Passer du statut de producteur à celui d´acteur impliqué
L´agriculteur ne peut plus se contenter de produire, il doit s´impliquer dans les filières et organisations économiques. Tel était le leitmotiv du 60e congrès de la FDSEA.
Investir le champ économique
"La réussite de notre implication déterminera pour partie notre capacité à dégager notre revenu et ainsi à garantir notre avenir", a insisté Patrick Escure, président de la FDSEA, en s´inquiétant immédiatement des moyens de mettre en oeuvre ce principe dans les filières départementales. Dans le secteur de la viande bovine d´abord, marquée par les difficultés financières du Pôle viande. "Conscients de son importance pour nos élevages, nous sommes déterminés à le sauver", a déclaré Patrick Escure en expliquant que la FDSEA et les JA étaient favorables à une recapitalisation "à condition qu´il y ait un changement de management", solution qui n´a pas été retenue. "Aujourd´hui, une solution existe avec Centre-Lait. Nous la soutenons, mais il faut qu´elle soit élaborée dans un cadre partenarial, que les éleveurs soient associés à l´organisation des marchés, à la gestion contractuelle des approvisionnements. Cette solution ne peut en outre se passer d´un partenariat avec tous les acteurs des produits montagne". Dans la filière laitière ensuite, le président de la FDSEA estime que l´implication économique des producteurs passe d´abord par leur capacité "à préserver la gestion des volumes de lait produits et à vérifier qu´ils soient en adéquation avec les volumes achetés par les consommateurs".
S´impliquer dans les filières
"Nous ne pouvons plus nous passer aujourd´hui d´un système organisé en agriculture. L´enjeu des prochaines années sera de toute façon l´organisation économique", a convenu Xavier Beulin, vice-président de la FNSEA, invité national du 60e congrès, après avoir donné des nouvelles peu rassurantes des négociations à l´OMC qu´il suit pour le compte de la Fédération nationale. "Il faut nous habituer à considérer qu´une part des ressources de nos exploitations doit être investie dans l´aval, la transformation et la commercialisation", préconisait-il en racontant l´histoire des producteurs d´oléo-protéagineux, dont il préside la Fédération nationale (la Fop). Il a expliqué comment cette filière, "totalement moribonde il y a 25 ans", avait relevé la tête à l´initiative d´un petit groupe de producteurs, mis en place une interprofession financée par une cotisation à la tonne produite, puis investi massivement dans des usines de transformation à travers une société financière. Résultat : la filière maîtrise aujourd´hui complètement son avenir. L´organisation économique, elle passe aussi selon lui par la régulation de l´offre, la gestion interprofessionnelle et la rationalisation de la mise en marché.