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Rencontre avec Vincent Bertholier, directeur de Val’Limagne.coop

L’Assemblée générale de la coopérative s’est tenue à Saint-Pourçain-sur-Sioule en la salle Bernard Coulon, le mercredi 8 décembre.

© AA03

Au niveau des récoltes de céréales, quel bilan peut-on dresser de la campagne 2020 /2021 présentée lors de l’Assemblée générale ?

Vincent Bertholier : L’épisode de sécheresse a eu pour conséquence une baisse des volumes des différentes céréales et une restriction des assolements, notamment pour les cultures de colza. Une chute importante de la collecte avec 125 000 tonnes récoltées alors qu’en temps normal, sur notre secteur, nous sommes plutôt entre 170 à 190 000 tonnes. Une réduction forte mais, pour autant, avec de la qualité. À titre d’exemple, sur le blé, nous avons une valorisation importante en termes de protéines. Signalons toutefois que nous disposions d’un stock important par rapport aux volumes collectés avec un report de 34 000 tonnes. Et, malgré une faible collecte, nous avons assuré la vente de 155 000 tonnes sur cet exercice. C’est donc une très bonne année avec une valorisation optimale pour nos adhérents grâce à une évolution favorable des cours sur la seconde partie de l’exercice comptable. Nous avons donc pratiqué des prix moyens parmi les plus importants enregistrés chez Val’Limagne.coop. Notre approche de prix moyen a donc toute sa légitimité ! Et, concernant les stocks, nous pourrons les reconstituer grâce à la campagne de cette année qui devrait nous permettre de retrouver des volumes autour de 180 000 tonnes.

Le grand projet de Val’Limagne.coop a été la construction d’un nouveau silo. Est-il à la hauteur des espérances ?

V. B. : Le silo est arrivé à point ! Avec une mise en activité début avril 2021, la mise en route de ce silo était une volonté de le monter à charge à son maximum pour lui permettre de se stabiliser. Vis-à-vis de l’ensemble des volumes, même si nous partions avec des stocks bas, il était important d’augmenter nos capacités de stockage. Alors, même s’il est capable d’assurer le stockage de 30 000 tonnes de céréales, réellement il n’a agrandi que de 15 000 tonnes nos capacités car nous avons fermé, parallèlement, trois autres sites qui ne correspondaient plus aux normes d’aujourd’hui, notamment pour nos filières.

Val’limagne.coop et, plus largement, Ucal, sont entrés dans une démarche de filières. Comment s’inscrivent-elles dans l’activité céréalière de la coopérative ?

V. B. : Aujourd’hui, d’un point de vue mondial, le blé représente 750 000 millions de tonnes. La France produit de 35 à

45 millions de tonnes. En observant ce contexte, à l’échelle planétaire, nous remarquons que la Russie prend de plus en plus de parts à l’exportation. Dans le même temps, l’Union Européenne recule. De plus, il faut savoir que le blé ne peut être produit qu’entre la 25e et la 50e latitude. Il est donc important de valoriser en interne nos produits. Les coopératives ont véritablement cette volonté de traçabilité. Les filières CRC (uniquement chez Coopaca), Barilla répondent tout à fait aux attentes sociétales.

À cela s’ajoute aussi, même s’il  s’agit d’une filière, la HVE (Haute Valeur Environnementale). C’est un élément sur lequel nous nous sommes mis à travailler avec des premiers contrats pour la récolte 2021 pour 500 tonnes. Nous avons acté un nouveau contrat en blé améliorant HVE pour 2022 et 2023.

La séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires est effective depuis le 1er janvier 2021. Comment vous êtes-vous adaptés ?

V. B. : Cela a été relativement complexe car l’ensemble des textes n’était pas encore arrêté. Comme la plupart des coopératives françaises, nous avons opté pour la vente. Il a alors fallu bannir le mot « conseil » à la parcelle et nous diriger vers la recommandation en général. Nos techniciens ont donc toute leur utilité en assurant le lien avec les adhérents, sur d’autres registres, comme ceux des intrants et de l’agrofourniture. Nous avons donc réadapté notre façon de fonctionner pour répondre aux attentes réglementaires.

En ce qui concerne le conseil, nos adhérents doivent avoir accès à deux conseils stratégiques d’ici à l’année 2025. C’est une obligation qui doit être réalisée par un organisme certifié.

Quelles sont les perspectives pour Val’Limagne.coop dans les mois et les années qui viennent ?

V. B. : Nous avons dressé notre stratégie « Val 2025 ». Elle consiste en une analyse des besoins sur le territoire de nos adhérents. A partir de ces éléments, nous avons constitué des commissions qui sont « services aux territoires », « innovations et développement », « énergie » et « accompagnement de la production ». Elles sont constituées d’un binôme collaborateurs et administrateurs.

Parmi les sujets sur lesquels ils réfléchissent ensemble : les nouvelles énergies avec un inventaire de nos interlocuteurs des secteurs publics ou privés. L’une des premières réponses concrètes au sein de notre coopérative a été d’acquérir des véhicules fonctionnant à l’huile B100 qui devraient nous être livrés d’ici à 2023.

Quant aux services aux territoires, nous avons ouvert cette commission aux autres administrateurs des coopératives Coopaca et Sica BB pour favoriser les liens à travers notre réseau de 27 points de vente « Ucal Nature et Jardin », un véritable atout pour proposer des services. Nous souhaitons aussi nous inscrire dans cet aspect de co-construction en accompagnant et en valorisant les produits de nos terroirs dans des rayons dédiés. A ce propos, la fréquentation de nos magasins Gamme Vert a enregistré une hausse très importante.

Nous souhaitons également renforcer notre présence sur le nord du département voisin du Puy-de-Dôme avec la présence de deux nouveaux techniciens sur ce secteur géographique qui accompagnent les agriculteurs en terme de besoin en approvisionnement. Il y avait une forte demande et c’est en toute légitimité qui nous y répondons.

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