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Mercosur : les feux de la colère 

La FDSEA et les JA de la Corrèze ont poursuivi ce lundi leurs actions syndicales pour dénoncer les incohérences européennes et notamment les accords du Mercosur.

Face aux incohérences européennes et à la menace que représente l’accord du Mercosur, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) de la Corrèze ont intensifié leurs actions syndicales ce lundi. Leur message est clair : défendre l’agriculture française et préserver la souveraineté alimentaire face à des décisions qui mettent en péril toute une filière.


Une colère légitime et des actions déterminées


Depuis un an, la profession agricole fait face à un immobilisme inquiétant. La dissolution, souhaitée par le Président de la République, a laissé un goût amer. Les avancées obtenues grâce aux mobilisations historiques de l’hiver dernier n’ont pu être concrétisées ; et les agriculteurs se sont retrouvés sans interlocuteur au milieu d’un été aux conséquences sanitaires et climatiques dramatiques…
Aujourd’hui, malgré les beaux discours officiels, peu d’effets concrets dans les cours de ferme. « Toutes les mesures que nous avons proposées pour encourager le renouvellement des générations sont toujours en attente. Et le changement de cap demandé par les agriculteurs n’est pas au rendez-vous » déplorent les responsables syndicaux. Ils dénoncent également l’absence de courage politique pour engager les réformes profondes dont le secteur a besoin.

Toutes les mesures que nous avons proposées pour encourager le renouvellement des générations sont toujours en attente. " Les responsables syndicaux


Le Mercosur : la goutte d’eau qui fait déborder le vase


L’accord Mercosur incarne l’incohérence des politiques européennes. En autorisant l’importation massive de produits agricoles provenant de pays aux normes sanitaires et environnementales bien moins exigeantes que les nôtres, cet accord met en péril l’agriculture française.
Les viandes brésiliennes, par exemple, proviennent souvent d’élevages utilisant des antibiotiques de croissance, comme la flavomycine, interdite en Europe depuis 2006 ! « Qui voudrait de poulets nourris aux antibiotiques dans son assiette ? » s’insurge Emmanuel Lissajoux, Président de la FDSEA de la Corrèze. « Cette concurrence déloyale n’est rien de moins qu’un « plan de sabordage » pour nos exploitations agricoles », ajoute Antoine Brousse, Président des JA de la Corrèze.
Pour protester et exprimer leur colère, la FDSEA et les JA de la Corrèze ont organisé des actions la semaine dernière sur les ronds-points du département. Ce lundi soir, les agriculteurs corréziens ont allumé les symboliques « Feux de la Colère » à Ussel, Égletons et Brive. Certaines communes ont par ailleurs été rebaptisées « Buenos Aires » ou « Brasilia », pour dénoncer une Europe qui favorise les productions étrangères au détriment des normes européennes.

 

À voir -> https://www.facebook.com/reel/3761715137426956

 


Des revendications claires pour des solutions durables


La FDSEA et les JA de la Corrèze rappellent que leurs revendications sont constantes et transparentes. Quatre urgences doivent être prises en compte :
1. la trésorerie : les annonces ne suffisent pas et manquent de clarté sur leur mise en œuvre ;
2. la simplification administrative : le projet de loi Duplomb, soutenu par 180 sénateurs, doit être adopté pour réduire les contraintes qui étouffent les exploitations ;
3. la souveraineté alimentaire, pour protéger les agriculteurs français face à des accords commerciaux déséquilibrés comme le Mercosur ;
4. l’avenir de l’agriculture française, pour garantir des perspectives solides pour attirer les jeunes dans le métier.
Les prochaines étapes
Cette mobilisation s’inscrit dans une stratégie en trois phases. Après la dénonciation des incohérences européennes, les agriculteurs exprimeront dans les prochains jours leur ras-le-bol face aux contraintes administratives, avant un acte III pour défendre des prix justes et un revenu digne.


Un combat pour l’intérêt général


La FDSEA et les JA de la Corrèze tiennent à souligner que leur combat ne vise pas à gêner les Français. « Nous ne bloquons pas, et nous n’avons aucune volonté d’affamer les citoyens. Nous nous battons pour que demain, la souveraineté alimentaire de notre pays soit préservée » assure Emmanuel Lissajoux. 
La mise en place de « clauses miroirs », exigeant que les produits importés respectent les mêmes normes que ceux produits en Europe, est une solution portée par la France mais toujours ignorée au niveau européen. Pour Antoine Brousse, « la liberté d’échanger ne peut se faire sans réciprocité ni traçabilité ».


Un appel au courage politique


La FDSEA et les JA appellent le Gouvernement à faire preuve de courage en adoptant des mesures fortes et concrètes pour sauver l’agriculture française. « N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas ! ». L’heure est à l’action, car l’avenir agricole se joue maintenant.

Lire aussi -> https://www.reussir.fr/agriculture-massif-central/cest-simple-non-au-mercosur

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