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Virus et pathogènes sous contrôle dans les élevages cantaliens

Pas de nouveau virus exotique à déplorer dans les fermes du Cantal, mais toujours des points de vigilance et un appel à renforcer les efforts sur la BVD, l’IBR et la paratuberculose.

Michel Combes avait convié son homologue d’une association de défense sanitaire sud-portugaise, Joan Palmeiro, à témoigner du fonctionnement de l’organisation sanitaire au Portugal.
Michel Combes avait convié son homologue d’une association de défense sanitaire sud-portugaise, Joan Palmeiro, à témoigner du fonctionnement de l’organisation sanitaire au Portugal.
© P.Olivieri

Pourvu que ça dure ! Avec aucun foyer de brucellose (pour la 16e année consécutive), de leucose (dernier casen 2000), tuberculose bovine, pas de tremblante ovine, de SDRP ou maladie d’Aujeszky (porcins), un cheptel cantalien toujours assaini en varron, et aucun nouveau virus à déplorer, la campagne 2013/2014 a été des plus favorables pour la ferme Cantal. Mais en matière sanitaire, les responsables du Groupement de défense sanitaire (GDS 15) savent qu’un calme apparent n’est souvent qu’une accalmie entre deux épisodes plus virulents ou avant l’émergence d’un nouvel agent pathogène.


La FCO menace toujours


Ainsi Michel Combes a-t-il souligné le 29 avril lors de l’assemblée géné- rale du GDS que la vigilance reste de mise sur la FCO avec la présence très active de deux sérotypes chez les voi- sins italiens et espagnols ainsi que dans les Balkans. Une menace prise très au sérieux par les autorités sanitaires françaises. Le virus de Schmallenberg, dont la circulation a encore
été confirmée au printemps 2013 mais de façon moins active, continue lui aussi de faire l’objet d’une sur- veillance de sa forme congénitale. Fin mars 2015, quatre élevages bovins français étaient d’ailleurs confirmés atteints. Vigilance aussi et toujours sur le front de la tuberculose : aucun foyer n’a certes été dépisté dans le département, mais cette maladie contagieuse et transmissible à l’homme sévit dans l’Hexagone, notamment en Aquitaine, Bourgogne, dans les  Ardennes,...Si le cheptel cantalien est jugé en bonne santé, les responsables du  GDS ont une nouvelle fois appelé les éleveurs à intensifier leurs efforts en matière de BVD, paratuberculose et IBR, trois maladies aux incidences économiques importantes sur les exploitations infectées. Aussi, le GDS intensifie-t-il ses actions dans ces domaines. Avec un plan de maîtrise de la paratuberculose destiné aux élevages présentant des signes cliniques et des pertes après diagnostic de certitude. Instauré en 2007, ce programme - qui bénéficie du soutien du Conseil départemental pour les frais d’analyse - a concerné 250 élevages en 2014, contre 142 en 2010. L’amélioration sur le front de la rhinotrachéite bovine infectieuse ou IBR est elle jugée trop lente dans le département. Seuls 41 % des élevages cantaliens (soit 1 895) sont sous appellation (+ 8 % en 2014/2015) contre 66 % des cheptels français. Il s’agit pour les trois quarts d’élevages allaitants ou mixtes. En avril 2015, la prophylaxie obligatoire a en outre mis en évidence que 28 % des cheptels cantaliens hébergent au moins un animal positif et/ou vacciné pour un total de 14 851 bovins concernés (soit  2,9 % des  bovins  cantaliens).“Nous souhaitons de nouvelles mesures s’appuyant sur des évolutions réglementaires mais cette solution ne viendra probablement que d’une impulsion nationale avec l’élaboration d’un plan collectif volontaire”, a indiqué le président Combes.


Vers l’éradication de la BVD


Une impulsion qui se dessine en revanche pour la BVD avec la volonté d’éradiquer cette maladie. Une décision prise par le conseil d’administration de GDS France avec le choix d’un dépistage le plus précoce possible des jeunes veaux. “Ce qui bloque aujourd’hui, c’est l’agrément de la boucle de prélèvement auriculaire, a déploré Michel Combes. C’est une nouvelle année de perdue !” Selon les experts, ce dépistage précoce devrait permettre d’éradiquer la BVD en cinq ans. Dans le Cantal, si ce dépistage se fait de plus en plus tôt (60 % des IPI, porteurs permanents du virus, identifiés avant l’âge de six mois), ces IPI sont encore trop nombreux à être vendus pour l’élevage ou conservés sur l’exploitation. Au-delà du dépistage et de leur élimination, le GDS conseille fortement la mise en place d’un protocole vaccinal. Autre sujet évoqué, cette fois en matière d’identification et traçabilité, le projet de dématérialisation des documents d’accompagnement. Une phase test devrait prochainement être lancée en Midi-Pyrénées et dans la Manche avant d’envisager à terme une généralisation d’un système informatisé remplaçant passeport et Asda. Une évolution qui, pour le GDS, doit se faire en tenant compte des situations départementales.


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