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Jean-Michel Lemétayer dans le Cantal
Organiser la collecte et le transport des fourrages

En visite en Auvergne, le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, en compagnie de son homologue des JA, Jérôme Despey, a réaffirmé les attentes de la profession face aux conséquences économiques de la sécheresse. Avant de dégager des mesures de soutien à la trésorerie, "la priorité des priorités va à l´alimentation des animaux avec l´organisation du transport des fourrages". Selon le patron du syndicat agricole, "le gouvernement doit rapidement passer aux mesures concrètes".

© AA
Malgré quelques orages, la sécheresse persiste toujours sur une bonne partie de la France, et notamment dans le Cantal, un département durement touché et impatient d´obtenir des moyens pour faire face au déficit fourrager.Selon la FDSEA, il manque 50 % des récoltes (l´équivalent de 300 000 tonnes). Les stocks du printemps sont déjà fortement entamés pour subvenir aux besoins des animaux. La production laitière est en baisse de 20%. De nombreux exploitants envisagent la décapitalisation avec le risque de voir s´envoler certaines primes et s´effondrer rapidement le marché de la viande. 40 000 euros de perte par exploitationC´est dans ce contexte que Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, Jean-Michel Delmas, en charge du dossier calamités à la Fédération nationale et Jérôme Despey, président des Jeunes agriculteurs, ont effectué mardi 22 juillet une visite sur le terrain pour "marquer leur solidarité auprès des éleveurs en difficulté". "La sécheresse représente à l´heure actuelle environ 40 000 euros de perte par exploitation", déplorait Patrick Escure, président de la FDSEA du Cantal. "Dans la foulée, nous aurons à gérer six mois d´hiver", s´inquiètait Louis-François Fontant, président de la Chambre d´agriculture. "Nous attendons rapidement des réponses concrètes pour organiser la collecte et le transport des fourrages", réclamaient-ils.Dans la matinée, sur l´exploitation de Pierre Albisson, à Anglards-de-Saint-Flour, ils ont pu constater la situation d´un agriculteur cantalien parmi d´autres. "Depuis mes débuts en 1966, je n´avais jamais vu çà ! Pour la première fois, les moissons sont en avance d´un mois", résume l´éleveur en troupeau mixte. Autrefois, avec des petits troupeaux, on arrivait à s´en sortir. C´est plus possible !". Avec une perte de récolte de 60 %, il éprouve des difficultés à rapatrier des fourrages déjà réservés. "Nous envisageons de vendre quelques bêtes", a-t-il signalé à ses visiteurs sur le pas de la porte d´une grange bien vide. Dans l´attente de mesures concrètes"Nous sommes dans une année difficile, marquée par le gel, la sécheresse et maintenant les orages qui massacrent ce qu´il reste, a déclaré M. Lemétayer, aux responsables syndicaux du Cantal réunis à Anglards-de-Saint-Flour. Aujourd´hui, l´urgence va aux éleveurs et aux céréaliers avec la priorité des priorités pour l´alimentation des animaux. Nous devons faire en sorte qu´il y ait du fourrage grossier et des compléments très rapidement. Nous devons pour cela éviter la flambée des prix et organiser le transport. La paille est dans les champs mais elle ne va pas y rester. Il faut agir vite et je préfère que les gens achètent du foin plutôt qu´ils vendent leurs bêtes". Dans le cadre de son opération de solidarité, la FDSEA du Cantal constate chaque jour les prix prohibitifs du transport et le problème du chargement de la paille dans les zones céréalières. "L´heure n´est plus aux effets d´annonce, poursuit le président de la Fédération nationale. Nous attendons des engagements de la part du gouvernement. L´Etat doit apporter un soutien à la logistique. Nous avons besoin de savoir combien il va mettre à la tonne de paille, à la tonne de foin, au transport. Passée cette urgence, nous demanderons une aide indispensable à la trésorerie, des prêts "calamité" à taux faible, de l´ordre de 1,5 % au lieu de 4 % pour que les agriculteurs puissent acheter sans décapitaliser". "L´aide à l´affourragement s´est toujours pratiquée en période de sécheresse, a fait remarquer Jean-Michel Delmas. C´est une exigence légitime". Les éleveurs impatientsPlus impatient encore, Patrick Escure estime que "le gouvernement n´est pas du tout à la hauteur de la situation". "Sur le plan financier, cette sécheresse est catastrophique et elle vient malheureusement s´ajouter aux crises précédentes", ajoutait Louis-François Fontant. Aussi, la FNSEA, par la voix de son président, souhaite que tout soit mis en oeuvre pour qu´il n´y ait pas ou peu de répercussions sur 2004.Prenant exemple du Gaec Albisson avec l´arrivée du fils en 1999, Jérome Despey est monté au créneau. "Nous ne pouvons pas envisager d´installations dans de telles conditions de crise. Il faudra un soutien plus fort à la trésorerie et des aides directes pour réduire ce type de problème". Antoine Croutes, président des JA Cantal, a mis en avant l´importance pour le Cantal du paiement de l´ICHN dans les plus brefs délais. "Cela concerne tout le monde et tous les dossiers sont instruits". Il demande que "les animaux allaitants puissent être vendus sans perte de prime pour l´éleveur". Les agriculteurs cantaliens sont prêts à donner un ultimatum au gouvernement… avant qu´il ne soit trop tard pour bon nombre d´entre eux. Pour plus d´informations, consultez L´Union agricole et rurale du 26 juillet 2003.

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