la résilience des productions animales dans leurs différentes régions. Les nouveaux tarifs douaniers annoncés pourraient mettre à mal tous ces efforts conjoints et pourraient se traduire par des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement de certains produits vitaux pour notre production ». 

« Les nouveaux tarifs douaniers annonçés par l'UE sur les grains et coproduits Etats-uniens pourraient mettre à mal tous les efforts conjoints de résilience des productions animales. »

Il rappelle que l’Union européenne dépend des importations pour les matières riches en protéines comme le soja, pour le maïs et d’autres céréales incorporées dans les aliments pour animaux mais aussi pour certains additifs essentiels (comme la lysine) pour lesquels nous sommes structurellement déficitaires. 

Lire aussi : Lysine : la solution Eurolysine d’Avril retenue pour l’usine Metex d’Amiens

La Fefac appelle à la négociation d'accords commerciaux alternatifs ciblés 

Pedro Cordero encourage donc les administrations tant états-unienne qu’européenne à « engager de manière urgente des négociations visant à lever ces sanctions qui, sinon, vont impacter négativement la résilience et la compétitivité des systèmes de production animale européens ». 

Il demande notamment que les deux côtés explorent des accords commerciaux alternatifs ciblés soutenant un boost du commerce transatlantique de produits agricoles destinés en particulier à la nutrition animale. Il pourrait selon lui facilement être doublés, pour passer de 4 à 8 milliards d’euros et, ainsi, réduire le déficit états-unien actuel dans la balance commerciale avec l’Union européenne.

L'objectif : réduire le déficit états-unien actuel dans la balance commerciale avec l’Union européenne.

Le président de la Fefac se réfère à l’accord dit « Trump/Juncker », accord de 2018 sur le soja qui s’est traduit dans les faits par l’augmentation substantielle des importations européennes de soja états-unien, les Etats-Unis ayant alors pris la première position dans les importations européennes. « Nous pensons que cet agrément pourrait être dupliqué et élargi à une plus large gamme de produits états-uniens dont le maïs et ses coproduits, ainsi qu’à d’autres additifs essentiels pour réduire dans le même temps la dépendance stratégique commune des Etats-Unis et de l’Union européenne aux produits chinois ».

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De l’autre côté de l’Atlantique, l’Afia (association américaine des fabricants d’aliments pour animaux) milite pour que les autorités états-uniennes engagent un travail de fond pour réduire leur dépendance croissante à la Chine, notamment pour des vitamines clés.

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