Campagne électorale
Un plaidoyer en faveur de la préférence communautaire
A Saint Sandoux devant une centaine d’agriculteurs, Nicolas Sarkozy s’est prononcé en faveur du retour de la préférence communautaire et d’une politique de prix rémunérateurs.
En visite dans le département, Nicolas Sarkozy a fait une halte vendredi dernier sur l’exploitation ovine de Guy Cousteix à Saint Sandoux. Sous une pluie battante, le candidat de l’UMP s’est prêté à quelques échanges en réponse aux attentes des jeunes agriculteurs et des responsables professionnels. Ces derniers par les voies de Jacques Chazalet, président de la FRSEA Massif central et de Sébastien Vidal, président des JA, ont profité de sa présence pour rappeler les trois ruptures nécessaires au développement de l’agriculture et de l’agro-alimentaire en France.
Rupture à l’OMC en basant l’organisation des marchés agricoles sur des prix assis sur les coûts de production réels des pays développés. «Cela permettrait d’ailleurs à tous les producteurs de vivre de la vente de leurs produits et, pour les pays les moins avancés, offrirait la base indispensable pour les sortir de la malnutrition, de la pauvreté et du sous-développement » a expliqué Jacques Chazalet.
Rupture à Bruxelles qui veut démanteler la Politique agricole commune, supprimer la préférence communautaire et les aides liées à la production. «Il est urgent de réhabiliter l’acte de production et sa compétitivité».
Rupture en France en imposant une nouvelle ambition dans laquelle une politique agricole forte contribuerait à soutenir tous les agriculteurs.
Affirmant partager les mêmes valeurs que celles du monde agricole, Nicolas Sarkozy s’est engagé à rouvrir le dossier PAC. « Je veux conduire le combat en Europe pour un retour à la préférence communautaire et pour la mise en oeuvre d’une politique de prix rémunérateurs » a-t-il expliqué. «Je n’accepte pas que l’on puisse importer en France des produits agricoles et viticoles moins chers alors qu’ils n’ont pas les mêmes exigences de qualité et de traçabilité ». Sur la question des handicaps liés à l’agriculture de montagne, Nicolas Sarkozy s’est dit favorable au maintien des soutiens spécifiques. «Je ne considère pas les agriculteurs comme des cantonniers mais comme des chefs d’entreprise qui ne peuvent répondre à la seule loi du marché ». Un point sensible pour les éleveurs ovins qui, malgré des efforts importants pour s’adapter aux évolutions économiques, ont, aujourd’hui, un niveau de revenu très bas. «On ne s’en sort plus», se sont exprimés Michèle Delesvaux, administrateur à la FNO et Paul Bony, président de Copagno. Ils ont demandé un rattrapage de soutien équivalent à 100 ? par ha ou par UGB afin de rétablir l’équité des revenus.
Le candidat à la présidentielle entend donc poser au sein de l’Union européenne la question de l’indépendance et de la sécurité alimentaire de l’Europe. « On ne peut pas être la seule zone au monde où on ait peur de parler du « pouvoir vert ». Le jour où l’agriculture disparaît, c’est le territoire entier qui meurt ».
Au plan national, il veut remettre l’aménagement du territoire au coeur de la politique. Sur le partage de la richesse entre distributeurs et producteurs, Nicolas Sarkozy pense que l’Etat doit aider les agriculteurs face à la grande distribution “en intervenant sur le système des marges arrières”. En matière de réduction des charges, il propose la création d’un taux minimal pour les travaux saisonniers. Enfin, dans le domaine de l’installation, il se prononce “pour la suppression des droits de succession évitant ainsi au jeune agriculteur de racheter le capital de ses parents”.
OMC
Accompagné par Brice Hortefeux, ministre délégué des collectivités territoriales, Nicolas Sarkozy a défendu la préférence communautaire. Il s’est déclaré favorable à la concurrence et à la compétition «mais dans un esprit loyal et de réciprocité »