Trente-trois écoles du Cantal sur une liste noire
Demain, les écoles seront occupées et une manifestation est prévue.
“Ici, école à sauver” ; “SOS école” ; “un poste en moins, école menacée”... Partout dans les territoires du Cantal fleurissent des banderoles avec l’objectif de sensibiliser l’opinion à la crainte de voir disparaître tôt ou tard les écoles communales. Ce jeudi 14 avril, de nombreuses écoles seront fermées, occupées par du personnel gréviste le matin. L’après-midi, un rassemblement départemental est annoncé à Aurillac. Selon les syndicats d’enseignants, 33 écoles sont sur la sellette. C’est parmi ces “écoles en situation de fragilité” que seront retirés les 15 postes d’enseignants que le département doit “rendre” à l’administration. À en croire la FSU, les cinq écoles à classe unique sont les premières visées. Quel que soit leur effectif (de neuf à 16 élèves). “Les écoles rurales seront les plus touchées”, résume Émeric Burnouf pour l’intersyndicale FSU, CGT et Sud.
Polminhac, Saint-Christophe, et les autres...
Alors les écoles se battent. Les enseignants, les parents d’élèves et les élus. C’est le cas, par exemple à Polminhac (canton de Vic-sur-Cère) : une première manifestation le 4 mars, une rencontre avec l’inspecteur de l’Éducation nationale (sans succès), le 31 mars ; une lettre des parents d’élèves adressée à l’inspecteur d’académie le 3 avril ; le maire alerte à son tour l’inspecteur le 5 avril ; le 6 avril, occupation des locaux par les parents ; le 7 avril, blocage des accès à l’école... Depuis, barrage filtrant sur la RN 122 et participation, demain jeudi, à la manifestation départementale. Autre exemple dans le canton de Pleaux. L’école à deux classes de Saint-Christophe-les-Gorges, qui accueille aussi les enfants des communes de Saint-Martin-Cantalès et Loupiac, est menacée. Les parents ont tenu une réunion lundi soir, avant une rencontre avec l’inspecteur de l’Éducation nationale chargé de ce secteur, en présence des élus, le lendemain. Ils sont très inquiets. Pour le temps de trajet si leurs enfants devaient être scolarisés à Pleaux ; pour la qualité de l’enseignement si le taux d’encadrement est moins bon ; pour la vie du village aussi...
Solidaires
“Non seulement nous perdrions nos deux instituteurs, mais aussi deux emplois avec l’Atsem et la cantinière. Et le commerce qui livre quotidiennement la cantine serait lui aussi fragilisé”, argumentent les quatre parents délégués. “Je ne sais pas si je resterais ici”, avoue une mère de famille qui avait fait le choix de s’installer à Saint-Christophe, précisément pour profiter d’un service éducatif de proximité. “C’est une des seules choses qui reste. Et là, on accélère la désertification”, avoue un enseignant en retraite, solidaire. Les enfants aussi sont inquiets. Sans aucune consigne, ils ont spontanément réalisé des panneaux. L’un représente une école barrée d’une croix et un enfant qui pleure.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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