Vélo aurillacois : trois familles gravées dans le bronze
Jérôme Valadou, Yves Arnaud et Laurent Semeteys ont reçu ensemble, début septembre, la médaille de bronze de la Jeunesse et des Sports. Une distinction à laquelle leur famille a été associée.
Dans la famille Semeteys, je demande la mère et le fils. Dans la famille Arnaud, le père, la mère, le fils et la fille. Et dans la famille Valadou, le grand-père, la grand-mère, le fils et le petit-fils. Ensemble, ils forment une seule et même famille : celle de l’ACVA. Depuis les années 80, ils font revivre l’Athletic club vélocipédique d’Aurillac. En fait, depuis que Jérôme Valadou et son papa, André, ont pris, ensemble, leur licence. À l’époque, l’un à 14 ans, l’autre 36. Aujourd’hui, ils affichent 50 et 72 ans au compteur, et des milliers de kilomètres parcourus sur le vélo ou en voiture, pour le compte d’un club qu’ils ont reconstruit et restructuré patiemment. Ils se sont entourés de leurs amis, Yves Arnaud et Laurent Semeteys, qui ont quitté en 1985 l’UC Aurillac pour rejoindre l’ACVA. “On était très copains même si nous n’avions pas le même maillot, se souvient Yves Arnaud. C’était compliqué de rouler l’un sur l’autre donc on s’est dit qu’il fallait qu’on soit sous les mêmes couleurs. À l’époque, on quittait le gros club pour aller chez le petit.”
Structure et amitié
Aujourd’hui, la tendance s’est inversée. L’ACVA compte 162 licenciés et fait des envieux dans le département, mais aussi de beaucoup plus loin... “Le club s’est structuré bien plus vite que les autres, rappelle Jérôme Valadou, kiné. Mon père ne cessait de nous dire qu’il fallait passer des examens, pour être commissaire, éducateur,...(1)” Dès 1988, un suivi à l’intersaison des licenciés est mis en place. Au-delà de l’aspect sportif, l’administratif a également été réorganisé, “autour de personnes qui sont restées en place longtemps”. Avec une seule idée : faire vivre le club. Et là, tout le monde dans la famille est sollicité : pour l’intendance, les transports, la logistique, l’hébergement, les repas,... “On insuffle le vélo dans la maison. On veut faire avancer le club, la famille doit avancer avec nous”, explique Jérôme Valadou. Yves Arnaud a rencontré son épouse lors d’un stage de vélo, leurs enfants évoluent à l’ACVA ; Laurent Semeteys a été coureur, avant d’entraîner... feu son père, et sa mère, qui ont occupé les responsabilités respectives de vice-président et de secrétaire, que sa maman occupe toujours. Tandis que chez les Valadou, après André, le père, Jérôme, le fils, Elian, le petit-fils, est licencié chez les benjamins. Une passion contagieuse mais aussi chronophage : 6 000 km de vélo par an pour Jérôme Valadou, 300 heures de pratique, et autant en administratif, sans compter les licenciés encadrés le mercredi après-midi sur les routes et les entraînements personnels, “pour ne pas me faire distancer quand je pars avec les jeunes !”
“Plus haut, on ne peut pas”
“Tenir une équipe, avoir des coureurs, c’est facile, concèdent les trois amis depuis 35 ans, chevilles ouvrières du Tour de la Caba. Mais faire des déplacements, monter des courses, on se retrouve vite tout seul. Nous sommes, humainement, quasiment au maximum de ce que l’on peut faire. Plus haut, on ne peut pas, ça nécessiterait encore plus de temps, des finances, un emploi...”, explique Yves Arnaud. Une politique qui plaide pour l’heure en faveur du club, dont la renommée attire des coureurs en devenir de Bretagne, des Pays de la Loire, de Corse,... “Nous n’irons jamais chercher des gars chez les autres, poursuit le vice-président. On veut le faire honnêtement. Des jeunes de Cournon viennent chez nous alors qu’avant, c’était l’inverse.” La roue tourne, et dans le bon sens pour l’ACVA.
(1) Le club compte aujourd’hui un entraîneur brevet d’État, un entraîneur brevet fédéral 3, deux entraîneurs BF 2, dix entraîneurs BF 1 et 13 arbitres.
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