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"On marche toujours sur la tête" : la mobilisation devrait reprendre !

Crise agricole Les dernières annonces du Président de la République n'ont pas satisfait la FDSEA et les JA de Haute-Loire. Ils se sont expliqués dernièrement à St Victor Malescours. 

Les trois responsables professionnels en compagnie de deux associés du Gaec de Montebello.
Les trois responsables professionnels en compagnie de deux associés du Gaec de Montebello.
© HLP

La mobilisation massive du monde agricole en début d'année a fait place à une longue période d'attente au cours de laquelle les agriculteurs ont attendu des réponses concrètes pour l'ensemble de leurs revendications. Si des réponses ont été apportées à différents échelons (départemental, national et européen), le réseau FDSEA-JA regrette que le Président de la République ne se montre pas pressé d'apporter des mesures concrètes aux agriculteurs, ce qui confirme bien que l'on marche toujours sur la tête !

Quelques jours après la rencontre à l'Elysée entre les représentants des agriculteurs et le Président Macron le 2 mai dernier, la FDSEA et les JA de Haute-Loire ont organisé une conférence de presse à St Victor Malescours, sur le Gaec de Montebello (3 associés, 98 ha de SAU, production laitière de 300 000 L de lait) en présence d'agriculteurs du secteur. Objectif : faire le point sur l'ensemble des avancées obtenues, évoquer les chantiers en cours et faire état de toutes les problématiques pour lesquelles aucune solution n'est en vue.

Des avancées sur le département

A l'échelle du département, la FDSEA et les JA notent quelques avancées obtenues suite à un travail conduit avec les services de la Préfecture et de l'Etat. Pour diminuer la pression sur les exploitations, "nous travaillons sur un contrôle unique. En Haute-Loire, 1 500 exploitations sur 3000 déclarants PAC font l'objet de contrôles chaque année, soit 1/2 agriculteurs" explique le président de la FDSEA, Nicolas Merle. Sur les contrôles qui concernent l'environnement effectués par l'OFB, "il s'agit de prioriser les contrôles administratifs et ainsi éviter les contrôles judiciaires qui débouchent ensuite sur du pénal".  En lien avec les JA, les services de l’État travaillent aussi sur une simplification des démarches à l'installation (dossiers ICHN, TFNB, motifs de demande d'autorisation d'exploiter).

A l'échelon national, les syndicats font état de plusieurs avancées, à commencer par le GNR (gazole non-routier) : "Grâce à notre mobilisation, l'Etat a reculé sur ses intentions et nous avons obtenu le remboursement de la taxe sur le GNR. Par contre, on devait bénéficier d’une avance de 50% sur le remboursement 2024. Or, l'Etat n'a pas prévu le budget nécessaire" indique Nicolas Merle.

Toujours en matière d'environnement, l'Europe a concédé quelques évolutions et assouplissements sur les BCAE, notamment la BCAE 8 qui imposait une surface de jachère. Une évolution positive que l'on peut mesurer concrètement sur le Gaec de Montebello : "La révision de cette mesure nous a permis de gagner 1,5 ha d'autonomie fourragère !" note l'un des associés Daniel Blanchon. Une mesure qui met sur la voie "d'une France qui produit". Toutefois, il ne s'agit que d'une dérogation pour cette année en sachant que l'Europe a laissé libres les Etats membres de ne plus appliquer cette mesure jusqu'à la fin de la programmation de la PAC.

Pas vraiment de changement de cap

"Des actions sont enclenchées au niveau local comme européen, mais cela n'est pas définitif. De plus, on ne sent pas vraiment un changement de cap de la part du gouvernement" indique Anthony Fayolle, secrétaire général de la FDSEA qui ajoute une demande qui avait été martelée lors des mobilisations : "obtenir de la liberté d'entreprendre et d'action et diminuer le nombre de contrôles sur les exploitations". Au final, "L’État a l'impression d'avoir beaucoup donné (Ndlr : aux agriculteurs), et les agriculteurs ont du mal à voir se concrétiser les retours de l’État" conclut le secrétaire général. "Pendant les manifestations, les services de l'Etat avaient suspendu les zonages (sources de contraintes), "or, on en entend parler à nouveau. Cela montre bien que l'on n'est pas allés jusqu'au bout du changement de cap" confirme le président des JA, Julien Duplomb.

La dernière rencontre entre la profession agricole et le président de la République a laissé un goût amer dans les rangs des responsables professionnels qui lui reprochent "d'essayer de gagner du temps" en avançant la date de 2025 pour partager son projet d'avenir pour l'agriculture qui concerne aussi les mesures prévues pour l'élevage. Une annonce qui a ravivé la colère du terrain ! Ainsi dans notre département, la FDSEA et les JA entendent réactiver leur mobilisation, non plus sous la forme de blocages, mais sous une autre forme, au plus près des exploitations. Nous n'en saurons pas plus pour l'instant...

Le PLOA (Pacte et loi d'orientation et d'avenir agricoles (PLOA) faisait partie des réponses apportées par le gouvernement suite à la colère des agriculteurs. Or, selon Julien Duplomb, "le projet est décevant et comporte peu de propositions". Il ajoute 3 éléments clés pour l'installation : la rémunération, la simplification et la diminution des contraintes. "Car c'est en réglant les problèmes de l'agriculture que nous installerons davantage". 

De belles paroles...

Quant aux EGA N°4, "ce sont de belles paroles dont on attend la concrétisation !" ajoute Nicolas Merle. 

D'autres sujets de mécontentement ont été évoqués comme la chasse (dégâts de sangliers et de cerfs), le loup (37 attaques en 2023 dont 9 dont le loup est non exclu et une expérimentation conduite en Haute-Loire sur le zonage du territoire et la non-protégeabilité de certains secteurs), les retards de paiement des subventions et de la DJA, les accords de libre-échange et la concurrence déloyale qu'ils créent pour nos fermes, les critères restrictifs d'attribution des aides bio...

 

 

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