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Sortir des normes vertes et revenir à une politique alimentaire commune

Yannick Fialip président de la FDSEA 43 revient sur la complexité de la déclaration de surfaces 2015 et se projette déjà sur la PAC d’après 2020.

Yannick Fialip dénonce la complexité des dossiers que l’on doit selon lui à l’excès de verdissement.
Yannick Fialip dénonce la complexité des dossiers que l’on doit selon lui à l’excès de verdissement.
© HLP

La déclaration de surfaces 2015 pour les aides PAC est particulièrement complexe cette année. Pourquoi ?


La déclaration PAC 2015 est en effet difficile pour beaucoup d’agriculteurs, et d’une complexité folle. Et cette complexité, on la doit au Commissaire européen de l’époque Dacian Ciolos, en 2012, puisque lors de la négociation de cette nouvelle PAC, il a mis en avant le verdissement des aides agricoles afin d’obtenir un budget constant pour financer l’ensemble des aides agricoles jusqu’en 2020.Et en plus du verdissement CEE, cette PAC laisse à chaque État membre un maximum de marges de manoeuvre pour amplifier certaines contraintes enviromentales. Et je dirais même que les fontionnaires des différents ministères français se sont fait plaisir pour ajouter des critères plus environnementaux avec leur lot de contrôles. On est bien loin du bon sens paysan...


Ces dernières semaines, quelques avancées ont été obtenues pour simplifier un peu les règles. Qu’en est-il ?


À la FNSEA/FDSEA, nous avons tout mis en oeuvre pour simplifier au maximum les règles de cette PAC. Nous avons ainsi obtenu le non-classement des prairies temporaires en prairies naturelles, de la souplesse sur les prairies sensibles, la comptabilisation des céréales autoconsommés dans le chargement ICHN, des plages de chargements ICHN en adéquation avec les exploitations de la Haute-Loire, ainsi que plusieurs autres mesures, comme par exemple la possibilité de labourer les parcelles à plus de 10 % de pente, dans le sens de la pente.Malgré toutes nos revendications et après avoir prévenu les services de l'État, la déclaration PAC de cette année reste compliquée et c'est pour cela que j’appelle les agriculteurs à se faire accompagner par un organisme agricole  pour remplir leur dossier. Je souligne que la FDSEA a mis en place un service spécifique pour accompagner ses adhérents avec 4 personnes (2 animateurs et 2 vacataires) dédiées à cette mission.



La déclaration est plus complexe, mais au final, la PAC est-elle plus, ou moins, intéressante pour les agriculteurs de Haute-Loire ?


Malgré tout, les compensations de cette PAC seront largement bénéfiques pour notre département, mais cela doit nous appeler à deux réflexions.Premièrement dès qu'on met, dans les mains d'un fonctionnaire, l'avenir de l'agriculture cela se traduit par des complexités voire des aberrations qui au final pourraient nuire à l'agriculture mais aussi à l'environnement.C'est pour cela que nous devons reprendre en main notre destinée. Comme je le dis souvent, nous agriculteurs ne sommes pas sufisamment intelligents pour raisonner de travers alors monsieur le ministre de l’agriculture faites confiance aux agriculteurs et arrêtez d’écouter cette minorité de fanatiques de l’écologie qui finiront par affamer le monde.


Et après 2020 ?


C’est ma deuxième réflexion. Nous devons pour la prochaine PAC revenir aux fondamentaux de cette politique c’est à dire soutenir l’agriculture pour nourrir les européens. Nous devons donc sortir de cette logique de normes vertes pour revenir à des critères de production de biens alimentaires et renommer la PAC en Politique Alimentaire Commune.Propos recueillis par e-mail par Suzanne Marion

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