Congrès UDSEA
Une année 2007 marquée par des crises profondes
150 adhérents et invités se sont retrouvés vendredi dernier à Marmilhat pour participer au congrès annuel de l’UDSEA du Puy-de-Dôme.



Patrick Trillon
Le bilan de l'année écoulée et l'actualité en cours nous montrent qu'il faut arrêter les usines à gaz ! A peine l'application de la conditionnalité des aides PAC est-elle terminée que déjà se profilent la certification environnementale, les zones vulnérables, les réglementations sur l'eau, les nouvelles prescriptions sur les phytos... ça ne peut plus durer ! Les agriculteurs sont dégoûtés par cette remise en cause perpétuelle de leurs pratiques.
Ils ont dit...
- Sébastien Vidal, président de JA63
«Le poids des contrôles et des contraintes, et la pression mise sur les agriculteurs deviennent invivables».
- Gérard Renard, président de la chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme
«En tant que chef d'entreprise, l'agriculteur doit faire des choix lourds. Or, des décisions qui sont prises par d'autres, sur nous et sans nous, viennent remettre en cause ces choix. Il est temps d'ouvrir un vrai débat sur les missions et les moyens de l'agriculture».
- Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA
« Dès juin 2006, la FNSEA qui redoutait la reprise du feuilleton de l'été (ndlr : les destructions de parcelles OGM) avait alerté sur l'urgence de
légiférer sur la recherche. Au début du Grenelle de l'environnement, on s'acheminait tout droit vers la mise en place d'un moratoire dur sur les OGM. A la demande de la FNSEA, la loi de transcription de la directive européenne sortira avant le printemps prochain. Hier, le ministère de l'agriculture nous a confirmé que les discussions commenceront le 3 décembre prochain. Ce calendrier permettra d'éclaircir la situation en vue des commandes de semences de cet hiver et des semis de printemps».
Table ronde
Une PAC 2008 ambitieuse pour l'agriculture du Puy-de-Dôme
2008 sera l'année du bilan de la politique agricole commune. Les discussions à l'occasion de ce bilan pèseront lourdement sur les orientations de la nouvelle politique agricole de 2013. Quelle est le bilan de la PAC actuelle ? Quelle politique voulons-nous pour demain ? Les participants à la table ronde organisée par l'UDSEA n'ont pas ménagé leurs efforts pour faire partager leurs convictions au public.
Alexandre Gohin présentait un bilan positif de la politique actuelle en matière d'assainissement des marchés, à une époque d'excédents sur le marché européen, dans le début des années quatre-vingt-dix. En revanche, le chercheur de l'Inra de Rennes pointait deux échecs de la politique agricole. Tout d'abord, la Pac n'a pas été acceptée par l'OMC et n'a pas incité les Etats-Unis à revoir leur propre politique en vue des négociations internationales. Enfin, il dénoncait l'échec environnemental de la PAC. « En matière d'environnement, l'agriculture est attaquée de toutes parts parce que la PAC n'a pas fait assez dans ce domaine » analysait-il.
L'ensemble des participants ont plaidé pour une régulation forte des marchés agricoles permettant, comme l'a demandé Jacques Chazalet, « de garantir la sécurité alimentaire, de se positionner sur les marchés, de vivre du métier et de protéger les territoires ». Pour cela, Denis Guérin soulignait l'importance des politiques d'installation inscrites dans le cadre européen. «Les jeunes agriculteurs sont en phase d'investissements importants sur des exploitations de plus en plus lourdes à reprendre. Il est indispensable de développer dans la future politique agricole les dispositifs de soutiens à l'installation : prêts bonifiés, dotations ... ». Pour Pierre Pagesse, une régulation par des prix d'équilibre serait préférable aux politiques actuelles qui sont coûteuses en raison de la volatilité des prix des denrées agricoles. « pour 1% de déficit de production, les prix sont multipliés par trois. Il faut revenir à un système de gestion internationale qui permette aux agriculteurs de vivre par les prix... surtout avec 40 % du PIB mondial directement en relation avec l'agriculture » expliquait-il.
Revenant sur les débats de la table ronde, Michel Magimel, DRAF et DDAF du Puy-de-Dôme, proposait que se tiennent des refléxions communes sur quelques éléments importants pour l'avenir des agriculteurs d'Auvergne : conséquences d'un découplage total, avenir de la PMTVA, soutien aux élevages ovins, régionalisation, mutualisation et plafonnement des aides, place des systèmes herbagers hors zone Montagne, perspectives pour les zones céréalières de la région ...
Les éleveurs de bovins allaitants de la section bovine se sont réunis avant le congrès.
Après l'annonce d'un cas de FCO dans le dé-partement du Puy-de-Dôme, sur le canton de Combronde, Christophe Ayral, directeur du GDS, faisait un point précis sur la situation de la maladie auprès des éleveurs. Il revenait également sur la maladie, les vecteurs, les symptômes, les précautions à prendre telles que la désinsectisation des animaux et les perspectives de vaccination en 2008. Guy Cassagne, directeur de l'EDE, est intervenu en faisant un point sur la commercialisation des animaux «près de 37 000 broutards mâles ou femelles restent à être commercialisés dans le département » expliquait-il.
Bruno Chaput membre de la section bovine, a rappelé les actions mises en place pour aider les éleveurs et notamment la collecte et l'acheminement des échantillons de sang sur les secteurs allaitants de la zone réglementée, pilotée par l'EDE. il ajoutait que lundi dernier, une réunion avait rassemblé les opérateurs commerciaux, l'EDE, le GDS, la chambre d'agriculture, le syndicalisme, le conseil général, le crédit agricole, tous conscients de la situation que vivent les éleveurs, et prêts à les soutenir dans cette crise. Il a clôturé cette section en rappelant que le congrès de la FNB se déroulerait à la grande Halle d'Auvergne les 13 et 14 février 2008.