MOBILISATION
On ne lâchera rien ! » : des agriculteurs en colère campaient sur les autoroutes et les ronds-points
Lassés de ne pas être entendus par le gouvernement, les agriculteurs se sont rassemblés sur les autoroutes et ronds-points, en France et dans l’Allier. Le ministre Gabriel Attal a annoncé des mesures pour mettre fin à la colère.
Lassés de ne pas être entendus par le gouvernement, les agriculteurs se sont rassemblés sur les autoroutes et ronds-points, en France et dans l’Allier. Le ministre Gabriel Attal a annoncé des mesures pour mettre fin à la colère.
Actuellement, tous les points de blocage sont suspendus dans l’Allier, les agriculteurs estiment avoir été entendus par le gouvernement. Le premier ministre Gabriel Attal a annoncé une série de mesures pour l’élevage. Il a affirmé sa volonté d’inscrire l’objectif de souveraineté alimentaire dans la loi, une enveloppe de 150 millions d’euros pour les éleveurs, une phase massive de contrôles dans les supermarchés. Le plan Ecophyto a également été mis en pause, les seuils d’exonération sur les successions agricoles seront relevés. La taxe sur le gazole non routier sera partiellement remboursée et des aides à l’installation seront proposées aux agriculteurs. Des contrôles « massifs » seront faits dans les supermarchés et chez les industriels et des mesures contre la concurrence déloyale seront prises. Le Premier ministre a également annoncé la mise en place d’une dérogation « à la règle des prairies ». En conséquence, l’intersyndicale a demandé la levée des barrages sur l’ensemble du territoire.
Retour sur les points de blocage de la semaine dernière
Le soleil brille fort en milieu d’après-midi et les agriculteurs sont déjà une petite trentaine sur le rond-point de Lapalisse. Tous unis et solidaires pour exprimer leur ras-le-bol et espérer se faire entendre. Parmi les manifestants, il y a Gérard et Ludivine. Gérard est aujourd’hui à la retraite, il est installé sur la commune de Chatelus. Il est présent sur le rond-point depuis une semaine, et a vu affluer une bonne centaine de personnes en quelques jours. « Malheureusement, les agriculteurs ont leurs bêtes à nourrir et une charge de travail importante. Certains ont dû partir », regrette le retraité. Lui a choisi de rester car il se dit « insatisfait des mesures qui ont été annoncées par le gouvernement ».
«Le problème aujourd’hui c’est que les produits importés de l’étranger nous font de la concurrence déloyale, car ils ne sont pas soumis aux mêmes taxes. Cela fait deux ans que la Commission Européenne nous dit que les discussions sur les accords du Mercosur continuent. Ils font traîner les choses, ils attendent simplement que l’on rentre chez nous. Il faut qu’aujourd’hui il y ait des résultats, des choses concrètes », déclare l’agriculteur.
Lilou, 18 ans, est elle aussi venue faire barrage. Son compagnon est agriculteur sur la commune de Montcombroux-les-Mines. « Mon copain s’est installé il y a deux ans, et il faut avouer que les débuts sont difficiles », raconte la jeune femme. Chaque mois, on gagne à peine 1500 euros à deux. Nous avons un très gros crédit sur le dos. On attend que les choses bougent. » Un salaire « stable et correct » c’est aussi ce qu’attend Christophe Bonnefoy, agriculteur depuis 40 ans. Mais pas seulement. L’agriculteur pense qu’il faut également diminuer les normes environnementales et agricoles. « On nous fait languir. Dans le monde agricole on ne peut pas manifester très longtemps car il faut qu’on s’occupe de nos bêtes. Le gouvernement le sait très bien ».
« Les mêmes règles pour tous »
Les agriculteurs ont répondu présents sur le rond-point de la commune de Dompierre-sur Besbre pour exprimer un « ras-le-bol général ». Maxime est installé sur la commune de Pierrefitte-sur-Loire. « Il y a trop de normes, de taxes, de règles sans raison et sans réflexion », déclare l’agriculteur. « Les normes françaises sont encore plus sévères que les règles européennes. Nous attendons que la France se réunisse avec l’Europe pour uniformiser les règles européennes. Il faut que nous soyons tous soumis aux mêmes règles de production.». « On réclame moins de contrôles également », renchérit Frédéric Taillon. « On connaît notre métier, c’est inutile de faire des déclarations pour tout et rien. L’administratif ça nous prend un temps fou, je fais ça les week-ends et au final c’est au détriment de ma vie de famille ».