Tous à Clermont-Ferrand en tracteurs, le 16 octobre
À l'appel de la FNSEA et des JA, une grande manifestation est organisée sur l'ensemble du territoire français pour demander au Gouvernement de prendre en compte la grave crise que traverse l'agriculture dans toutes les productions.
Pour la région Auvergne, c'est à Clermont-Ferrand que les agriculteurs du Puy de Dôme, du Cantal, de l'Allier et de la Haute-Loire se retrouveront en tracteurs. Rassemblement place de Jaude. Une forte mobilisation est attendue.

Il sera difficile d’accéder au centre ville de Clermont-Ferrand, vendredi 16 octobre. Et pour cause, à l’appel d’un mot d’ordre national lancé par FNSEA et JA, les agriculteurs auvergnats convergeront vers la capitale régionale en tracteurs. Un grand rassemblement est prévu place de Jaude, aux alentours de 11h00. Les agriculteurs venant du Sud (Cantal et Haute-Loire) emprunteront l’A75 et se rassembleront dans un premier temps sur le parking de la Grande Halle, ceux venant du Nord se retrouveront à proximité du péage de Riom avant de prendre la direction de Clermont-Ferrand. Deux autres rassemblements sont prévus l’un à Chignat pour l’est du Puy-de-Dôme et les secteurs de la Loire, qui par souci de proximité manifesteront aux côtés des auvergnats et l’autre à Orcines pour l’ouest du Puy-de-Dôme.
Courriers aux élus et aux partenaires
Parallèlement à la manifestation, la FRSEA, les JA Auvergne, la FDSEA et les JA de la Haute-Loire ont adressé un courrier aux élus et aux partenaires du monde agricole. Tout en les enjoignant à participer au rassemblement aux côtés des agriculteurs, ils se sont adressés à eux en ces termes :
« Vous le savez le monde agricole traverse une crise d’une gravité dramatique. Le récent Sommet de l’élevage a permis de matérialiser cette situation. Il est indispensable que le gouvernement mette en place un plan de relance pour l’agriculture, comme il a pu le faire pour l’automobile ou les PME. Nous demandons la mise en place d’une année blanche bancaire, fiscale et sociale. Les collectivités locales doivent apporter leurs contributions à cet effort national.
D’autre part, les agriculteurs ont besoin de perspectives sur le moyen et le long terme. Nous attendons une loi de modernisation agricole ambitieuse qui permette aux agriculteurs d’obtenir un prix plus rémunérateur et un revenu moins soumis aux aléas, une harmonisation européenne des contraintes et des normes, ainsi qu’une protection contre les distorsions de concurrence extra-communautaire ».
Signe de solidarité
La FRSEA et les JA d’Auvergne ont par ailleurs, demandé aux partenaires « d’assurer la fermeture de leurs points de vente et de contacts avec les agriculteurs le vendredi 16 octobre de 11h00 à 15h00 ».
L'année blanche au bout de la mobilisation
« Le sommet de l’Elevage ferme à peine ses portes que nous repartons en action. Le 16 octobre est la journée mondiale de l’alimentation. Comme dans toutes les régions françaises à l’appel de la FNSEA et des JA, nous organisons ce jour-là, une manifestation en Auvergne, qui prendra la forme d’un rassemblement de tracteurs à Clermont-Ferrand.
Nous voulons montrer que sans l’agriculture, il n’y aura plus d’alimentation. On ne peut pas toujours augmenter les charges et les contraintes, baisser les prix à la production en vue de baisser les prix à la consommation pendant que les distributeurs augmentent leurs marges et leurs revenus.
L’année 2009 est vraiment une année à marquer d’une pierre noire pour l’agriculture.
Des productions sont en crise depuis des années, comme le porc, la viande bovine, le mouton ou les fruits et légumes. D’autres, plus récemment, mais avec une ampleur inégalée, comme le lait ou les céréales. Aucune filière n’est épargnée.
Et 2010 ne s’annonce guère mieux.
Certaines sirènes, y compris dans la profession, osent encore dire qu’il n’y a pas de crise en agriculture, juste une passe difficile.
Vous le savez, nous le voyons bien : la crise est exceptionnelle à la fois sur la trésorerie, sur le revenu et sur le moral des agriculteurs.
Il faut un remède choc pour donner un espoir à une profession dans le désarroi.
Nous demandons à l’Etat et aux collectivités locales de mettre en place un plan d’urgence extrêmement ambitieux pour l’agriculture, comme ils l’ont fait pour l’automobile ou les PME.
Notre secteur a besoin d’un souffle nouveau : c’est pourquoi nous demandons l’année blanche pour les charges financières (prise en charge des intérêts et financement du report du capital en fin de tableau), sociales et fiscales (prise en charge des cotisations sociales et la suppression définitive de la TFNB car nous sommes les derniers en Europe à payer cet impôt injuste).
Nous souhaitons également une harmonisation européenne des charges et des réglementations pour supprimer la concurrence déloyale à l’intérieur de l’Union mais aussi vis-à-vis des pays tiers.
Il est également nécessaire de mettre en place un cadre législatif qui permette aux agriculteurs de vivre du prix de leur produit.
Nous sommes à la croisée des chemins.
Soit nous prenons la voie des anglo-saxons avec une agriculture intégrée de type industrielle, soit nous conservons le modèle français d’une agriculture à taille humaine. Les décisions actuelles détermineront notre avenir.
Chères agricultrices auvergnates, chers agriculteurs auvergnats,
Rien n’est gagné !!
Des forces immenses rament à contre courant de nos demandes légitimes.
De tous les coins de notre région, les tracteurs doivent venir en nombre montrer que la mobilisation est à la hauteur des attentes des agriculteurs.
Mobilisez vous, mobilisez vos amis, vos voisins. Nous comptons sur vous.»