Sica BB : « Renforcer l’alimentation animale et être attentif à la nouvelle PAC »

Une assemblée générale que vous avez décidé de tenir à huis clos. Pourquoi?

François Lebourg : Nous avons la particularité à Sica BB d’être organisé, avant notre assemblée générale, en assemblées de sections au cours du mois de Novembre. Nous allons à la rencontre de nos agriculteurs, de nos adhérents. Lors de ces assemblées de sections, des représentants sont élus et participent ensuite à l’assemblée générale. Un nombre restreint de participants qui nous permet de réaliser cette assemblée à huis clos.

Que peut-on extraire des résultats 2020/2021 présentés ?

F. L : Nous constatons une baisse de volume en céréales. Notre secteur a été particulièrement impacté par la sécheresse. Nous étions pourtant, depuis plusieurs années, sur une collecte ascendante. Nous avons ainsi perdu près de 25% de nos volumes. Malgré tout, nous avons eu un report de stock de l’an passé conséquent. Un exercice précédent pour lequel, suite à la crise sanitaire, nous avions eu un retard important sur les expéditions de céréales. Nous avions beaucoup de céréales vendues sur l’Italie, l’Espagne mais les clients ne sont pas venus les chercher de suite. Donc, finalement moins de collecte mais compensé par le report de l’année précédente. Globalement, Sica BB a pu mettre sur le marché quasiment autant de céréales que l’année d’avant avec un volume de 36 000 tonnes de collecte.

Dans vos projets, la construction d’un silo. Il est désormais réalisé et fonctionnel. Répond-t-il à vos attentes ?

F.L : Nous avons augmenté les capacités de stockage sur le site de Lurcy-Lévis de 7 500 tonnes que nous avons mis en activité pour la collecte 2020. Une collecte limitée qui n’a pas permis de le remplir. En revanche, celle de cette année, c’est tout autre chose. Il est désormais plein et, même, il n’a pas suffit à accueillir toute la récolte ! Je pense qu’il faut désormais s’attendre à des récoltes qui évolueront d’une année sur l’autre.

Sica BB a choisi, comme les autres coopératives du département et au delà, de se diriger vers la vente des produits phytosanitaires plutôt que le conseil. Comment s’est faite l’adaptation en interne ?

F.L : Nous avons dû réorganiser notre façon de faire. Nos techniciens étaient distributeurs mais aussi conseillers quant à ses produits phytosanitaires. Nous sommes sur une zone de polyculture / élevage. Les agriculteurs nous déléguaient beaucoup ce volet de conseil. Ils doivent désormais trouver d’autres moyens pour obtenir ce conseil. Cependant, nos techniciens doivent délivrer un conseil de sécurité, d’utilisation de ces produits sans faire de conseil spécifique. Le couloir est étroit et c’est un transfert de responsabilité. La responsabilité reste entre les mains des agriculteurs eux-mêmes quant à leurs apports.

Le réseau Ucal s’est engagé dans la contractualisation avec certaines filières d’excellence. Sica BB a choisi de s’investir auprès de Barilla. Votre production quant à cette filière progresse-t-elle ?

F. L : Oui, nous progressons et nous partons de loin car nous ne sommes pas une zone céréalière par définition. Nous avançons et les volumes sont en hausse même s’ils ne représentent qu’une partie mineure de notre collecte. Nous offrons cependant cette possibilité à nos agriculteurs qui souhaitent s’engager dans cette démarche.

L’avenir, chez Sica BB, vous l’envisagez comment ?

F. L : À court terme, ce sera de commercialiser cette grosse collecte 2021 qui dépasse les 60 000 tonnes. Nous continuons à développer notre activité d’alimentation animale. En effet, les éleveurs ont recours à plus d’aliments pour leur bétail lors des épisodes récurrents de sécheresse. Nous prévoyons cependant un retour à la normale sur les volumes suite à une saison plus favorable pour eux.

La nouvelle PAC qui se profile, plutôt orientée vers la production végétale et des cours de céréales plus rémunérateurs, nous pourrions connaître un agrandissement des surfaces dédiées à la culture. Nous y sommes particulièrement attentifs car il faudra alors sans doute accroître nos capacités de stockage à l’avenir.

Autre perspective, en 2011, Sica BB a fait l’acquisition d’un petit négoce, Aufort Allier, basé à Saint-Victor, qui ne faisait que de l’approvisionnement. Aujourd’hui, l’activité s’est développée. Le conseil d’administration a décidé de fusionner à part entière cette activité dans celle de Sica BB. L’objectif étant de proposer plus de services auprès de nos agriculteurs. Nous arrivons au bout de l’histoire pour cette société. Nous allons redimensionner tout cela et apporter la gamme complète aux niveaux de l’approvisionnement, des services et de la collecte d’ici le 1^erjanvier.