SDAE : combat permanent sur les retraites
La section des anciens exploitants de la FDSEA de Haute-Loire a tenu son assemblée générale le 18 avril dernier. L'occasion pour les responsables de faire le point sur les activités de l'année 2010 et les priorités à travailler en 2011. Le combat sur les retraites agricoles et la mobilisation sur le 5e risque sont les deux dossiers actuels majeurs pour cette section.


Les adhérents de la SDAE (Section Départementale des Anciens Exploitants) de la FDSEA sont venus en nombre pour assister le 18 avril dernier à St Paulien à l’assemblée générale de leur section. Une section active qui a fait preuve de dynamisme au cours de l’année 2010.
D’un point de vue syndical, la section a continué le combat qu’elle mène depuis des années pour la revalorisation des retraites agricoles. Le 3 mars 2010, le président de la SDAE 43, Jean Beraud en compagnie d’autres présidents départementaux et de Jean-Claude Chalencon, président de la SRAE Auvergne-Limousin, ont rencontré Guillaume Autier, l’attaché parlementaire de Xavier Darcos. Objectif : sensibiliser le ministre du travail des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville au problème des retraités agricoles.
Toujours pour dénoncer la faiblesse des retraites des non salariés agricoles, la section a organisé un rassemblement de ses adhérents devant la Préfecture de Haute-Loire le 6 septembre 2010.
C’est également en 2010 que la SDAE est devenue partenaire de Mutualia autour d’un contrat d’assurance complémentaire santé intéressant et spécifique aux adhérents de la section.
Mais la vie de la SDAE ne se résume pas aux combats qu’elle mène sans relâche pour la défense des anciens exploitants. La section accorde une large place aux journées d’échanges (réunions de secteurs d’hiver, conseil d’administration…), au divertissement avec des repas, des voyages, des visites d’entreprises, d’exploitations…
En 2010, les anciens exploitants ont pris la direction du Tyrol, de Vulcania et ont visité une entreprise, une exploitation et un musée dans le secteur de Ste Sigolène.
En 2011, l’aventure continue avec un voyage à Chamonix et un autre en Croatie où il reste encore quelques places…
5e risque : participer au débat
Le président Jean Beraud a fait part des grands axes de travail de la section pour les mois et années qui viennent. Vieillir dans nos campagnes, dans nos villages qui manquent de médecins, de maisons médicales et d’établissements de courts séjours, pour Jean Beraud, il y a beaucoup à faire dans le domaine de la santé. En matière de dépendance, «nous devons participer activement au débat qui s’ouvre sur le cinquième risque et défendre la situation des retraités agricoles».
La section entend poursuivre dans la voie des partenariats avec toutes les structures agricoles dans l’objectif de lancer des actions collectives qui permettent aux adhérents de bénéficier de quelques économies.
Les retraites agricoles restent au coeur du combat de la section. «C’était, c’est et cela sera encore notre priorité. Malgré toutes les revalorisations successives, il reste de véritables injustices. L’attribution du minimum vieillesse à hauteur de 742,27 e serait au moins une première reconnaissance!» remarque Jean Beraud.
Jean-Claude Chalencon a détaillé les actions de la section régionale des anciens exploitants. Même si l’Etat affiche un déficit inquiétant, la section se bat pour la revalorisation des retraites agricoles. «Notre but est de faire en sorte qu’une personne à carrière complète obtienne au moins le minimum vieillesse» indique Jean Claude Chalencon. La SRAE travaille sur l’observatoire des retraites agricoles avec l’aide de la MSA Auvergne. Un observatoire qui a révélé une tendance à la baisse du nombre des retraités agricoles (baisse de 3 à 5% par an) et qui permet d’établir une moyenne des pensions de retraite.
Cet automne, la section régionale prévoit d’organiser une formation sur la perte d’autonomie (dépendance) pour les présidents des sections départementales afin de les aider dans la lecture d’un contrat de perte d’autonomie.
Concernant, le cinquième risque, la section régionale prône la mise en place d’une 5e branche de la sécurité sociale. Jean-Claude Chalencon met en garde sur les dangers d’un financement trop basé sur l’assurance ou sur le recours sur succession…
Une pétition pour l’automne
Il a par ailleurs annoncé le lancement d’une pétition au niveau national en vue de faire remonter au plus haut niveau de l’Etat l’ensemble des problèmes des retraités agricoles.
Sur le plan de la communication, Jean-Claude Chalencon a souligné l’intérêt de Regards d’Aînés, le mensuel des anciens exploitants et des seniors d’Auvergne : «c’est un moyen d’information important dont on ne peut plus se passer».
«Nos retraites restent les plus basses, tous régimes confondus»
Paul Billonnet, secrétaire général adjoint de la SNAE (Section Nationale des Anciens Exploitants) était l’invité de la SDAE. Dans son intervention, Paul Billonnet a consacré une large place à l’évolution des retraites agricoles. «Quelques mesures ont permis d’augmenter les retraites agricoles. Les mesures Fillon ont fixé une retraite minimum de 636 e pour une carrière complète et de 506 e pour un(e) conjoint(e). Ces mesures se sont mises en place progressivement en 2009 pour ceux qui totalisaient 22,5 ans de carrière comme chef d’exploitation. En janvier 2011, cette durée de 22,5 ans a été ramenée à 17,5 ans. En janvier 2010, nous avons obtenu la réversion de la retraite complémentaire obligatoire (RCO) au conjoint y compris pour les points attribués gratuitement. Au 1er avril 2011, toutes les retraites de base ont été augmentées de 2,10%… Malheureusement, ces avancées sont loin de compenser la hausse de nos charges (assurance auto, prix du carburant…). Nos retraites restent les plus basses, tous régimes confondus.
La RCO devait permettrre à un retraité à carrière complète d’obtenir une retraite égale à 75% du SMIC. Or, cette RCO n’a pas suivi les successives revalorisations du SMIC. Résultat : en 2010, nous sommes à 70,58% du SMIC !
Concernant le 5e risque, «nous avons gagné 15 ans d’espérance de vie en 50 ans et les plus de 85 ans représentent 1,350 millions de personnes, ils seront 2 millions en 2020. Il faut rapidement mettre en place une 5e branche de l’assurance maladie qui couvrirait ce qui reste à la charge des familles lorsqu’une personne est accueillie dans un établissement spécialisé. Le problème reste le financement de cette 5e branche. De notre côté nous avançons la possibilité d’augmenter le taux de CSG sur les retraites mais il existe aussi d’autres solutions telles que le recours sur succession, une assurance obligatoire dès l’âge de 40 ou 50 ans, une APA à deux niveaux (avec ou sans recours sur succession). Cette réflexion doit être approfondie.