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Production laitière
Prix abusivement bas et non-respect des contrats : les producteurs Coopal passent à l’offensive

Alors qu’ils ont entamé une action en justice contre SLVA pour non-respect du contrat, les 300 producteurs de la coopérative laitière Auvergne Limousin (Coopal) prévoient demain mercredi 26 janvier une action devant la Préfecture de Région pour dénoncer l’absence de sanctions face à des prix abusivement bas.

Jacques Cornelissen, chef de file des producteurs Coopal.
© SC

Entre la coopérative laitière Auvergne Limousin et la Société laitière des Volcans d’Auvergne (groupe coopératif Terralacta – collecteur et transformateur), basée à Theix dans le Puy-de-Dôme, le divorce est plus que consommé. Et le torchon brûle depuis trois ans déjà. Force est de constater que ces derniers mois, la situation s’est envenimée jusqu’à atteindre un point de rupture. En cause, un prix du lait payé aux producteurs bien en-deçà des prix pratiqués par d’autres opérateurs, de l’ordre de 350 euros quand il faudrait qu’il atteigne à minima 380 euros les 1 000 litres. « Pour les adhérents de Coopal, le prix est resté désespérément fixé au gré du vent et de manière unilatérale, malgré l’existence de nombreux indicateurs de fluctuation des coûts et des cours, aussi bien pour l’industriel que pour nous les producteurs », explique Jacques Cornelissen, éleveur en Corrèze et président de Coopal. Chaque jour, le préjudice subit par les éleveurs se gonfle au rythme des 30 centimes de perte par litre de lait. « La situation est d’autant plus intolérable que par notre organisation nous nous sommes parfaitement mis dans les clous de la loi Egalim, en gérant au mieux notre coopérative, en cherchant nous-mêmes des marchés valorisants, en signant des contrats tripartites entre producteurs, transformateurs et distributeurs (ndlr : avec Carrefour notamment sur le lait de montagne), en nous engageant dans une démarche dite « sans OGM ». En vain, ou pire en pure perte, puisque l’augmentation des charges creusent un plus le déficit. « Aujourd’hui, SLVA doit 4,2 millions d’euros aux producteurs », détaille le président de la coopérative.

Défauts de contrôles

Essorés par cette politique opaque, et usés par de multiples médiations qui n’ont abouti qu’à des pressions supplémentaires avec des menaces d’arrêts de collecte, les producteurs installés dans le Puy-de-Dôme, le Cantal, en Creuse, Haute-Loire et Corrèze ont décidé de riposter par voie de justice en fin d’année. Ils ont assigné la Société Laitière des Volcans d’Auvergne devant le Président du Tribunal Judiciaire de Clermont-Ferrand en procédure accélérée au fond pour non-respect des termes du contrat de fourniture de lait signé conjointement. L’audience reportée à plusieurs reprises, devrait intervenir très prochainement. En attendant, non contents de déplorer ce coup de canif dans la contractualisation, ils dénoncent une politique manifeste de prix abusivement bas, qui comme le prévoit désormais la loi Egalim doit être sanctionnée par les pouvoirs publics. « Mais que fait la DGCCRF ? C’est ce message que nous allons porter le 26 janvier devant la Préfecture de Région », indique Jacques Cornelissen. Une action soutenue par le syndicalisme (FRSEA-JA) est en effet prévue afin de ramener à la réalité les opérateurs coincés dans le monde d’avant où les producteurs étaient plus livreurs que vendeurs de lait. Sauf qu’entre-temps, les choses ont changé, fort d’un militantisme acharné, le réseau syndical a fait basculer la loi du côté des producteurs en introduisant un principe capital celui de la non-négociabilité des coûts de production. « Il est grand temps que les opérateurs respectent la loi et que toutes les parties jouent le jeu afin de ne pas hypothéquer l’avenir de l’agriculture dans nos zones », estime Stéphane Joandel, président de la section régionale laitière Auvergne-Rhône-Alpes.

 

« Quand on signe un contrat, on attend qu’il soit respecté. Dans un Etat de droit c’est comme cela que ça doit se passer »

 

 

 

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