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Quel élevage pour demain dans le Massif central ?

Le centre INRA de Theix fort de son Herbipôle et de son expertise sur les ruminants vient d'élaborer une étude prospective sur la filière viande dans le Massif central à l'horizon 2050. Parmi les cinq scénarios envisagés, l'un d'eux entend faire de l'herbe, une référence d'excellence.

L’herbipôle concerne les ovins comme les bovins.
L’herbipôle concerne les ovins comme les bovins.
© SC

Depuis deux ans, quatre ingénieurs agronomes de l'INRA étudient les filières viande de ruminants du Massif central à l'horizon 2050. Leur travail s'appuie sur une démarche prospective visant à être proactif face à tous les changements pouvant intervenir d'ici là. Baisse de la consommation individuelle, changement climatique, remise en cause multifactorielle du mode de production, politique de prix à la production... de nombreux paramètres ont été pris en compte pour fournir plusieurs scénarios relativement réalistes. « Par la recherche, nous souhaitons éclairer les décideurs sur les stratégies à mener car nous sommes convaincus que l'élevage de ruminants dans le Massif central a des atouts insuffisamment mis en valeur aujourd'hui », poursuit Jacques Agabriel, ingénieur de l'unité de recherche sur les herbivores. Si à l'échelle 2050, le groupe d'experts n'envisage pas de bouleversement majeur pour la production de viande dans le Massif central malgré un contexte de consommation et de prix plutôt orientés à la baisse, les opportunités ne sont pas inexistantes. Bien au contraire.
Construire des possibles
« Aucune hypothèse n'a été fermée, car quelque soit le scénario retenu, il y a et il y aura des solutions techniques », insiste Jean-Baptiste Coulon président du centre INRA Auvergne-Rhône-Alpes. Avant d'élaborer les différentes possibilités, un important travail de rétrospective a été mené, relevant les points de ruptures majeurs ayant entraîné entre 1950 et 2010, la disparition de pas moins de 360 000 exploitations sur la zone. Quelles sont les perspectives pour les 90 000 exploitations du Massif central restantes, dont bon nombre d'elles pratiquent une activité d'élevage.
Combinaison des scénarios
Première hypothèse : la viande à l'herbe du Massif central devient une référence d'excellence. Dans les cartons de la recherche, les arguments ne manquent pas pour légitimer cette allégation. Second scénario : le Massif central s'adapte au sein d'un marché libéralisé. Une baisse drastique des aides de la PAC est envisagée dans ce second schéma. Dans le troisième scénario, la viande devient agro-écologique, tandis que dans la cinquième, elle est portée sur la scène géopolitique. « La prise en compte des débouchés à l'export peut être un facteur de développement à condition que les acteurs soient en ordre de marche », explique Jacques Agabriel. Dans le quatrième scénario, ce sont les régions qui sont à la manoeuvre en nouant un partenariat avec la distribution autour d'une viande de Massif. « Dans la réalité, certains scénarios pourront évidemment se combiner et des contrastes pourront apparaître ». L'ensemble des éléments de cette prospective seront détaillés, le 7 octobre, à l'occasion d'une conférence organisée par l'INRA dans le cadre du Sommet de l'élevage.
Sophie Chatenet

Légende 1 : Sur le site de Theix, la quantité ingérée par chaque animal est contrôlée au gramme près, permettant de mesurer l'appétence pour tel ou tel fourrage.
Légende 2 ou 3 :
© SC

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