Terres brûlées, fourrages en danger
Un été sous haute tension pour les prairies et les cultures en Creuse.
Un été sous haute tension pour les prairies et les cultures en Creuse.
Canicule et sécheresse en Creuse
Depuis la mi-juin, la Creuse fait face à une situation météorologique particulièrement préoccupante : plusieurs semaines consécutives de fortes chaleurs ont mis à rude épreuve prairies, animaux et cultures. Les températures caniculaires ont littéralement « grillé » les couverts végétaux, stoppant net la pousse de l’herbe. Dans de nombreux secteurs, les prairies sont désormais jaunes, semblables à des paillassons, et les quelques averses tombées dernièrement ici ou là ne changeront globalement malheureusement pas la donne.
En effet, côté pluviométrie, le constat est tout aussi inquiétant : les quelques millimètres tombés l’ont majoritairement été sous forme d’orages, avec peu d’effet réel sur les sols, souvent secs en surface comme en profondeur. On parle ici d’une eau « non efficace » pour les cultures.
Des granges pleines mais des stocks sous tension à moyen terme
Les foins se sont globalement bien passés : les récoltes ont été réalisées dans de bonnes conditions, avec une qualité satisfaisante. Cependant, les rendements sont souvent inférieurs aux attentes, notamment dans les secteurs les plus touchés par le stress hydrique précoce. Avec l'absence totale de repousse post-fauche, les éleveurs abordent l’été avec une grande incertitude. Avec la poursuite des fortes chaleurs et l’absence de précipitations, l’affouragement est déjà en cours chez beaucoup d’éleveurs, et d’autres devront rapidement s’y engager.
Prairie fauchée à la mi-mai, sans repousse visible en juillet. Le stress hydrique et thermique a gravement affecté la végétation, y compris les légumineuses comme les trèfles, habituellement résistants, qui portent désormais les marques brûlantes du soleil et de la sécheresse. Un paysage figé, témoignage d’un été rude pour nos prairies.
Regains compromis et repousse quasi inexistante
Les repousses après fauche sont globalement absentes : soit grillées par le soleil, soit trop faibles pour envisager une nouvelle coupe. Dans certains cas, elles ont été directement pâturées pour éviter une perte sèche.
Seules les légumineuses (trèfles, luzerne) semblent avoir mieux résisté, permettant localement un regain partiel. Néanmoins, la situation reste très hétérogène selon les types de sol, les dates de fauche et l’exposition.
Cultures de printemps : un démarrage prometteur, vite contrarié
Le maïs avait pourtant bien démarré : semis réalisés dans de bonnes conditions, levées homogènes, premières semaines encourageantes. Mais la donne a changé rapidement. Aujourd’hui, les maïs montrent des signes de stress hydrique et thermique sévère : enroulement des feuilles tout au long de la journée, ralentissement de la croissance, parfois arrêt complet. Une situation d’autant plus inquiétante que l’été est loin d’être terminé.