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« Un combat juste, à la veille d’aboutir »

Yannick Fialip, spécialiste des affaires économiques à la FNSEA. 

Yannick Fialip s’exprimera au prochain congrès de la FDSEA 15.
Yannick Fialip s’exprimera au prochain congrès de la FDSEA 15.
© Sophie Chatenet

Sur la loi Égalim 2 et la contractualisation, mais aussi le profil de la nouvelle PAC, le travail syndical a payé. Yannick Fialip, président de la commission Économie de la FNSEA, le confirme.

Égalim 2, c’est le fruit d’un combat ?
On est mobilisé sur les moyens de retrouver de la valeur payée au producteur depuis au moins 2015. Déçus par la première formule, on l’a clairement fait entendre, notamment en mars, à Clermont-Ferrand. On fonde nos espoirs sur cette nouvelle version, validée par les deux assemblées. Car c’est cette fois un changement de logique : on passe d’un flux poussé, qui donnait l’impression qu’on débarrasse l’agriculteur de son volume de production, à un modèle à flux tiré, avec besoin de matière première qu’on vient payer au juste prix. C’est cette différence qui permet de négocier le prix et d’obtenir une revalorisation rapide.

La contractualisation fera donc la différence ?
Mille litres de lait vendus 350 € en coûtent 420 € à produire ; un kilo de viande vendu 3,50 €/kg coûte 5,20 € à produire : le déséquilibre s’est instauré car rien ne prenait en compte le coût de production. Or, ce sera désormais ce qui servira de base au contrat, en intégrant les coûts énergétiques, les intrants, la rémunération... En se positionnant suffisamment tôt, l’amont comme l’aval ont des garanties, dans le cadre d’un échange commercial. C’est devenu une nécessité pour attirer des jeunes dans la profession. Se montrer très présent dans les filières, c’est également porteur en termes de communication. On n’est pas seulement des fournisseurs, on est le moteur de la souveraineté alimentaire française.

Les prix au consommateur vont donc augmenter...
Nécessairement. Mais il ne faut pas perdre de vue que l’alimentation, c’est essentiel ! Plus encore qu’une voiture ou un téléphone portable... C’est un sujet qui doit s’inviter dans le débat présidentiel et la campagne des législatives. C’est vrai que, dans ce pays où nous sommes en capacité de produire, certaines populations ont du mal à acheter pour se nourrir, comme on l’a vu pour les étudiants pendant la période de confinement. Alors la FNSEA soumet l’idée d’un « chèque alimentaire », plus vertueux qu’une aide sociale basique, et qui permettrait de faire remonter le pouvoir d’achat.

Des prix, une rémunération, mais aussi des aides nécessaires ?
Lors de l’assemblée de la FDSEA du Cantal, j’interviendrai aussi sur les aides de la PAC 2023-2027. Là encore, nous nous sommes battus et nous avons été globalement entendus. En particulier sur la politique de compensation des handicaps en montagne et sur les aides couplées avec une baisse bien moindre que celle qui était prévue. Elles sont compensées par l’aide à la protéine végétale qui s’applique à des surfaces fourragères, et par des éco-régimes, favorables à nos zones de montagne. C’est un combat syndical gagné puisqu’on a réussi à conserver l’essentiel.

Mais les nouveaux calculs ne sont pas trop compliqués ?
Comme à chaque changement, c’est toujours un peu complexe, notamment le calcul à l’UGB, mais aussi les éco-régimes... Nos adhérents savent qu’ils peuvent compter sur un important réseau qui va des communes, au canton, au département et jusqu’au national pour les aider à y voir plus clair. Je les invite à suivre les réunions d’information et les formations qui se tiendront pour décrypter la loi et faire les bons choix, prendre les bonnes décisions. Pour les aides, mais plus globalement en faveur du développement économique de leur exploitation. Par exemple, saisir la chance d’engraisser des animaux dans des filières qui cherchent à s’approvisionner.

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