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Rentrée syndicale : Alain Rousset en Creuse

Après la préfète de Région Fabienne Buccio, la semaine passée dans le Lot-et-Garonne, c’était au tour du président de la Nouvelle-Aquitaine de rencontrer les représentants syndicaux régionaux mardi 6 septembre à Gouzon (23). La mise en place du Plan stratégique régional de la PAC a occupé une bonne part des débats.

© JG

Accueilli par Christian Arvis, président de la FDSEA 23, Alain Rousset visitait ce mardi une exploitation creusoise. L’occasion pour les représentants syndicaux locaux et régionaux de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine (FNSEA NA) de revenir sur les sujets du moment, sécheresse en tête. Bernard Layre, vice-président de la FNSEA NA et de la Chambre régionale d’agriculture a tenu un discours similaire à celui délivré à la préfète sept jours plus tôt. Il a rappelé le caractère inédit des événements climatiques ayant touché la région cette année, gel, grêle, sécheresse, soulignant l’inquiétude des professionnels qui évoque des capacités de production menacées. « Nous avons l’impression que l’on n’a pas pris conscience de la situation en haut lieu, insiste l’élu. Nous avons besoin d’aide pour passer ce cap difficile et devenir plus résilients et pour ça les projets doivent pouvoir être réalisés plus vite ! ». L’eau, sa disponibilité et sa gestion sont aussi évoquées. « Des points d’abreuvement ont été créés mais il faut aller plus loin. La commune de Gouzon était sur le point de couper l’eau cet été par manque de ressources, que serait devenue cette exploitation sans eau ? s’interroge Christian Arvis. « Il faut sortir de cette guerre de l’eau sinon, même avec une volonté politique, nous n’y arriverons pas, explique Alain Rousset. Pour installer demain, il faut un accès à l’eau mais on ne peut créer les mêmes réserves partout car le sous-sol est différent. Nous avons les crédits ; la création de plus de 200 réserves est prévue et plus de 300 points d’abreuvement ont été réalisés. La loi doit évoluer, on doit réfléchir au partage de l’eau. » Poursuivant la présentation des dossiers d’actualité, Cédric Tranquart président de la FNSEA NA, a souligné le besoin de salariés agricoles et la nécessité de soutenir la formation. Besoin d’accompagnement aussi a souligné Clément Courteix, vice-président de JA Nouvelle-Aquitaine, par rapport au dérèglement climatique mais aussi à l’installation. Des demandes soutenues par le président de Région qui rappelle le soutien apporté aux lycées agricoles et revient sur son projet de création d’une école vétérinaire en Haute-Vienne.

La mise en place du Plan Stratégique Régional laisse craindre des distorsions de concurrence entre régions
Le plan Stratégique National ayant été adopté, c’est au tour des Régions de proposer leur Plan Stratégique pour la PAC. Daniel Couderc, secrétaire général de la FNSEA NA, s’est fait l’écho des inquiétudes des responsables syndicaux sur la question. « Au vu des premiers éléments dont nous disposons, et si l’on compare notre région à la région voisine Auvergne Rhône-Alpes sur la question des aides à l’investissement et à l’installation, nous obtenons des montants d’aide très éloignés, souligne Daniel Couderc. Nous craignons des distorsions de concurrence entre régions. Nous constatons aussi que les pulvérisateurs sont exclus des mesures d’investissement et de renouvellement de matériel. Or c’est une nécessité pour réduire les phytosanitaires ». Sur le différentiel entre les aides potentielles qui seraient allouées pour l’investissement, pas de réponse de la Région qui doit « vérifier les chiffres ». Toutefois Alain Rousset tient à préciser : « il faut regarder la stratégie d’ensemble et pas uniquement le FEADER, si l’on compare les résultats des 2 régions, nous n’avons pas à rougir. Notre région est celle qui accompagne le plus l’économie notamment agricole et décentraliser ce n’est pas uniformiser ».
Concernant la réduction des produits phytosanitaires, le président de région rappelle qu’ « on ne peut appliquer aujourd’hui les recettes d’hier, sinon nous allons aller de crise en crise en réclamant toujours plus d’argent que l’on n’a plus ». Il souligne aussi l’importance de l’aide apportée par la région à la recherche notamment de solution alternative aux phytos. Seul problème qui demeure aujourd’hui selon lui, la difficulté de faire homologuer les produits par l’ANSES. Revenant sur l’installation, un débat animé s’instaure avec la salle. En cause le profil des candidats à l’installation. En effet, les agriculteurs présents pointent du doigt le gaspillage de la DJA lorsqu’elle est attribuée à des candidats à l’installation « qui viennent chercher le statut d’agriculteur mais ne produisent rien », résume Michel Cueille, vice-président de la FDSEA 19. Face aux doutes exprimés par les services de la région, plusieurs voix s’élèvent dans la salle pour donner des témoignages. Si les agriculteurs sont évidemment d’accord pour financer des projets dits « atypiques », ceux-ci doivent néanmoins être viables et la profession doit avoir un pouvoir lors de l’instruction des dossiers en CDOA. Interpellé par Pierre Caze (JA19) sur son absence de réponse concernant les aides à l’investissement, les plafonds mis en place et la place que la région compte laisser à l’élevage en Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset s’agace : « Ce n’est pas à la Région de décider de combien de têtes de bétail il doit y avoir. Est-ce la politique de Jeunes Agriculteurs que de  fonctionner uniquement avec des subsides de l’État et de la Région plutôt que de chercher à obtenir un revenu de son travail ? Je sais vos difficultés. Nous accompagnons la transition écologique, la recherche, l’abreuvement, mais cela n’est jamais assez, vous ne dites jamais merci ! ». Dans une salle revenue au calme et avant de poursuivre la rencontre par la visite de l’exploitation de Basse-Mérianne, le président de région a conclu la rencontre en rappelant que la crise actuelle était une « crise existentielle » et qu’il se devait de penser structurel” et d’engager des réformes de fond rapides pour accompagner l’agriculture régionale.

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