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Une Session de la Chambre d'Agriculture de la Creuse tournée vers l'avenir

Jean-Marie Colon, premier vice-président de la chambre d'agriculture de la Creuse, Francis Haberstock, directeur, Pascal Lerousseau, président, Olivier Maurel, secrétaire général de la Préfecture de la Creuse, Vincent Turpinat, suppléant du député de la Creuse Jean-Baptiste Moreau, et Nicolas Simmonet, vice-président du conseil départemental
Jean-Marie Colon, premier vice-président de la chambre d'agriculture de la Creuse, Francis Haberstock, directeur, Pascal Lerousseau, président, Olivier Maurel, secrétaire général de la Préfecture de la Creuse, Vincent Turpinat, suppléant du député de la Creuse Jean-Baptiste Moreau, et Nicolas Simmonet, vice-président du conseil départemental
© CDA 23

Le mardi 21 novembre, la Chambre d'Agriculture de la Creuse a tenu sa dernière session de l'année 2017 à la Maison de l'Économie à Guéret.
Les sujets d'actualité forts nombreux ont suscité, comme habituellement, d'amples débats.

Les États généraux de l'alimentation (EGALIM)
Vincent Turpinat, suppléant de Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse, assistait aux échanges et a précisé les positions du député, basées sur les réunions organisées sur le sujet des EGALIM.
Selon lui, 2 phases distinctes doivent se succéder :
- Une première phase dite « d'urgence » afin de redistribuer de la valeur ajoutée aux agriculteurs, par le biais de contrats de filières mais aussi en forçant l'arrêt de la guerre des prix que se livrent les GMS et qui tire le revenu des agriculteurs vers le bas.
- Une deuxième phase de « réforme en profondeur du modèle agricole » avec la mise en place de mécanismes assurantiels sur les aléas climatiques et économiques, une réforme de l'assurance récolte ainsi qu'une révision complète du système fiscal qui pousse aux investissements et entraîne des situations de défauts de paiements. Il estime qu'il faudra ainsi trouver des mécanismes permettant de faciliter la modernisation des exploitations tout en évitant le surendettement. Il conclut par ailleurs que les nouvelles orientations agricoles devront permettre aux agriculteurs de s'autonomiser vis à vis des aides de l'Europe. La nouvelle PAC se devra, pour sa part, d'être plus facile, plus lisible et plus transparente. L'État français, quant à lui, devra permettre le droit à l'erreur et viser également une simplification administrative.
À l'issue de cette présentation, une discussion animée s'est poursuivie sur, notamment, le concept de contractualisation au sein des filières ; laquelle, pour les membres de la Session, ne résoudra pas, à elle seule, la problématique de répartition de la valeur ajoutée au sein des différents acteurs. Pour Nicolas Simmonet, représentant le Conseil départemental et figurant également parmi les invités, il est clair que la contractualisation ne réglera pas tout et que les agriculteurs doivent retrouver des prix rémunérateurs avant toute chose.
Par ailleurs, Sébastien Brousse, membre élu de la Session, rajoute qu'il faudrait également que la législation existante en matière de vente à perte soit déjà respectée. Il poursuit, appuyé par plusieurs autres membres, que les distorsions de concurrence au sein de l'Europe doivent impérativement être abolies (sur le plan social et environnemental) et qu'il est nécessaire que la France retrouve rapidement sa position de leadership afin de mener les débats pour la mise en oeuvre de la prochaine PAC.
Pour conclure sur le sujet des EGALIM, en ce qui concerne les attentes sociétales, en termes d'alimentation et d'environnement, les membres de la Session insistent sur la qualité des produits du département. Ils estiment que les modes de production dans nos territoires ne sont pas si éloignés du bio et que cela devrait se traduire par une meilleure valorisation du prix des produits.

La simplification administrative
Le sujet de la simplification administrative a, lui aussi, suscité de nombreuses réactions formulées à l'égard d'Olivier Maurel, secrétaire général de la préfecture de la Creuse, qui assistait également à la Session. Vieux serpent de mer, ce sujet porté par les derniers gouvernements successifs n'a finalement donné lieu, malgré les propositions défendues par la profession en la matière, qu'à d'amères déceptions. En effet, Yves Henry, membre élu à la Chambre d'Agriculture de la Creuse illustre cet état de fait via l'exemple d'une obligation récente d'immatriculation de tout engin roulant (benne, épandeur, casse-bois, tonne à eau, ...) entraînant non seulement des tracasseries administratives mais également un coût financier non négligeable.
Pour Pascal Lerousseau, président de la Chambre d'Agriculture et Jean-Marie Colon, premier vice-président, le non-sens des règles administratives pénalisent même l'entreprenariat. Afin d'illustrer leurs propos, ils prennent pour exemple le cas de plusieurs jeunes creusois nouvellement installés lesquels, en ayant été trop prudents en termes d'investissements, ont dégagé plus de revenus que prévu et sont sommés de rembourser leur DJA (Dotation jeune agriculteur). L'un d'eux a exprimé le fait qu'il serait obligé d'arrêter son activité s'il doit procéder à ce remboursement. Les membres de la Session demandent à ce que l'État et l'administration prennent leurs responsabilités et lèvent les demandes de remboursement.

Un plan de revitalisation pour la Creuse
Suite à l'affaire GM&S, Emmanuel Macron a proposé la mise en oeuvre d'un plan de revitalisation pour le département. Il a demandé que des propositions concrètes et chiffrées lui soient transmises.
En ce sens, des consultations vont avoir lieu sur le territoire. Pascal Lerousseau se saisit du sujet pour exprimer son souhait que des mesures simples, claires et économiquement durables soient mises en place. Il cite, entre autre, l'accès à la 4G où que l'on se trouve sur le territoire, ainsi que l'amélioration et l'entretien des routes sans oublier le renforcement des voies d'accès en général (trains Intercités). Il souhaite par ailleurs la mise en place d'une exonération de charges pour toute entreprise s'installant en Creuse pendant 3 à 5 ans.
Olivier Maurel, assure que toutes les propositions seront remontées au chef de l'État. Il exprime que celui-ci a « bien pris conscience du challenge de la dernière chance de réconcilier le citoyen avec la parole de l'État » et que c'est pourquoi Emmanuel Macron  a insisté sur le fait d'avoir des propositions en termes de mesures concrètes et non d'études ou de diagnostics comme trop souvent réalisés sans suite par le passé.
Pour Nicolas Simmonet, il n'est pas anodin que la Creuse soit désormais classée en hyperruralité.
Cela est dû au décrochage démographique qui ne fait que s'accentuer et qui est la cause de tous nos maux (disparition des services, offre pédagogique en baisse, désert médical, ...) Pour lui, il est nécessaire que le département retrouve de l'attractivité. En ce sens, il propose de faire remonter au gouvernement, 3 à 5 propositions phares telles que :
- Retrouver de l'emploi en incitant les entreprises à s'installer (zone franche),
- Développer la fibre optique afin que chacun puisse bénéficier de la 4G,
- Devenir une zone pilote pour tester tout ce qui relève de l'allégement en termes de contraintes administratives.

Retour de la FCO
Les membres de la Session ont également abordé un sujet plus inquiétant dans leurs échanges.
En effet, un cas de FCO sérotype 4 a été découvert chez nos voisins de l'Allier (veau en provenance de Haute-Savoie) et des analyses sont en cours pour déterminer si d'autres animaux sont porteurs de la maladie. Si tel était le cas, notre département se trouverait classé en zone de surveillance.
Toutefois, ce sérotype 4 étant également présent en Italie, les exportations ne seraient pas pénalisées vers cette destination (source DDCSPP - en date du 21 nov 2017).
Devant la répétition de ce scénario, de l'inefficacité des dispositifs de lutte mis en oeuvre et surtout des répercussions sur le plan économique, la profession a demandé une nouvelle fois aux services de l'État présents, le déclassement de la maladie.

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