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« Quand les vaches partent, c'est un peu un crève-coeur »

Installé à Verruyes dans les Deux-Sèvres, Sébastien Rossard élève avec passion ses Parthenaises. Son métier est chronophage mais l'agriculteur se réveille tous les matins en ayant envie de le faire.

© Dephine Péronnet

Faucille, la Parthenaise a su séduire Victorien. Quatre bougies soufflées et déjà une vache comme animal de compagnie. L'histoire se répète donc chez les Rossard. Car Victorien « qui sera agriculteur s'il le décide », précise son père Sébastien met déjà les pas dans ceux de son père, comme ce dernier a fait avec le sien. « L'amour des animaux, l'amour du grand air » ont placé Sébastien sur la voie de l'élevage dès son plus jeune âge. Et le trentenaire à la tête du Gaec Rossard à Verruyes d'ajouter : « J'ai toujours vécu avec des vaches, le métier m'est apparu comme une évidence. » Car si l'atavisme semble caractériser ces trois générations d'agriculteurs dont les maisons se partagent un coin de verdure à Marcilly, Sébastien a fait un choix personnel.
Son père, aujourd'hui son associé, lui a transmis la passion du métier mais ne lui a rien imposé. « De toute façon, pour travailler 70 heures par semaine, un week-end sur deux et ne prendre que 15 jours de vacances par an, il faut aimer ça », déclare-t-il. Peut-être le prix de la liberté à payer pour chaque matin, se lever avec envie. Un pari gagné pour celui qui rêvait de s'installer. Et aujourd'hui, ses rêves ? « Réussir à vivre de ce métier jusqu'au bout et emmener ma famille en Australie », répond-il. Sébastien aimerait découvrir la côte ouest. « Je connais la côte est car je suis parti deux mois en 2002 pour découvrir le métier tel qu'ils le pratiquent là-bas. C'est important d'aller à la rencontre des autres, d'appréhender d'autres façons de travailler. Cela permet de se remettre en cause. » En Australie, Sébastien a découvert l'immensité des fermes, la productivité avant tout, des agriculteurs plus sereins qu'en France. Un modèle qui ne l'a pas laissé indifférent, même si aujourd'hui l'éleveur a opté pour une manière radicalement différente, celle de l'observation et du temps passé auprès des animaux. Toutes ces heures passées auprès des vaches, surtout celles à concours, créent un lien entre l'animal et l'éleveur. « Quand elles partent, c'est un peu un crève-coeur ». Car si faire naître s'avère être la pierre angulaire de ce métier, la destination finale reste bien l'assiette du consommateur. « Je sais que c'est pour produire une viande de qualité et ça, c'est important. »

La suite dans le Réveil Lozère, page 9, édition du 10 novembre 2016, numéro 1383.

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