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FDSEA et JA
On ne bâtit pas une politique agricole que sur des paroles !

Les deux syndicats creusois donnent leur avis sur les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy le 27 octobre dernier.

On nous avait annoncé un plan ambitieux pour notre agriculture... Si le discours du Président de la République pour « un nouvel avenir pour l'agriculture » semble séduisant, les mesures évoquées sont loin de répondre aux demandes de la profession et encore moins au désarroi des agricultrices et des agriculteurs creusois.

Cinq cents euros par mois...

Si nous ne pouvons que souscrire aux orientations générales que le chef de l'Etat entend suivre pour préserver notre secteur agricole en matière de préférence communautaire, de régulation des marchés, de transparence totale sur la répartition des marges au sein des filières, de renforcement de l'observatoire des prix et des marges, d'organisation économique des filières, nous demeurons très inquiets quant à la sortie des agriculteurs de cette crise et au rétablissement de notre situation financière avec des revenus qui ont chuté de plus de 70 % depuis trois ans pour atteindre à peine 500 euros par mois pour bon nombre d'éleveurs.

Nous ne pouvons que constater qu'aucune mesure particulière et adaptée n'est prévue pour répondre à la situation des éleveurs. Le gouvernement continue de survoler les graves problèmes qui touchent le monde de l'élevage. D'autre part, notons que sur l'avenir de l'agriculture, le Président de la République s'est bien gardé d'inscrire dans le marbre l'enjeu de se battre pour préserver le budget alloué à la PAC de l'après 2013. Notre revendication majeure porte toujours sur « une année blanche », revendication qui malheureusement n'a pas été retenue. Elle aurait pourtant permis de reporter en fin de tableau d'amortissement les annuités d'emprunt de 2009, seule véritable mesure de sauvetage pour nos exploitations. Or, on nous propose un nouveau prêt qui ne fera que nous endetter un peu plus… Et que dire des producteurs qui ont déjà eu recours aux prêts de consolidation au printemps ! Le plan Barnier de l'hiver dernier était déjà basé sur ce principe. Force est de constater que cela n'a pas été efficace.

La taxe carbone

Nous avons besoin d'un véritable plan d'urgence pour surmonter la crise actuelle et ce n'est pas les mesures conjoncturelles annoncées par Nicolas Sarkozy qui le permettront :
1°) un milliard d'euros de prêts bancaires sur 5 ans dont le remboursement sera différé d'un an. Il s'agit de prêts à 1,5 % voire 1 % pour les jeunes agriculteurs ;
2°) 650 millions d'euros d'aide par l'État dont :
- 60 millions d'euros au titre de la bonification des prêts bancaires ;
- 200 millions d'euros pour alléger les charges des agriculteurs en difficulté ;
- 50 millions d'euros pour la prise en charge des cotisations MSA 2009;
- 50 millions d'euros pour l'exonération de la TFNB ;
- 170 millions d'euros pour la reconduction, en 2009 du remboursement de la TIPP ;

- 120 millions d'euros liés au remboursement au premier semestre 2010, de 75 % du montant de la taxe carbone... En réalité une nouvelle charge de 40 millions d'euros pour l'agriculture !

Les agriculteurs creusois ne peuvent se satisfaire de ce plan qui ne répond que très partiellement à la gravité de la situation.

Nous avons été suffisamment victimes des effets d'annonce. C'est pourquoi la FDSEA et les JA resteront particulièrement vigilants et mobilisés sur la mise en œuvre de ce plan et son impact réel sur les trésoreries de nos exploitations. Nous veillerons également à ce que les objectifs de la loi de finances de 2010 et de la Loi de modernisation agricole soient mis en œuvre.

On ne bâtit pas une politique agricole que sur des paroles. Il faut avant tout des actes concrets, volontaires, réalistes et ambitieux.

Philippe Monteil
Président de la FDSEA de la Creuse

Christophe Alabergère
Président de Jeunes agriculteurs Creuse

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