Foncier
Un rebond du marché auvergnat en 2011
Le marché foncier en Auvergne a progressé de 14,6 % en surfaces en 2011 avec des prix plutôt orientés à la baisse. Reprise durable ou simple sursaut ?


2008. Année de référence désormais en matière de mouvement du marché foncier, puis-que c’est précisément au cours de cette année, et durant les deux années précédentes que ce marché a reculé de 20 %. En 2010, 21.260 ha constituaient le marché de l’espace rural auvergnat. A l’heure de faire les comptes pour l’année 2011, les représentants de la Safer, réunis vendredi dernier en assemblée générale, avaient plutôt le sourire. Le marché a renoué avec la croissance, puisque les surfaces ont augmenté de 14,6 % en 2011 pour atteindre 24.368 ha. Pas de quoi cependant retrouver les niveaux d’avant 2008. Pas de quoi non plus «faire des plans sur la comète», les chiffres du premier semestre de 2012 affichant un nouveau recul de 12 %.
Des exploitations onéreuses
« Il est évident que la crise financière mondiale n’est pas à son terme et les difficultés successives rencontrées par les filières agricoles viennent perturber les marchés fonciers », a expliqué Gilbert Allard, directeur de la Safer Auvergne. Et d’estimer que « tous les éléments sont réunis pour que les marchés fonciers d’Auvergne restent instables dans les volumes commercialisés et les prix hectares constatés». L’année 2011 est venue confirmer certaines tendances, parmi lesquelles, la forte diminution observée pour les achats d’étrangers sur le marché agricole, mais aussi la mise sur le marché d’exploitations très importantes dont les prix oscillent entre 1 million et 3 millions d’euros. « La transmission de ces exploitations se révèle très difficile dans le cadre d’une exploitation familiale », a souligné Christian Liabeuf, président de la Safer. Ces transmissions demandent en effet plus de temps et le recours à de nouvelles compétences pour l’élaboration des projets, la recherche d’investisseurs ou encore la gestion administrative des dossiers.
Des prix variables
Globalement, depuis la fin de l’exercice 2008, les surfaces du marché agricole avaient chuté de 25 %. En 2011, ce marché a rebondi de 3.154 ha pour atteindre 16.650 ha. De 1998 à 2010, le prix moyen par hectare a progressé de 4.496 euros par ha à 6.742 euros par ha. En 2011, pour la première fois, la Safer Auvergne a constaté une baisse de prix de 7,4 % à 6.242 euros par ha. Si les prix sont orientés à la baisse en moyenne dans tous les départements, les situations sont très variables d’une petite région agricole à une autre. Dans l’Allier, par exemple, dans les trois zones où le système herbagé domine, une baisse de prix de 1 à 3 % a été constatée en 2011. Par contre, les prix du Val d’Allier ont progressé de 5 %, traduisant ainsi la forte concurrence sur les terres céréalières.
Baisse dans le Cantal après 15 ans de hausse
Dans le Cantal, pour la première fois depuis 1996, le prix moyen départemental baisse de 1 % à 6.070 euros par ha. Le prix progresse cependant de 3 % dans la PRA Cantal/Sud est Limousin et chute de 5 % dans la PRA Châtaigneraie-Bassin d’Aurillac où, traditionnellement, le prix est le plus élevé du Cantal.
En Haute-Loire, malgré une fermeture des marchés, une nouvelle baisse de 1 % du prix moyen (3.320 euros par ha) a été relevée. L’agriculture de ce département est très pénalisée par un parcellaire dispersé qui entraîne des coûts de production et de restructuration foncière exorbitants.
Dans le Puy-de-Dôme, après deux années de stabilité du prix moyen à 3.600 euros par ha, la Safer a obser-vé une baisse de 3 % de ce prix. Seule la PRA Dômes et périphérie et Cézallier sont en progression de 6 %.
Les missions de la Safer évoluent
Au service des agriculteurs, des forestiers et des propriétaires, la Safer oriente le foncier pour installer les jeunes agriculteurs, conforter des exploitations d'une surface inférieure à l'unité de référence départementale, améliorier et structurer le parcellaire, rechercher des apporteurs de capitaux et pour stocker et échanger des terrains... La Safer participe également au développement local en assurant notamment une veille foncière active pour les collectivités. Enfin, la Safer se veut au service des paysages en contribuant à la protection de la ressource en eau et en favorisant la préservation des espaces naturels sensibles, des sites naturels, de la faune et de la flore.