Sécuriser les revenus avant de s’atteler à la défense des prix
Pac, plan d’urgence pour l’élevage, valorisation des AOC d’Auvergne, prix agricoles : 2009 ne promet guère de répit à la FDSEA. Revue de détails avec son président.
L’année 2008 n’a pas été clémente avec les éleveurs vous amenant à une mobilisation quasi permanente. Quel bilan tirez-vous de cette action syndicale ?
Patrick Escure : “Cela a été une année particulièrement dense et difficile pour les agriculteurs et d’un point de vue syndical avec la croissance vertigineuse des charges de nos exploitations. On retiendra également toutes les difficultés occasionnées par la fièvre catarrhale, tant du fait de la vaccination que des difficultés commerciales. 2008 a aussi été synonyme de prix anormalement bas pour les porcs, les lapins et petits veaux. Sans compter les menaces sur le prix du lait en fin d’année. Tous ces facteurs ont fortement affecté les revenus des éleveurs. Une situation qui nous amenés à entrer en action dès le mois de mars avec le blocage du tunnel du Lioran. Une mobilisation relayée ensuite à l’échelle du Grand Massif central pour défendre nos revendications en faveur d’un rééquilibrage des aides vers l’élevage dans le cadre du bilan de santé de la Pac. Cette détermination a été décisive pour obtenir en novembre un accord à Bruxelles, qui offre cette possibilité de rééquilibrage. C’est une avancée majeure mais tout n’est pas encore fini.”
Le ministre Barnier dit vouloir boucler ce dossier d’ici fin janvier. D’autres au sein de la profession voudraient prendre plus de temps. Qu’en est-il ?
P. E. : “Les discussions se poursuivent au sein de la FNSEA. Du côté du Massif central, nous continuons à militer pour un soutien à l’herbe pour tous les éleveurs, sans contrainte et dans le premier pilier de la Pac. Nous défendons aussi le maintien de la PMTVA, le renforcement de l’ICHN ; une aide de 40 euros / 1 000 litres pour les producteurs de lait en zone de montagne et de 30 euros par brebis, ce qui permettrait à ces deux productions de percevoir un soutien équivalent à celui de la vache allaitante. Mais, si ces revendications aboutissent, elles ne s’appliqueront pas avant 2010. D’où l’importance du plan d’urgence”.
Que peuvent en attendre les éleveurs cantaliens ?
P. E. : “Même si nous avons oeuvré pour qu’il concerne tous les agriculteurs du département, il sera insuffisant. C’est pourquoi nous demandons une enveloppe complémentaire et l’appui de tous les partenaires de l’agriculture, en particulier des banques pour aider les éleveurs et leurs familles à passer ce cap difficile.”
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.