Terr'en Fête : 3700 visiteurs et 1400 repas servis en deux jours !
Les Jeunes Agriculteurs de l’Allier ne peuvent qu’être satisfaits de la dernière édition de la fête de l’agriculture bourbonnaise avec des chiffres qui dépassent toutes leurs espérances.
De gauche à droite, Luc Champin, directeur du lycée agricole du Bourbonnais, Jean-Francis Treffel, préfet de l'Allier et Patrice Bonnin, président de la Chambre d'agriculture de l'Allier.
L’édition de Terr’en Fête de l’année 2021 aura été marquée par une affluence importante sur les terres du domaine de Montchenin, à Chevagnes, aimablement mis à disposition par Vincent Taboulot. Cela faisait sans doute bien longtemps que la capitale de la Sologne bourbonnaise n’avait reçu autant de public. Philippe Charrier, son maire, agriculteur, s’en félicite : « Je voudrais féliciter toute l’équipe des Jeunes Agriculteurs et en particulier ceux du canton de Chevagnes qui ont permis de multiplier par trois la population de notre commune en 24 heures. Nous avons la chance, à Chevagnes, d’avoir beaucoup de jeunes agriculteurs, ce qui permet une reprise de nos exploitations et évite de voir des terres en friche ».
La promotion des produits locaux
Un bilan très positif pour ce weekend de fête qui aura attiré pas moins de 3700 personnes dont 1400 d’entre elles auront eu le plaisir de déguster les produits de notre département à travers les repas servis le samedi soir et le dimanche midi.
Un comité d’organisation impliqué
Un événement qui n’aurait pu se tenir sans l’implication d’une vingtaine de jeunes professionnels de l’agriculture issus du canton de Chevagnes soudés autour de leur président Antoine Guillemet qui n’a malheureusement pas pu assister à cette édition de Terr’en Fête. Une absence pour la bonne cause car il participait à la finale nationale de labour à Corbières, en Provence, où il s’est placé à la cinquième position, en labour à plat, face à quinze concurrents venus de toute la France.
Des messages en direction des représentants politiques présents
Pour le remplacer dans la coordination de l’équipe du comité d’organisation, c’est Sylvain Gilbert qui a assuré l’intérim de la présidence. Une édition qui aura aussi été marquée par la présence de nombreux représentants politiques et de l’administration. Des déplacements qui montrent l’importance de l’agriculture dans le paysage économique français, ce qui n’est pas pour déplaire à Cédric Fournier, président des Jeunes Agriculteurs de l’Allier, qui en profité pour leur transmettre plusieurs messages et alertes quant à l’avenir de la profession : « Cela fait maintenant plus d’un an que je suis à la présidence des Jeunes Agriculteurs de l’Allier et même si ce n’est pas simple tous les jours, à aucun moment je ne regrette ce choix. Même si tout n’est pas parfait, je peux vous assurer que, sans le travail des représentants syndicaux ou des élus chambre auprès de l’administration, ce serait encore pire. C’est pour ça que je suis heureux de voir aujourd’hui Monsieur le Préfet ainsi que Madame la directrice départementale des Territoires de l’Allier venir nous rendre visite sur le terrain. Même si la météo nous a été plus favorable cette année, avouons-le, il y a encore de nombreuses revendications à porter notamment sur le prix de vente de nos productions qui ne sont toujours pas à la hauteur de la flambée des cours des matières premières que nous avons subie depuis le début de cette année. Les négociations de la nouvelle PAC étant déjà bien avancées, on se rend compte que, comme on pouvait l’attendre, on veut nous emmener vers toujours plus de vert. N’oublions pas que la PAC est un outil important certes sur nos exploitations mais que la rémunération de notre travail à sa juste valeur est un enjeu majeur pour pouvoir continuer d’installer des jeunes avec une vision à long terme convenable. Il est important que les JA soient représentés car nous sommes l’avenir de ce si beau métier. Je me rends compte également que nous n’avons pas forcément la même vision des choses quand on a 25 ans et qu’on est nouvel installé avec 200, 300, 400 000 €, voire plus d’investissements. Aujourd’hui, je suis fière de tous ces jeunes qui se lancent dans ce métier et qui deviennent chef d’exploitation car je sais que c’est avant toute chose par passion que nous le faisons. Mais continuons à y croire car le défi est de taille. Notre métier est essentiel et tellement beau comme l’indique notre devise : quand les jeunes poussent, l’agriculture grandit ! ».
Une envie de revivre
Une vision partagée par Patrice Bonnin, président de la Chambre d’agriculture de l’Allier : « Le succès de cette manifestation traduit à mes yeux que le monde agricole n’est pas hostile à la vaccination car chacun d’entre vous, ici présent, est muni d’un QRCode sur son téléphone ou d’une attestation. Nous avons tous envie de revivre, de reprendre nos habitudes. Nous pouvons allez manifester quant tout va mal, nous savons le faire, mais nous savons aussi bâtir de belles manifestations comme aujourd’hui. L’agriculture est toutefois inquiète quant à la loi EgaLim et la PAC. Cette dernière est essentielle, bien sûr, mais il ne faudrait pas qu’elle occulte la problématique des prix. Nous avons besoin d’une réelle visibilité à long terme. Avec les syndicats majoritaires dont font partie des JA, nous menons des combats tous les jours sur ces fronts pour donner des perspectives d’avenir à nos agriculteurs ».
825 nouvelles installations en 2020 en région Aura
Une intervention appuyée par Emmanuel Ferrand, conseiller régional Auvergne Rhône-Alpes, à l’agriculture : « Je voudrais adresser un très grand merci aux votes agricoles qui ont été déterminants dans la reconduction de la majorité autour de Laurent Wauquiez au Conseil régional. Nous venons très souvent chercher vos voix avant les élections, il est donc normal de venir vous dire merci lorsque celles-ci ont été remportées. Et, si elles ont été remportées c’est que les faits sont là. Rien que sur l’installation des jeunes agriculteurs, entre 2016 et 2020, nous avons inversé le nombre d’installations en Auvergne Rhône-Alpes, seule région française, en passant de 515 installations en 2016 à 825 en 2020. Les chiffres sont là, ils sont indiscutables. Nous avons l’agriculture, chevillée au corps et nous allons tout faire pour que, dans notre région, l’agriculture continue à être une des premières puissances économiques et que les agriculteurs soient fiers de leur métier ».
Donner des signaux positifs
Aux côtés des JA de l’Allier, la FNSEA 03 qui était représentée par son vice-président Christophe Jardoux a tenu à préciser qu’ « il fallait arriver à obtenir des choses même s’il ne fallait pas non plus faire rêver les gens. Nous n’avons pas d’effet garanti. Il faut arriver à finaliser un prix, un volume avec une vision comme toute entreprise. Nos parlementaires doivent se mobiliser dans ce sens. Concernant la PAC, notre plan stratégique national est parti en examen au Ministère de l’environnement. Que va-t-il en ressortir ? Faut-il être inquiet… La finalité est que nous avons un budget en baisse de 2% avec la filière élevage qui va être directement impactée. La pyramide des âges est à observer et la baisse du cheptel est amorcée. Il va falloir donner des signaux positifs pour que des jeunes se lancent dans l’élevage demain. Ceux qui nous dirigent aujourd’hui sont avant tout des citadins. Il est donc primordial de leur faire part de notre vision des choses pour éviter les excès qu’on a pu voir ces dernières années ».
Former et aider financièrement les futurs installés
Un message reçu par le préfet de l’Allier, Jean-Francis Treffel : « Je suis arrivé au mois de mars, le jour où le ministre de l’agriculture avait choisi de se rendre dans l’Allier. J’ai pris conscience, à ce moment-là, combien ce département était agricole et où la filière viande était essentielle. J’ai également pris la mesure des difficultés rencontrées par l’agriculture telles que la sécheresse, la faible rémunération de votre travail ou encore de la méconnaissance que le public avait de votre activité et de votre engagement au quotidien. Ce jour marque aussi le renouvellement des générations qui est, sans doute, un des sujets essentiels de cette journée. En effet, le maintien d’un modèle agricole français, à taille humaine, résidera d’abord par la capacité, vous les jeunes, que vous aurez à prendre la relève de ces hommes qui quitteront le métier. Vous le savez, 35% des agriculteurs, des agricultrices, vont quitter le métier d’ici 2026. Un chiffre qui justifie, qu’avec les régions de France, le Ministère de l’agriculture, nous soyons pleinement engagés dans les renouvellements sur les territoires. L’autre enjeu important, c’est la souveraineté alimentaire pour assurer les besoins de notre population avec des produits sains et de qualité. Ce défi, il ne pourra être relevé qu’avec des jeunes qui seront bien formés, bien accompagnés financièrement. Pour ce faire, l’Etat, l’Europe, accompagnent économiquement les projets des jeunes agriculteurs à travers les aides à l’installation. Cette dotation, vous le savez, n’est pas accordée au jugé. Le jeune doit avoir suivi une formation avec un plan d’entreprise viable. En 2020, ce sont 71 DJA qui ont été attribuées dans l’Allier pour un montant total d’un peu plus de 2.7 millions d’euros avec une moyenne de 40 000 euros par dossier. Il faut savoir que 21% des installations sont réalisées par des femmes. La surface moyenne à l’installation est de 110 hectares. Des entreprises qui génèrent des retombées économiques qui vont bien au delà de la seule dimension agricole. Des activités qui contribuent de manière essentielle à la valorisation et à l’entretien des paysages et du territoire ».
Sébastien Joly
Joël Maître à l’honneur
Originaire de Garnat-sur-Engièvre, Joël Maître travaille, depuis 1979, comme chef technicien à la DDT de l’Allier. De 1993 à 2001, il était aux cotés d’Henri Dumont, membre du jury de la finale de labour départementale. Depuis 2002, il est devenu le président du jury. À l’occasion de son départ en retraite, les Jeunes Agriculteurs de l’Allier ont souhaité lui rendre hommage. Joël Maître devrait continuer à œuvrer comme bénévole.