Plus qu’une question de principes
Vincent Descœur et Alain Calmette : deux visions difficilement conciliables.
La pédagogie est un peu l'art de la répétition. Visiblement, le président de l'Assemblée départementale et le maire d'Aurillac, par ailleurs conseiller général d'Aurillac I, avaient fait leur la maxime de leur confrère François Vermande. Mais de pédagogie il n'était pas vraiment question pour les chefs de file respectifs de la Majorité départementale et du groupe socialiste, vendredi, lors de la session du Conseil général qui a vu par ailleurs l'installation de Philippe Fabre, nouveau conseiller général d'Aurillac IV. On prend les mêmes et on recommence : après le débat d'orientations budgétaires à l'automne puis le vote du budget primitif en décembre, les deux ténors de l'hémicycle se sont une nouvelle fois affrontés sur deux sujets serpents de mer, sans rien lâcher de leurs convictions ni de leur ressenti.
Revoilà la 122
Premier dossier à l'ordre du jour, la participation du Conseil général au PDMI (programme de modernisation des itinéraires du réseau routier national) concernant la RN 122 a vu de part et d'autre les mêmes arguments développés que lors des précédentes sessions. Alain Calmette a ainsi rappelé que "depuis le début, nous soutenons l'idée que l'État doit tenir sa parole. Une des raisons de la désaffection des citoyens à l'égard de la politique est le fait que ses paroles ne soient pas tenues". Et le maire d'Aurillac de citer le ministre des Transports, qui, dans des correspondances datées de 2004 et 2007 affichait le principe d'un décroisement des financements. "A-t-on bien les moyens de se porter au secours de l'État alors qu'on a tant à faire sur nos compétences propres ?", poursuivait l'élu. Quant à l'invitation de François Vermande à solliciter le nouvel exécutif régional sur un cofinancement du programme 2009-2014, l'élu socialiste glissait qu'"une majorité d'Auvergnats n'ont pas suivi la seconde opinion", à savoir celle défendue par Alain Marleix, d'une contribution régionale sur la RN 122. Une intervention qui avait le don de faire perdre son calme à Vincent Descœur : "Moi je suis pour le pragmatisme. Les usagers se foutent pas mal de savoir qui est compétent ! Je trouve que vous avez une attitude trop politicienne, une solidarité politique à l'égard du Conseil régional mal placée". Et d'appeler le groupe socialiste à faire "le choix du camp qui agit !", en s'inspirant des 200 millions d'euros posés sur la table par Martin Malvy (Midi-Pyrénées). Une passe d'armes qui se terminait par un vote sans surprise, la participation du Département à hauteur de 4,2 millions d'euros étant actée, avec quatre abstentions et autant de voix contre.
Comptes "d'apothicaire"
Le second sujet de discorde était tout autant prévisible : le montant du contrat ville alloué à Aurillac. Si ce contrat avait été la veille au soir approuvé à l'unanimité par le conseil municipal aurillacois, Alain Calmette revenait à la charge sur une distorsion de traitement à ses yeux entre Aurillac et le reste du territoire. "Avec 233 000 euros par an, le contrat de ville représente 7,60 euros par habitant, soit 7,3 % seulement des crédits du Fec (fonds d'équipement des communes)". "La péréquation est une bonne chose, mais il y a certaines limites", poursuivait-il, citant les 40 e/habitant d'Allanche et proposant une répartition différente. "Excuse-moi, mais je ne sais plus quelle profession tu exerces, apothicaire ?", réagissait le conseiller général d'Allanche, piqué d'avoir été présenté "au hit parade des mecs bien servis". Comme lui, Vincent Descœur se refusait à revisiter des critères historiques et de voir présenté aux Aurillacois le soutien du Conseil général à la ville préfecture comme réduit au seul contrat de ville.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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