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Michel Four : le plus cantalien des peintres mondialement connus

Entre deux expositions, à Paris ou New-York, le peintre natif d'Aurillac ne manque jamais de faire escale dans le Cantal. Rencontre avec Michel Four, dans son atelier de Giou-de-Mamou.

Le peintre Michel Four, dans son atelier de Giou-de-Mamou : "Je ne sais pas m'arrêter de travailler".
Le peintre Michel Four, dans son atelier de Giou-de-Mamou : "Je ne sais pas m'arrêter de travailler".
© R. Saint-André

L'an prochain, ses toiles seront à New-York ; il y a quelques mois, il exposait au Luxembourg et à la Corbel Galery, une galerie parisienne prisée du boulevard Haussmann. Mais comme tous les étés, c'est dans le Cantal que Michel Four pose son chevalet. Dans un sourire, l'artiste attribue cette fidélité au pays qui l'a vu naître et où il a passé toute son enfance et son adolescence(1), à une forme de chauvinisme. "J'adore venir ici, je me régale !", s'exclame-t-il dans l'atelier dont il a dessiné les plans à Giou-de- Mamou. "Et puis, j'ai plein de copains." Pour s'en convaincre, il suffit de suivre Michel Four dans le bistrot voisin. Tout le monde le connaît, le tutoie. Le reste de l'année, le peintre est à Paris, où il fut pendant 16 ans directeur d'études à l'école professionnelle supérieure d'arts graphiques et d'architecture. Étonnamment, là-bas aussi, son port d'attache le poursuit. "Encore récemment, on me présente un modèle ; on discute un peu et elle me confie passer ses vacances dans un endroit que je ne dois pas connaître, en Auvergne, dans le Cantal : Lascelles dans la vallée de Mandailles. Autant dire qu'elle était stupéfaite quand j'ai pu lui citer le surnom de la buraliste chez qui elle se fournissait en cigarettes !", s'amuse-t-il.

Le Cantal à Paris

Il se  retrouveront  plus  tard, à l'heure d'honorer une commande... particulière. "Les commandes ? J'aime assez : ça oblige à réfléchir. Pourtant, lorsque son éditeur lui parle de réaliser un ouvrage sur le Kâma Sûtra(2), le peintre Michel Four n'est pas immédiatement séduit. Certes, il a été professeur de morphologie   artistique  aux Beaux-Arts (spécialiste des nus), mais le sujet a été vu, revu... sous toutes les coutures, sous de nombreuses plumes et pinceaux. Il se laisse finalement convaincre en 2009 par François de Villandry- qui dirige alors la maison Fragments international - mais impose ses conditions : "D'accord pour ce projet, mais sous une autre forme. Davantage dans la suggestion, le sous-entendu. Et que chaque peinture ou dessin raconte une histoire." Un peu dans le même esprit du recueil "Femmes" qu'il avait réalisé en 1993 avec Sophie Chauveau. Déjà, l'habillage ou la pause cigarette l'intéressaient davantage que les postures académiques. L'autre exigence était d'accompagner ces oeuvres érotiques, mais surtout artistiques, des textes de son ami Jean Orizet, auteur et poète récompensé notamment par l'Académie française.

On s'arrache le Kâma Sûtra

Et immédiatement, c'est le succès. Car si ce beau livre n'a été édité qu'à 2 000 exemplaires, un bon millier était écoulé en moins de trois mois, faisant de cet ouvrage une des meilleures ventes du rayon culturel de la Fnac et obligeant l'enseigne à renouveler rapidement son stock. On peut désormais se le procurer sur internet, et les amateurs intéressés par un des dessins ouune des peintures originales peuvent contacter l'artiste directement depuis le site michel.four.free.fr. À peine digérée cette réussite, que l'infatigable travailleur pense déjà à l'avenir et au prochain livre d'art. Il ne paraîtra vraisemblablement pas avant la fin de l'année 2015, avec pour thème "Une autre idée du paysage", dans une palette qui lui est chère. "Le projet sera bien de présenter des toiles dans leur ensemble mais aussi et surtout d'insister sur des détails", révèle le peintre. Les Cantaliens qui se sont rendus à l'exposition des peintres de Boisset ont eu un aperçu de ces tableaux. Car Michel Four ne se contente pas d'aimer le Cantal ou d'y travailler, il sait aussi répondre présent aux sollicitations, comme il l'a fait, par exemple, l'été dernier à Saint-Jacques-des-Blats pour une exposition exceptionnelle et, mieux encore, en réalisant le triptyque "Crucifixion", exposé provisoirement dans l'église Saint-Sulpice de Paris avant une mise en valeur définitive dans l'église Saint-Pierre de Vic-sur-Cère. Là encore, tout un chacun peut s'offrir un peu de Michel Four chez soi, puisque cette oeuvre monumentale - six mètres de long - a fait l'objet d'une publication, agrémentée de textes de Louis-Jacques Liandier et Jacques Cheminade (aux édition Plume création).


(1) Michel Four a quitté le Cantal en 1964, après avoir passé le bac au lycée Émile-Duclaux d'Aurillac.

(2) Le Kâma Sûtra est un traité indien de "l'art  d'aimer",  conçu 500 ans avant notre ère.

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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