Plus de 50 millions d'euros et 300 emplois créés par des fleurons de l’industrie cantalienne
Le président de la Région Aura a annoncé samedi son soutien aux projets phare de trois “pépites” industrielles du Cantal : Biose, CMFStructures et Europe Service.
Samedi, à l’issue de l’inauguration du contournement de Saint-Flour, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez a annoncé un soutien exceptionnel de la collectivité (+ 3 millions d’euros en 2020) aux projets de trois fleurons de l’industrie cantalienne : Europe Service, Biose et CMF Structures. Dans les trois années à venir, ces trois pépites de l’économie locale vont en effet investir plus de 50 millions d’euros et créer près de 300 emplois pour poursuivre leur développement et passer des caps jugés nécessaires. Preuve que si le Cantal est une terre d’excellence agricole, elle s’avère également un terreau fertile pour une industrie de pointe qui rayonne sur les marchés nationaux mais aussi à l’international.
Une unité de production rapatriée des pays de l’Est
Europe Service, entreprise aurillacoise spécialisée dans le matériel de déneigement et de voirie, va ainsi rapatrier aux Quatre-Chemins une unité de production délocalisée il y a 15 ans dans les pays de l’Est. À la clé de ce projet en trois phases : plus de 600 tonnes d’acier traités dans cette unité de 11 000 m2 installée sur un terrain de 8 hectares, plus de 25 M€ d’investissements et le recrutement de 150 CDI : ingénieurs, techniciens sur machines outils et robots, service méthodes... Objectif : être opérationnel en mars 2021. “On a besoin de passer ce palier”, a exposé Aurélien Lafon, patron de l’entreprise familiale qui n’a pas caché sa fierté d’une production prochainement 100 % cantalienne.” Il y a cinq-six ans, je ne pouvais pas le faire mais les évolutions sur les machines outils, devenues intelligentes, rendent cela possible aujourd’hui.” Europe Service souhaite aussi mettre l’accent sur l’activité de bureau d’études et “surtout faire de la qualité !”
Biose : asseoir son leadership international
Il y a 15 ans, Biose - alors Lyocentre - n’était encore qu’une petite PME d’une trentaine de salariés qu’avait visitée un certain Laurent Wauquiez alors secrétaire d’État à l’enseignement supérieur. Depuis, l’entreprise dirigée par Adrien Nivoliez a embrassé une nouvelle approche thérapeutique : la santé par le microbiote. Après avoir conquis l’Europe, les États-Unis et désormais l’Asie, et recruté 80 personnes depuis 2017, la société aurillacoise s’apprête elle aussi à gravir une nouvelle marche afin de conforter sa place de leader mondial dans le développement et fabrication de microbiotes thérapeutiques. Le projet - qui est d’aller jusqu’à la commercialisation de lots cliniques et non pas seulement de substances actives - sous-tend 80 nouveaux emplois et plus de 30 M€ d’investissements. “C’est une vraie pépite, nous avons une grande confiance en eux. Ils ont compris avant les autres les évolutions pharmaceutiques”, a loué Laurent Wauquiez assignant à Biose l’objectif de rejoindre les rangs des ETI (entreprise de taille intermédiaire, entre 250 et 5 000 salariés). Enfin, ce n’est pas sur leur activité dans les charpentes métalliques que les patrons de CMF Structures (Massiac) comptent innover mais dans un projet touristique : implanter un hôtel-restaurant haut de gamme (avec lodges, spa...) à Tournemire pour booster la fréquentation touristique de ce Plus beau village de France, actuellement dix fois inférieure à celle de Salers (30 000 vs 350 000).
Tournemire, bientôt un hôtel-resto de charme
“On a racheté CMF il y a une quinzaine d’années, une entreprise au bord de la faillite. On a créé 35 emplois, multiplié par huit le chiffre d’affaires. Et on pourrait encore le doubler car on sous-traite plus de la moitié de notre activité. Le seul frein, ce n’est pas l’activité mais le recrutement”, a expliqué Michael Boyer. Lui et son épouse, originaire de Tournemire et formée dans le secteur de l’hôtellerie, ont donc choisi une autre voie. “C’est un projet un peu fou mais on fonce !” Une vingtaine de salariés seront recrutés. Le permis de construire est déjà déposé, les appels d’offre devraient, eux, être lancés d’ici avril pour une ouverture dans deux ans. “Objectif, l’étoile !”, a lancé Laurent Wauquiez. D’ici là, le couple a prévu de transformer une ancienne grange acquise dans le village qui sera transformée en snack-brasserie, en activité dès 2021.Des projets exposés il y a moins d’un mois au président de la Région qui, lui aussi, a décidé de foncer en accordant un soutien “totalement dérogatoire” et un traitement “hors normes” à ces trois entreprises déjà accompagnées au travers du programme “Perles de la région”. “Vous détenez le record des délais de décision”, a glissé le patron de la Région.
Gagner la bataille du recrutement
“La nouvelle qu’on annonce là, c’est l’une des plus grosses nouvelles depuis une dizaine d’années en matière économique dans le Cantal”, a affiché Laurent Wauquiez, qui, décidément, ne fait jamais le voyage à vide quand il se rend chez le petit poucet et “petit bijou” de la Région Aura. Comme lui, Bruno Faure, président du Conseil départemental, a fait valoir la pertinence et l’efficience du tandem Département-Région et de l’agence économique Auvergne Entreprises que tous deux coprésident. Au-delà de son soutien financier, le Conseil régional entend aider les entreprises confrontées à une véritable pénurie de main d’œuvre.La collectivité vient ainsi de lancer - au travers de la Marque Auvergne - une campagne de communication sur les réseaux sociaux (budget 100 000 €) pour vanter les atouts et le dynamisme du tissu économique auvergnat et a fortiori cantalien.