Saint-Flour : un nouvel élan pour le centre-ville ?
La cité des Vents candidate à un programme national de revitalisation des centres-bourgs.
Les centres-villes des petites cités ont souvent des difficultés, du mal à redémarrer. Il n’y a qu’à voir notre volet habitat où il reste des logements indignes, le tiers des commerces fermés au centre-ville,…” Pierre Jarlier, maire et président de la com com, a introduit ainsi le sujet présenté tour à tour au conseil municipal puis, dans la foulée, au conseil communautaire. Une problématique qui pourrait trouver sa solution en s’appuyant sur le programme national en faveur de la revitalisation des centres-bourgs, à condition que la ville et la communauté de communes soient choisies. En effet, “notre candidature a déjà été retenue comme 300 autres villes présélectionnées, mais nous restons en attente de la sélection finale des 50 villes et communautés”. Une sélection qui signifierait des moyens financiers et donc des solutions de développement.
230 millionspour 50 territoires
À la clé de cette ultime sélection, 230 millions d’euros de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) et du Fonds national d’aménagement du territoire (FNADT) seront en effet disponibles pour les collectivités sélectionnées. Saint-Flour, en l’occurrence, a ainsi fait valoir que son centre-bourg répondait bien aux deux critères exigés : problèmes de dévitalisation du territoire d’une part, la ville proposant d’autre part “un projet cohérent” de revitalisation de son centre. Et Pierre Jarlier de préciser : “Il n’y a pas de fatalité ! La réouverture de certains commerces est possible, de même que trouver d’autres destinations à certaines rues du centre-ville comme la petite rue Marchande, appelée à adopter une vocation artisanale.” Le programme national, auquel souscrivent les deux collectivités, vise ainsi à “redynamiser l’économie des bassins de vie ruraux et péri-urbains, mais aussi à améliorer le cadre de vie des populations, et à accompagner enfin la transition écologique des territoires”. La commune a ainsi adopté une contribution financière de 811 805 euros par an sur six ans. La communauté de communes a quant à elle voté une participation totale de 2 750 000 euros, qui s’inscrira dans le projet de réhabilitation du centre-bourg de Saint-Flour en faveur du centre d’interprétation de l’architecture situé place d’Armes CIAP (1 700 000 euros) ; des travaux d’aménagement extérieurs du Ceda (450 000 euros) ; de l’animation de l’Opah (45 000 euros/an) ; d’aides au privé (35 000 euros/an) et ingénierie et planification (20 000 euros/an). Cette opération constitue “un nouvel élan pour le cœur de ville, avec la redynamisation du centre ancien”. Objectifs : poursuivre les actions structurantes menées voilà maintenant plus de 20 ans par la municipalité en place. Mais quid d’un refus de candidature au final ? “Alors, au lieu de faire en six ans nos projets, il nous faudrait une quinzaine d’années”, répliquait à un conseiller communautaire le président, bien décidé à croire dur comme fer au succès de cette candidature, de par la cohérence du dossier présenté mais aussi visiblement, déjà, par de la pensée positive…
Objectifs du projet
Le projet présenté à la fois au conseil municipal parMarlène Baduel, manager de centre-ville, puis au conseil communautaire par Emmanuelle Baudin, directrice générale des services de la Ville, vise notamment la réhabilitation de la place d’Armes avec mise en valeur de la cathédrale, qui attire 43 000 visiteurs par an, ainsi que celle des immeubles, et du jardin du Chapitre. L’opération s’accompagne aussi de la création de nouveaux espaces et équipements publics “catalyseurs de développement commercial”, avec deux îlots concernés pour une aire allant de la place du Palais à la place d’Armes via la rue Marchande (travaux architecturaux et paysagers préconisés sur les façades voirie, avec pour projet de permettre l’installation d’artisans d’art, et le cours Spy des Ternes où devra s’inventer une liaison avec le centre commercial de la Font-long). La requalification de l’habitat ancien est enfin l’axe majeur du projet avec la lutte contre les habitats indignes et insalubres, qui demeurent “les deux maux du parc intercommunal”.
(1) Lancé par le Commissariat général à l’égalité des territoires, s’adressant à des territoires intercommunaux et dotés de bourgs de moins de 10 000 habitants exerçant des fonctions de centralité structurantes pour les bassins de vie ruraux et périurbains, et qui nécessitent un effort de revitalisation.
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