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Pas de changement de philosophie mais un changement de vision dans une Europe qui s'interroge

Si les annonces de la baisse du budget global de la Pac ont suscité de vives réactions, l'annonce du plan de réforme de la Pac marque aussi la volonté de Bruxelles de redonner davantage de marge de manoeuvre aux États membres, notamment en ce qui concerne les aides directes.

Jean-Marie Seronie, consultant agro-économiste, invité à livrer son analyse lors de l’assemblée générale de Socaviac-Feder, le jeudi 7 juin dernier à Villefranche-d’Allier, sur le thème « les enjeux de la Pac, à l’horizon 2020
Jean-Marie Seronie, consultant agro-économiste, invité à livrer son analyse lors de l’assemblée générale de Socaviac-Feder, le jeudi 7 juin dernier à Villefranche-d’Allier, sur le thème « les enjeux de la Pac, à l’horizon 2020
© ALLIER AGRICOLE

Le 31 décembre 2020, la Pac actuelle sera caduque. Calée sur les réformes du budget de l'Union européenne, elle se réforme, elle aussi  tous les sept ans. « La prochaine Pac, vous allez en entendre parler durant les trois prochaines années », prévient d'emblée Jean-Marie Seronie, consultant agro-économiste, invité à livrer son analyse lors de l'assemblée générale de Socaviac-Feder, le jeudi 7 juin dernier à Villefranche-d'Allier, sur le thème « les enjeux de la Pac, à l'horizon 2020 ».

Un cap fixé par Bruxelles, des Etats membres plus libres de la mise en oeuvre
Pour lui, le match ne fait que commencer et il est urgent d'attendre. La Commission européenne vient d'annoncer une baisse de 5 % (voir hors texte ci-après) du budget dans son plan de réforme de la Pac. Une mauvaise nouvelle qui ne doit pas, selon l'économiste, cristalliser toute la colère. « Voilà un piège dans lequel il ne faut pas tomber. Il ne faut surtout pas en faire l'unique débat de cette réforme (...) Car tout cela ne représente en fait que des propositions. Au lieu d'une règlementation communautaire surpuissante manoeuvrée jusque dans les moindres détails par Bruxelles, le spécialiste pense que « les grands objectifs financiers et stratégiques seront fixés par l'Europe et que les Etats devront prendre leurs dispositions pour les respecter ». Un « changement de vision, selon lui, et une renationalisation ». Avec un exemple, le remaniement des aides directes qui à l'appréciation des États sera laissé.

« La philosophie de EGA se retrouve dans cette nouvelle Pac »
Une philosophie bouleversée ? Oui et non puisque les cinq objectifs de la Pac présents depuis 1962 sont toujours d'actualité : Productivité ; prix raisonnables ; marchés stables ; sécurité des approvisionnements et niveau de vie convenable de la population agricole. Mais, en même temps, (sic) une volonté de monter en gamme et d'organisation des filières. Des idées qui rappelle nettement celles des EGA telles qu'annoncées à Rungis, en tout cas. « La philosophie de EGA se retrouve dans cette nouvelle Pac ». Pour preuve, le règlement Omnibus offre déjà la possibilité aux organisations de producteurs et aux interprofessions d'échanger des données économiques. « Chaque État peut donner 3% de son budget (les aides directes) aux filières. Voilà une évolution très favorable ». Autre nouveauté que l'économiste juge indispensable : la gestion des risques. « Elle est déjà mise en place au bon vouloir des États mais s'avère très différente d'un pays à l'autre ».

Élections européennes en mai 2019
Cette réforme devra se mener dans un contexte en mouvement : 10 milliards d'êtres humains sur la terre d'ici 2050 ; hausse du niveau de vie ; mondialisation ; changement climatique ; sécurité ; progrès ; conséquences du Brexit, ... Les défis sont nombreux et les attentes sociétales sont grandissantes. Le tout, avec les élections du Parlement européen prévues en mai 2019.

L'Union européenne souhaite augmenter son budget global de 20 % en faisant appel à d'autres ressources et entend privilégier les budgets de la défense et de la recherche ». Le budget de la Pac devrait donc baisser, reste à savoir exactement dans quelle mesure.

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